Le ravinement est un phénomène d’érosion soudaine du sol meuble ou d’autres surfaces de soutien, provoqué principalement par l’action d’un jet ou d’un courant d’eau, souvent lors de fortes averses, crues soudaines ou inondations. Ce processus se manifeste par la formation de sillons profonds, de rigoles ou de ravines sur les pentes déboisées ou sur des terrains imperméables qui sont soumis à des précipitations intenses et concentrées.
Le ravinement est favorisé par l’absence de végétation, car la déforestation réduit la capacité du sol à retenir l’eau et à résister à l’érosion. Il peut conduire à des effondrements généralisés, notamment dans les régions montagneuses après de fortes pluies, et peut même évoluer en glissements de terrain ou provoquer la rupture de barrages en terre.
Les principales différences entre une ravine et une gorge sont les suivantes :
Une ravine est généralement plus petite et moins profonde qu'une gorge. Elle se forme souvent par l'érosion causée par le ruissellement d'eau sur des terrains en pente. Les ravines peuvent se trouver dans des zones urbaines ou boisées et ont des pentes relativement abruptes, mais moins spectaculaires que celles des gorges.
Une gorge, en revanche, est une vallée étroite et profonde avec des parois rocheuses abruptes. Elle est formée par l'action érosive d'une rivière sur une longue période, généralement dans des roches dures et cohérentes. Les gorges sont souvent plus impressionnantes visuellement, avec des paysages spectaculaires qui attirent les touristes et les randonneurs.
Les caractéristiques hydrauliques d'une ravine sont liées à l'écoulement concentré des eaux et à leur impact sur le terrain :
- Écoulement turbulent : L'eau s'écoule de manière rapide et turbulente, ce qui intensifie l'érosion du fond et des berges de la ravine.
- Erosion en profondeur et remontante : L'érosion approfondit le lit de la ravine et allonge son chenal en amont, augmentant la densité du réseau hydrographique.
- Variabilité des débits : Les débits peuvent varier fortement selon les précipitations, provoquant des alternances entre dépôt de sédiments et érosion.
- Rôle de la végétation : La présence ou l'absence de végétation influence les vitesses d'écoulement et la stabilité des berges. Une couverture végétale peut ralentir l'écoulement et limiter l'érosion
Le nombre exact de ravines à La Réunion n’est pas officiellement fixé, car la définition d’une « ravine » peut varier selon les sources et le contexte (petits talwegs, rigoles, ou cours d’eau plus importants).
Cependant, plusieurs indices permettent d’approcher une estimation. Des listes recensent les ravines les plus connues ou importantes, comme la ravine des Colimaçons, Ravine Saint-Gilles, la Ravine Sèche, la Ravine du Petit Saint-Pierre, la Ravine Sainte-Marguerite, la Ravine Bianca, la Ravine du Chaudron, la Ravine Bras Moutons, la Ravine Bernica, la Ravine Lamarque, la Ravine Roche à Jacquot, la Ravine des Avirons, la Ravine des Chèvres, etc., mais ces listes sont non exhaustives et en constante évolution. Il en existe donc des centaines, voire des milliers de ravines à La Réunion si l’on considère tous les petits talwegs et rigoles, mais seules les plus importantes sont nommées et recensées. Pour une portion limitée du territoire, telle que la Route des Tamarins, on en compte déjà 120 à franchir. À l’échelle de l’île, le nombre total est donc très élevé.