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Une zone d’expansion des crues à vocation multiple à Onet-le-Château (12)

A des fins de prévention des inondations et de préservation d’espaces verts, la ville d’Onet-le-Château a racheté quelque 20 hectares de pâtures situés en bordure de l’Auterne.

Le but ? Réhabiliter, avec le soutien du Syndicat mixte du bassin versant Aveyron amont (SMBV2A), de Rodez Agglomération et de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, les potentialités hydrologiques de cette zone d’expansion de crues et valoriser les atouts d’un biotope remarquable. Ainsi, 600 arbres ont été plantés sur les rives (après abattage d’une centaine de peupliers problématiques) et des cailloux ont été déposés dans le lit de la rivière pour juguler une incision irrémédiable. La gestion des prairies inondables a, quant à elle, été confiée à l’Agri-Campus de La Roque, tout proche. Par ailleurs, la construction d’un ponton sur pilotis de 2 km permet la traversée du site aux promeneurs sans impacter la biodiversité ni gêner le troupeau de vaches et taureau de race Aubrac, installé par le lycée agricole.

La réussite de cette démarche innovante, basée sur l’efficience d’un partenariat actif entre diverses entités publiques, constitue une source d’inspiration pour d’autres territoires.

Entretien avec Jean-Philippe Keroslian, Michel Artus et Marion Sudres

Parole de collectivité
A gauche, Jean-Philippe Keroslian, maire d’Onet-le-Château, à droite Michel Artus, président du Syndicat mixte du bassin versant Aveyron amont (SMBV2A) – Crédits photos : Banque des Territoires
Prévention des inondations

Ce projet est présenté par :

  • Jean-Philippe Keroslian, maire d’Onet-le-Château
  • Michel Artus, président du Syndicat mixte du bassin versant Aveyron amont (SMBV2A)
  • Marion Sudres, directrice et animatrice du contrat de rivière Aveyron Amont (SMBV2A)

 

Quand on associe la connaissance technique et la volonté politique pour le bien commun, cela fonctionne ! En permettant à cette prairie inondable de retrouver sa fonction de zone d’expansion des crues, nous avons réduit les risques d’inondations susceptibles d’impacter la périphérie et l’aval du site, tout en améliorant notre cadre de vie
Jean-Philippe Keroslian

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le sujet de valorisation du champ d’expansion des crues s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Sur la période 1980 – 2000, de fortes pluies ont provoqué des inondations sur le déversoir naturel qu’est la plaine Nostre-Seigne, notamment en aval du site. Il nous incombait, à nous élus, de travailler à la réduction des risques induits par ces phénomènes climatiques naturels, potentiellement toujours plus prégnants.
L’impulsion a été donnée dans le cadre d’un appel à projet initié par l’Agence de l’Eau Adour Garonne : « Préservons et restaurons les zones d’expansion des crues ». Cette démarche a favorisé l’émergence d’un plan d’action qui a associé le SMBV2A, Rodez Agglomération et la commune d’Onet-le-Château. L’objectif était clair : préserver et mettre en valeur cette plaine en réhabilitant son rôle de régulateur hydrologique tout en assurant la préservation du biotope, notamment par un partenariat conclu avec un lycée agricole voisin. La première action a été d’acquérir le foncier pour ensuite enclencher l’élaboration d’une démarche portant prioritairement sur la régulation des risques d’inondations. Pour une meilleure efficience de cette démarche, il convenait de mettre en valeur cette plaine par la valorisation de ses potentiels agricole, écologique et historique.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Nous n’avons pas eu de source d’inspiration spécifique. Dès la réponse à l’appel à projet nos objectifs étaient clairs. Nous avons tenu compte des spécificités du terrain, car notre site est unique et à l’intersection de nombreux enjeux. Il abrite un site archéologique et de nombreux services écosystémiques. Entre l’an 0 et l’an 300, ce terrain a hébergé un vaste centre culturel gallo-romain, desservi par un aqueduc, sûrement l’un des plus importants d’Occitanie. Nous avons dû tenir compte de l’emplacement des vestiges enfouis, pour construire un parcours piéton sur pilotis qui permet également de préserver la végétation du site. Nous avons confié à l’Agri-Campus La Roque, tout proche, la gestion des lieux en permettant à leur troupeau de vaches et taureau de race Aubrac d’y pâturer. Nous avons ainsi concilié une promotion atypique de la race Aubrac avec la gestion naturelle des vastes prairies du site, combinées à des actions à caractère pédagogique. La réussite de ce projet pourrait inspirer d’autres collectivités, telle la commune de Bertholène qui souhaite instaurer une initiative similaire.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Nous avons réalisé une étude hydraulique pour nous assurer que les aménagements réalisés contribueraient à la préservation des zones humides et amélioreraient leur rôle de régulateur des arrivées d’eaux pluviales et de prévention des inondations. Nous avons également mené une étude pour évaluer la biodiversité existante, afin de mieux la préserver et d’élaborer un plan de gestion des pâturages incluant les lieux de pose de clôtures et le rythme de rotation du troupeau.
Nostre Seigne est devenu un vrai refuge pour la biodiversité. Ainsi le C.P.I.E. (Centre permanent d’initiatives pour l’environnement) a réalisé un relevé sur les abeilles sauvages en partenariat avec la M.N.H.N. (Muséum national d’histoire naturelle). La fédération départementale de chasse a diagnostiqué la présence étonnante de certains animaux (telles des bécassines dont 6 ont été baguées lors d’une opération de comptage). La fédération départementale de pêche a, elle, démontré une évolution encourageante des populations d’insectes aquacoles et de poissons depuis les aménagements réalisés sur l’Auterne. Enfin la L.P.O. (Ligue de protection des oiseaux) s’est impliquée dans la mise en place de nichoirs sur certains des arbres du site.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Ce projet mobilise et illustre les compétences relevant de la GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations). Les compétences en hydrologie portées par le SMBV2A ont permis d’identifier les aménagements à réaliser et de définir les bases de la communication pour valoriser ce projet. Nous avons mis un point d’honneur à mettre en avant les enjeux écologiques et les co-bénéfices liés aux travaux.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Nous avons présenté le projet à l’occasion de réunions de quartiers organisées à Onet-le-Château, lesquelles ont été couplées à des visites sur site initiées pour le grand public. Elles ont permis d’asseoir la légitimité de cette démarche. Pour rassurer en amont du chantier, nous avons déposé tous les cailloux devant le site avec un panneau explicatif et un numéro de téléphone. Le téléphone a sonné de suite ! Nous avons pris le temps de faire venir les citoyens sur le terrain pour les faire visiter et expliquer notre démarche, ce qui a désamorcé les objections. Une fois sensibilisées, ces personnes sont devenues des ambassadeurs naturels du projet. De même, nous avons évité les réunions magistrales pour privilégier les petits comités qui favorisent un vrai dialogue.
Nous avons aussi proposé une inauguration conviviale à laquelle 250 élèves des écoles d’Onet-le-Château sont venus découvrir le site avec des animations portées par la L.P.O., les fédérations départementales de la pêche et de la chasse, un club de tir-à-l’arc et des archéologues. Chaque année nous organisons une soirée biodiversité qui réunit de plus en plus de participants. L’obstination nous donne raison !

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le projet a coûté 485 000 € TTC, dont 210 000 € d’acquisition de foncier et 275 000 € d’aménagements (pontons, arbres, etc.). Il a été accompagné par des subventions de l’Agence de l’Eau Adour Garonne dans le cadre de l’appel à projet « Préservons et restaurons les zones d’expansion de crues ». Cette démarche a également bénéficié de dotations de la région Occitanie, du département de l’Aveyron et de financements de la ville d’Onet-le-Château et du SMBV2A.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné Onet-le-Château dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Les autres acteurs qui nous ont accompagnés sont:  Agri-campus de Laroque, Rodez Agglomération, la cellule d’assistance aux zones humides (CATZH), FDPPMA12, FDC12, CPIE, LPO, Musée Fenaille, MJC Rodez, DDT, OFB, ENS …

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Le projet en détails

Dates clés

Fin 2016

Mise à l’agenda

2017

Inspiration

2017

Diagnostic et planification

2017 à Aujourd'hui

Réalisation

Chiffres clés

600

arbres et arbustes ont été plantés et la renaturation du cours d’eau de l’Auterne sur 500 mètres linéaire

4

interventions par an destinées à sensibiliser les écoliers, plus de 200 lycéens en formation agricole viennent annuellement étudier les zones humides du site

485 000

euros TTC, le coût du projet

Résultats

  • La volonté politique de la ville d’acquérir 200 000 € de prairies, au regard de la pression foncière existant sur le territoire, afin de crédibiliser la réalisation de ce projet qui permet de recréer du lien entre l’urbain-rural et l’amont-aval.

À retenir

La mobilisation et l’implication de partenaires très variés autour de la préservation des zones naturelles d’expansions de crues

Les atouts pédagogiques de cette démarche qui permet d’expliquer et d’illustrer les compétences GEMAPI « Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations »

Lever les blocages sociétaux autour des zones humides et zones d’expansion de crues (moustiques, les cailloux ajoutés dans la rivière pour éviter son incision, etc.)

Ressources

Le petit journal - La plaine «Nostre-Seigne» a été inaugurée

Une étude d’aménagements du site et l’élaboration du plan de gestion, afin d’affiner la localisation des divers aménagements pour, à minima, préserver, voire restaurer le fonctionnement hydraulique de la zone.

Les partenaires de ce projet

Agence de l'eau Grand Sud-Ouest Agence de l'eau Adour-Garonne

Agence de l'eau Adour-Garonne

La-region-occitanie

La region Occitanie

logo departement aveyron

Departement Aveyron

SMBV2A

SMBV2A

Agri-campus de Laroque

Agri-campus de Laroque

Rodez_Agglomération

Rodez Agglomération

RS - Visuel non disponible

CATZH Aveyron

RS - Visuel non disponible

FDPPMA12

RS - Visuel non disponible

Fédération départemental des chasseurs de l'Averyon (FDC12)

CPIE-aquagir-logo

CPIE

logo LPO ligue de protection des oiseaux

LPO

Direction départementale des territoires_DDT-Aquagir

DDT

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OFB

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ENS

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intercommunalités membres

14

communes couvertes

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