Barrage du Planas, une rénovation pour se protéger des inondations (30)
Les 8 et 9 septembre 2002, plus de 300 mm tombaient en 24 heures sur les plaines de Saze, Rochefort-du-Gard et Pujaut, aussi appelées « les anciens étangs », dans le Gard. Des crues qui ont généré de nombreux dégâts et ont marqué le point de départ des actions de prévention des inondations.
Et pour prévenir ces inondations, le barrage du Planas constitue un ouvrage essentiel. Construit initialement par les moines Chartreux au XVIIe siècle, ce barrage, modifié entre 1997 et 2001 en raison de la construction de la ligne à grande vitesse Méditerranée, pouvait contenir jusqu’à 500 000 m3 d’eau. Chargé de la Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI) depuis 2018, le Grand Avignon a mené un vaste chantier de rénovation de ce barrage.
L’objectif : lui permettre de contenir jusqu’à 1,2 million de m3 d’eau. Une capacité suffisante pour se prémunir contre les crues décennales. Ce chantier de 1,7 million d’euros a été effectué dans une logique de développement durable, avec le réemploi de matériaux présents sur le site. Une attention particulière a été portée à la préservation de la biodiversité, et notamment des 65 espèces à enjeu, dont des chauves-souris, des papillons Diane et des amphibiens. Un partenariat durable et efficace a été conçu avec le Conservatoire d’espaces naturels. Une belle réussite !





Entretien avec Yvan Bourelly et Béatrice Marti

Ce projet est présenté par:
- Yvan Bourelly, Vice-Président du Grand Avignon à la gestion des milieux aquatiques et à la prévention des inondations et Maire de Saze.
- Béatrice Marti, ingénieure chargée des milieux aquatiques et de la prévention des inondations
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment la rénovation du barrage du Planas s’est-elle imposée à l’agenda du Grand Avignon ?
Yvan Bourelly – Les 8 et 9 septembre 2002, un épisode cévenol particulièrement violent a provoqué de nombreux dégâts dans la plaine de Pujaut. Il est tombé 300 mm de pluie en 24 heures ! Pendant trois semaines, le niveau de l’eau est resté au-dessus d’un mètre, bloquant notamment la route départementale. Des désordres sont apparus sur le barrage pendant cet épisode. Il convenait d’agir.
Béatrice Marti – Depuis le 1er janvier 2018, la Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI) relève des compétences du Grand Avignon. De par sa situation de confluence entre Rhône et Durance, sa responsabilité porte notamment sur l’entretien et la sécurité des digues contre les inondations, en incluant un volet environnemental. En 2020, la rénovation du barrage du Planas a été actée.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Yvan Bourelly – Nous nous sommes basés sur la réglementation relative aux barrages, qui évolue régulièrement.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Yvan Bourelly – Oui. Nous avons ainsi mené une étude hydraulique, une étude de danger pour le classement du barrage et une étude d’impact environnemental, incluant un dossier de dérogation pour les espèces protégées. Nous avons aussi déposé un dossier de déclaration d’utilité publique et réalisé une analyse coûts/bénéfices.
Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans un tel projet ?
Béatrice Marti – Avant de se lancer dans un tel chantier de rénovation, il est essentiel de maîtriser la réglementation sur les barrages, l’hydraulique, les aspects environnementaux et techniques, incluant la géotechnique et le génie civil.
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
Yvan Bourelly – Le dimensionnement du projet a été étudié afin que le barrage du Planas soit en capacité de retenir 1,2 million de m3 d’eau, ce qui correspond à une crue décennale, contre 500 000 m3 précédemment.
En ce qui concerne l’adhésion de la population, le Programme d’actions de prévention des inondations (PAPI) Gard Rhodanien a donné lieu à l’organisation de plusieurs réunions publiques d’information. Le dossier d’autorisation du barrage a fait l’objet d’une enquête publique. Les acquisitions foncières ont été négociées à l’amiable, ce qui a permis de gagner du temps.
De toute façon, la population était favorable à cette rénovation, car elle avait bien compris que le barrage allait ainsi gagner en efficacité pour les protéger.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
Yvan Bourelly – Le coût de la rénovation du barrage du Planas s’est élevé à 1,7 million d’euros. Le chantier s’est inscrit dans le cadre du PAPI Gard Rhodanien. L’Etat a financé 40 %, soit 676 000 euros, les fonds européens FEDER, la région Occitanie et le Grand Avignon environ 20 %, soit entre 338 000 et 354 000 euros.
Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné le Grand Avignon dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Yvan Bourelly – Le Grand Avignon a pu s’appuyer sur différents partenaires, pour la réalisation de ce chantier important notamment : les communes de Rochefort-du-Gard et de Pujaut, mais également le SMABVGR syndicat d’aménagement du Gard Rhodanien qui a porté le projet jusqu’au transfert de la compétence au Grand Avignon en 2020.
On a pu compté sur les services de l’Etat : DDTM et DREAL, les partenaires financiers, Etat, Europe et Région, le Conservatoire des espaces naturels (CEN) Occitanie qui met en œuvre le plan de gestion de la zone humide.
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Le projet en détails
Dates clés
2002
2009 - 2016
2020
2021 - 2031
Chiffres clés
1,2
1,7
50 000
Résultats
Grâce à la rehausse du barrage du Planas, des activités essentielles de la plaine, comme la viticulture, l’agriculture, l’aérodrome et le tourisme sont désormais protégées, jusqu’à un événement décennal.
À retenir
Ce projet est parvenu à concilier la prévention des inondations et la restauration de cette zone humide, si importante pour la biodiversité. Nous avons évalué à 50 000 euros les dommages évités chaque année.
Le chantier a été mené de façon durable et responsable, en réutilisant, autant que possible, des matériaux présents sur place. Cette démarche a permis de réduire les coûts, mais aussi la production de CO2 en limitant les trajets des camions.
La réglementation ! Les délais pour obtenir les autorisations réglementaires et les financements sont très longs et, entre 2002, date des inondations et 2020, la réalisation des travaux, la réglementation a évolué à plusieurs reprises.
Ressources
Objectif gard - Pujaut Le barrage du Planas conforté, entre lutte contre les inondations et biodiversité
Il fut un temps, lointain désormais, où le village de Pujaut, à une dizaine de kilomètres d’Avignon côté gardois, comprenait un grand étang dans sa plaine, asséché au XVIIe siècle par les moines chartreux pour développer l’agriculture.
Les partenaires de ce projet

FEDER

La région Occitanie

Grand Avignon

DDTM

DREAL

Centre Espace Naturels (CEN) Occitanie

SMABVGR syndicat d’aménagement du Gard Rhodanien

Commune de Rochefort-du-Gard

Commune de Pujaut
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