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Bergerac, ville pionnière de la réutilisation des eaux usées (24)

À Bergerac, en Dordogne, la Communauté d’Agglomération de Bergerac (CAB) a mis en place une initiative inédite : exploiter les eaux usées. Dans la station d’épuration du Pont-Roux, un processus de l’unité de réutilisation des eaux usées (REUT) va redonner une deuxième vie aux eaux qui vont subir un traitement, une filtration et une désinfection par des ultraviolets tout comme une chloration.

Inscrit dans un plan d’économie d’eau, ce projet permettra d’aller au-delà de l’arrosage des espaces verts puisqu’il permettra l’utilisation de cette eau pour le lavage de la voierie, l’hydrocurage, le nettoyage des réseaux d’assainissement, parmi d’autres usages. Ce projet permet une économie de 15 000 de mètres cubes d’eau potable non gaspillée.

Entretien avec Frédéric Delmarès, président de la communauté d’agglomération Bergeracoise (CAB)

Parole de collectivité
Frédéric Delmarès - Crédits photo : Communauté d'agglomération Bergeracoise
Assainissement des eaux usées
Bergerac

Le projet est porté par :

  • Frédéric Delmarès, président de la communauté d’agglomération Bergeracoise (CAB) et Vice-Président du conseil départemental de la Dordogne.

 

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le sujet de réutilisation des eaux usées s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

À la fin de l’été 2022 qui a été pénible, long, qui s’est poursuivi jusqu’en novembre, nous nous sommes aperçus qu’il fallait devenir hydro économes et qu’utiliser de l’eau potable pour mettre dans des balayeuses pour nettoyer les routes, c’était quelque chose qui n’allait pas, que l’on ne pouvait pas communiquer ou même solliciter nos concitoyens pour devenir hydro économes- puisque c’est cela le sujet- en continuant à faire cela. Nous étions donc en plein cadre de réflexion sur les eaux usées, dans les discussions avec les différents prestataires potentiels. Le prestataire retenu, Veolia en l’occurrence, avait proposé de mettre en place un système de traitement correspondant à cette perspective de réutiliser les eaux.

 

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Je suis sensibilisé à l’eau en général puisque je suis pisciculteur et pêcheur. Nous avons regardé ce que faisaient nos amis espagnols, italiens, qui sont eux très en avance par rapport à nous sur ces sujets-là. Entre 15 et 20 % de leur consommation d’eau, provient de la réutilisation des eaux usées alors qu’en France nous sommes à moins de 1% de réutilisation. Ces pays ont été confrontés à la rareté de la ressource bien plus précocement que nous et cela nous a alertés. Avec ce changement climatique, on prédit que d’ici 10, 15, 20 ans suivant les avis, nous pourrions avoir un climat ibérique qui s’impose à nous jusqu’ici, il faut s’y mettre. Nous nous sommes aperçus que seulement 2 cours d’eau sur l’ensemble du réseau hydrographique de la Dordogne n’ont pas été frappés par des restrictions sévères, donc c’est la Dordogne, parce qu’il y a les grands barrages corréziens et c’est un autre cours d’eau qui descend du nord-est du département qui n’a pas été concerné parce qu’il est approvisionné par une retenue. On s’aperçoit qu’il faut prendre soin de la ressource par tous les moyens et à tous les niveaux pour préserver nos cours d’eau et la biodiversité.

 

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Pas vraiment à ce moment-là puisque nous étions un peu en amont de cette concrétisation des préoccupations politiques car elles sont apparues essentiellement lors de la Fin du 3e, 4e trimestre 2022 et début du premier trimestre 2023.  L’hiver a été peu arrosé, nous avons donc commencé à nous inquiéter pour la saison 2023. En conséquence, l’idée de mettre en place ce système était dans la logique des mesures gouvernementales qui ont été proposées au mois de mars par le président de la République Emmanuel Macron. De ce fait nous sommes contents d’avoir déjà réfléchi à cela un peu en amont.

 

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Cela concerne le délégataire, Veolia qui lui s’est occupé de tous les process. Nous sommes un peu dans un moment particulier : c’est à dire qu’en effet le process industriel est opérationnel mais nous sommes en quête des autorisations. Avant de permettre l’utilisation de ces eaux, même pour des usages industriels, nous voulons nous prémunir d’éventuels risques de pollution ou de choses comme cela.  Ce processus est un petit peu long car nous sommes dans cette intervalle où les autorisations ne sont pas complètement délivrées pour l’utiliser. Nous avons une mesure qui a été promulguée par le gouvernement, le président de la République en l’occurrence et nous n’avons pas les moyens d’obtenir ces autorisations dans des délais très courts. Nous sommes dans cette phase administrative un peu frustrante. Nous devrions avoir l’autorisation courant juillet parce qu’il faut que cela soit validé par l’ANSES, l’ARS au préalable. À l’issue de cela, le préfet pourra nous donner l’autorisation d’utilisation.

 

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Nous n’avons pas trop travaillé ces aspects non plus puisque nous étions sur un projet un petit peu novateur. Nous avons peu communiqué car nous n’avions pas les autorisations. C’est tout de même une phase test, nous ne sommes pas sur quelque chose à très grande échelle. Nous sommes sur 15 000 mètres cubes ce n’est pas rien, mais nous pensons que ce n’est qu’un début. Il y a eu une certaine communication faite par rapport à cela. Les concitoyens sont bienveillants par rapport à cette annonce parce que c’est quelque chose d’assez gratifiant, ils trouvent que c’est un bon exemple de dire que nous devons tous être hydro économes et que cette eau potable ne peut pas être utilisée à des fins non essentielles.

 

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Les aides ont été sollicitées par le prestataire à 50 % par l’Agence de l’Eau, une belle aide pour lancer l’opération. L’agence de l’Eau souhaite que l’on puisse voir assez rapidement émerger 200 projets de ce type en nouvelle Aquitaine. Donc c’est vrai qu’ils mettent aussi la main au portefeuille, 50% ce n’est pas rien. Cela a été financé par à la fois une singularité du marché proposée par Veolia qui a fait que nous avons été intéressés par cette proposition dans le cadre du marché.

Le projet en détails

Dates clés

2021

Inspiration

2022

Mise à l'agenda

2023

Diagnostic et planification

Chiffres clés

15 000 m3
Volume d’eau potable non gaspillée
50%
Part d’aide de l’Agence de l’eau

Résultats

À retenir

L'exemplarité du projet qui peut inciter les citoyens à adopter des gestes hydro-économes

Le manque d'anticipation administrative

Ressources

https://www.actu-environnement.com/ae/news/reutilisation-eaux-usees-traitees-bergerac-41679.php4
https://www.lagazettedescommunes.com/864888/bergerac-pionniere-dans-la-reutilisation-des-eaux-usees-traitees-pour-le-lavage-de-la-voirie/
https://www.francebleu.fr/infos/environnement/des-eaux-usees-recyclees-pour-nettoyer-les-rues-de-bergerac-6136292

En savoir plus sur la communauté d’agglomération Bergeracoise (CAB)

Nombre d'habitants

62 285

Nombre de communes regroupées

38

Données de contact

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