Pour élaborer un S.C.D.E.C.I. efficace, il faut commencer par organiser une réunion de lancement qui permet de cadrer le projet et d’associer les différents acteurs concernés, notamment le service départemental d’incendie et de secours.
Ensuite, une analyse approfondie des risques présents sur le territoire communal est réalisée, en tenant compte des spécificités locales, des types de bâtiments, des activités, de la démographie et des évolutions prévisibles comme l’urbanisation ou de nouveaux équipements publics.
Après cette analyse, il est nécessaire de dresser un état des lieux précis des moyens existants de défense extérieure contre l’incendie, en recensant tous les points d’eau incendie et en intégrant les projets futurs connus susceptibles de modifier les besoins. À partir de ces données, on applique les grilles de couverture définies par le règlement départemental pour vérifier la conformité et identifier d’éventuelles carences en matière d’équipement.
La réalisation de cartographies détaillées, représentant la localisation des bâtiments, des risques et des points d’eau, permet de visualiser les zones bien couvertes et celles qui nécessitent des améliorations. Une évaluation des besoins en nouveaux points d’eau ou en renforcement des installations existantes est alors effectuée, ce qui conduit à la hiérarchisation et à la planification des travaux à engager, en tenant compte des priorités et des contraintes budgétaires.
Une fois ces étapes franchies, le schéma est rédigé, puis présenté lors d’une réunion finale aux parties prenantes. Avant son adoption officielle par la collectivité, le schéma doit être soumis pour avis au service départemental d’incendie et de secours. Enfin, le schéma est adopté par l’autorité compétente (maire ou président d’EPCI) et il pourra être révisé périodiquement pour s’adapter à l’évolution des risques et des besoins du territoire.
La localisation des points d’eau incendie dans le schéma communal repose d’abord sur l’identification précise des risques à couvrir, qu’il s’agisse de zones urbaines, d’établissements recevant du public, d’espaces naturels ou d’installations industrielles.
La quantité, la qualité et l’implantation des points d’eau sont ensuite déterminées en fonction de ces risques, conformément au règlement départemental de défense extérieure contre l’incendie, qui fixe notamment les débits nécessaires et les distances maximales entre les points d’eau et les cibles à défendre.
Le schéma prend également en compte l’état des équipements existants, leur accessibilité permanente, leur conformité technique, et leur capacité à fournir le volume d’eau requis pour les interventions. L’urbanisation projetée, les évolutions du territoire et les ressources disponibles sur les communes voisines sont aussi intégrées à la réflexion pour éviter les redondances et optimiser la couverture.
Enfin, la planification tient compte de la facilité d’accès pour les véhicules de secours, de la signalisation des points d’eau, et de la nécessité d’assurer la maintenance et la disponibilité opérationnelle de chaque installation.
Le SCDECI n’est pas obligatoire car la réglementation impose avant tout aux communes de respecter le règlement départemental de défense extérieure contre l’incendie (RDDECI) et de prendre un arrêté communal relatif à la DECI, ce qui suffit dans les situations simples où la ressource en eau est abondante et accessible. Cependant, il est essentiel pour la prévention car il permet d’analyser de façon précise les risques présents et à venir sur le territoire, d’identifier les insuffisances de la couverture en eau, et de planifier les actions à mener pour garantir la sécurité des personnes et des biens face aux incendies.
Ce document offre une vision stratégique et prospective, permettant d’anticiper l’évolution des besoins liée à l’urbanisation ou au développement du territoire, et d’optimiser les investissements en équipements de défense incendie. Il constitue ainsi un outil de pilotage et de coordination pour les élus, en facilitant la prise de décision et la maîtrise des coûts, tout en renforçant la capacité de réponse des secours lors d’un sinistre. C’est pourquoi, même s’il n’est pas imposé par la loi dans toutes les situations, le SCDECI s’avère indispensable pour une politique de prévention efficace et adaptée aux enjeux locaux.