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Une digue renforcée pour 80 ans sur le lac du Der-Chantecoq (51)

12/12/2023

Le lac du Der-Chantecoq est aujourd’hui, en superficie, le plus grand lac artificiel de France avec 4811 hectares d’étendue d’eau. D’une capacité de remplissage de 349 millions de m3, il a pour mission de renforcer le débit de la Marne en étiage, entre juillet et octobre, et de diminuer les risques d’inondation en aval. Ce réservoir créé dans les années 30 et agrandit en 1974 est également un lieu de loisirs (baignade, randonnées…) et d’activités nautiques (voiles, motonautisme). Parmi les 20,3 kilomètres de digues en terre, la digue de Rougemer a pour fonction de maintenir un niveau constant dans un des bassins à vocation touristique. Afin d’assurer au mieux sa pérennité pour les 80 années à venir, elle a fait l’objet de travaux d’enrochement en 2021 et 2022.

Entretien avec Marc Delannoy, directeur des aménagements hydrauliques au sein de l'établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs

Parole de collectivité
Marc Delannoy - Crédits photo : Banque des Territoires
Prévention des inondations

Ce projet est présenté par

  • Marc Delannoy, directeur des aménagements hydrauliques au sein de l’établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs

La digue, longue de 850 mètres et d'une hauteur maximale de 9 m, est formée d'un corps en argile, renforcé par une couche de protection avec un parement en béton. Nous avons ajouté un géotextile et une couche de matériaux de transition que nous avons recouvert par une carapace d'enrochement (17 900 tonnes) qui a pour fonction de casser le mouvement des vagues.

Marc Delannoy

Parole de collectivité

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Comment ce projet s’est-il imposé à l’agenda de l’Etablissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs ?

La digue de Rougemer est un ouvrage construit il y a cinquante ans. Inévitablement, elle a subi des dégradations au fil du temps en raison du mouvement répété des vagues qui peuvent atteindre ici une hauteur d’un mètre sous la pression du vent. Jusqu’alors, nous n’avions réalisé que des interventions ponctuelles et localisées mais il devenait nécessaire de réaliser des travaux de plus grande ampleur. La digue, longue de 850 mètres et d’une hauteur maximale de 9 m, est formée d’un corps de digue en argile, renforcé par une couche de protection avec un parement en béton. Nous avons ajouté un géotextile et une couche de matériaux de transition que nous avons recouvert par une carapace d’enrochement (17 900 tonnes) qui a pour fonction de casser le mouvement des vagues.

 

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Nous avons une bonne connaissance de nos ouvrages depuis 1950. Cette technique d’enrochement est connue depuis longtemps. Dans le lac-réservoir de l’Aube tous les barrages sont enrochés. Pour la réalisation des travaux on ne pouvait pas mettre à nu le corps de digue puisque le lac est continuellement en fonctionnement. La solution la plus compatible était donc la pose d’enrochement. Avec une fenêtre d’ouverture la plus propice pour les travaux durant les mois d’octobre et de novembre. Ces roches ont par ailleurs la particularité d’être non gélives, autrement dit le gel ne peut les fracturer. Pour cela, elles doivent avoir une taille suffisante et des caractéristiques mécaniques qui garantissent leur résistance. Elles proviennent en totalité de la carrière de Gudmont en Haute-Marne.

 

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Oui, des études techniques ont été réalisées par des bureaux d’études agréés « barrages » en 2009 et en 2013.

 

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Des compétences en géotechniques sont nécessaires pour étudier la stabilité des ouvrages. Des modélisations sont réalisées et intègrent les caractéristiques des matériaux afin d’évaluer le poids de l’enrochement et d’évaluer ce qu’on appelle dans le jargon technique le cercle de glissement qui pourrait déstabiliser l’ouvrage. Enfin, il est aussi indispensable de posséder des compétences hydrauliques afin de mieux maitriser les volumes d’eaux à contenir ainsi que les niveaux de crues.

 

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment l’EPTB Seine Grands lacs a t-il assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Il n’y pas eu d’impact pour le public puisque le lac est très peu fréquenté à cette période. Et pour la réalisation de ces travaux, nous sommes obligés de faire appel à des bureaux d’études agréés car la particularité du lac du Der-Chantecoq est d’être catégorisé en classe A pour une partie, autrement dit le niveau le plus élevé pour ce qui concerne les barrages chargés d ‘assurer une retenue d’eau. Elle dépend du volume d’eau et de la taille ainsi que de la hauteur des ouvrages. Cette digue fait l’objet d’une inspection régulière par les services de l’Etat.

 

Comment avez-vous financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Les travaux de renforcement de la digue ont été effectués en deux fois entre 2021 et 2022. Pour la première étape, nous avons sollicité un soutien financier auprès des conseils départementaux de la Marne et de la Haute-Marne  mais ceux-ci n’ont pas donné suite. Nous avons donc auto-financé cette tranche avec la pose de 8000 tonnes d’enrochement pour un montant de 483 000 Euros TTC.

La seconde tranche a consisté dans la mise en œuvre de 9900 tonnes d’enrochement pour un montant global qui s’élève à 670 000 Euros TTC. Elle a été financée pour 50 % par le Feder (Fonds Européen de développement régional) ; 30% par la DDT (Direction départementale des territoires) et 20 % par l’EPTB Seine-Grands lacs.

Le montant total de l’ensemble des travaux s’élève donc à 1 153 000 Euros TTC.

 

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné l’EPTB seine Grands Lacs dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Nous avons été accompagné pour l’étude de faisabilité, réalisée en 2009, par le bureau d’étude Sogreah. En 2013, le bureau d’étude BRLI a assuré l’élaboration du cahier des charges.

ANEB - Association Nationale des élus des bassins

Ce retour d'expérience vous est proposé par l'EPTB Seine Grands Lacs

L’établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs est un syndicat mixte ouvert assurant 3 missions : la protection et la prévention contre les inondations, le maintien d’un débit minimum de la Seine et de ses principaux affluents pendant les saisons les plus sèches et l’adaptation aux changements climatiques du bassin amont de la Seine.

Ce retour d’expérience s’inscrit dans le programme de valorisation de gestion en commun par bassin porté par l’ANEB

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Banque des territoires - Groupe Caisse des dépôts

Le projet en détails

Dates clés

2009

Première étude

2009-2020

Inspiration

2020

Planification

octobre-novembre en 2021 et en 2022

Réalisation

Chiffres clés

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Résultats

  • Cet ouvrage est désormais conforté pour une durée de 80 ans.

À retenir

Cette opération s'est déroulée de manière fluide et sans rencontrer d'aléas de travaux. Nous sommes propriétaire et gestionnaire du lac, nous avons donc la maîtrise des accès et des routes à proximité dont nous sommes également propriétaires.

Les partenaires de ce projet

logo_FEDER-150x150

Fonds Européen de développement régional

DDTM

Direction départementale des territoires

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

sogreah

Bureau d'études Sogreah

BRLI

Bureau d'études BRLI

En savoir plus sur l'EPTB Seine Grands Lacs

Nombre de départements dans la zone d'action de l'Etablissement Public Territorial de Bassin

18

Nombre de territoires à risque important d’inondation (TRI)

6

Nombre d'habitants sur la zone d'action de l'Etablissement Public Territorial de Bassin

12 131 000

Données de contact

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