Guise rénove un réservoir d’eau pour sécuriser son approvisionnement (02)
Pour mettre aux normes son principal réservoir d’eau potable et lutter contre les fuites, la commune de Guise a engagé d’importants travaux. L’ouvrage construit au début du XXe siècle et son système hydraulique ont été entièrement rénovés. Ils ont ainsi retrouvé leur pleine fonctionnalité et complémentarité avec un second réservoir, sécurisant l’alimentation en eau du territoire.
Ces travaux de huit mois, d’un montant de 360 570€ TTC, ont été soutenus par l’Agence de l’Eau Seine Normandie (40%) et l’Etat via la DETR (40%).
Entretien avec les porteurs de projet de la rénovation du réservoir d’eau de Guise
Le projet est présenté par :
- Jean-Jacques Briquet (en photo) est élu aux travaux de la ville de Guise (02)
- Laurent Leviel est directeur des services techniques de la commune
Jean-Jacques Briquet
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment le sujet de la rénovation du réservoir d’eau de Guise s’est-il imposé à l’agenda de votre commune ?
La ville de Guise et ses 4 900 habitants sont alimentés en eau potable par deux points de captage de nappe souterraine situés dans des communes voisines.
Nous avons un réseau vieillissant et sommes bien conscients que l’eau sera une ressource plus que jamais précieuse dans les années futures. Alors, nous rénovons le réseau au fil des ans. La dépose de toutes les canalisations en plomb a été inscrite dans le contrat de DSP et effectuée il y a une quinzaine d’années. Quand un chantier de voirie est programmé, nous en profitons pour remplacer les tuyaux d’alimentation et les branchements. Avec notre gestionnaire délégué la SAUR, nous surveillons aussi l’évolution du cubage et traquons les fuites avec la pose notamment de compteurs de sectorisation. Dans ce cadre de cette amélioration continue du service, la SAUR a suggéré dans un rapport annuel de réaliser un diagnostic structurel et hydraulique du réservoir de la Haute ville. Il est l’un de nos deux ouvrages et alimente les deux-tiers de la commune. Il a une capacité de 2 x 500m3 contre 500m3 pour l’autre réservoir.
C’est un réservoir semi-enterré, recouvert d’une toiture terrasse. Il a été construit au début du XXe siècle et avait connu peu de travaux depuis 25 ans. Il n’y avait même pas de raccordement électrique, l’ouvrage fonctionnant avec un groupe électrogène !
Effectués en 2018, les diagnostics ont confirmé la nécessité d’engager des travaux. Pour des questions de sécurité du personnel, de fuites et de mises aux normes mais aussi pour améliorer globalement l’efficacité et la sécurité de notre réseau d’eau potable. Nous voulions notamment par un jeu de vannes pouvoir basculer entre les deux réservoirs en cas d’intervention sur l’un ou l’autre.
Quelles ont été vos sources d’inspiration pour concrétiser ce projet ?
Les travaux étaient assez classiques. Nous avons refait l’étanchéité intérieure des deux cuves du réservoir et celle de la toiture terrasse. L’électricité a été installée et la ventilation rénovée. L’alarme a été remise aux normes, de même que les escaliers d’accès pour le personnel d’entretien. Nous avons refait des accès sécurisés contre les intrusions extérieures : clôture, portail, porte. Enfin, l’ouvrage a été repeint.
Pour le volet hydraulique, nous avons repris l’intégralité des conduites et vannages. Les tuyaux corrodés susceptibles de fuites ont été remplacés par du matériel en inox, de même que les vannes et les systèmes d’inversion.
Le chantier a duré huit mois : nous avons réceptionné le 31 août 2021 les travaux démarrés en janvier de la même année.
Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
La réglementation, l’urbanisme, l’hydraulique et la programmation technique. Nous nous sommes appuyés sur une maîtrise d’ouvrage déléguée. La société Verdi (Saint-Quentin, 02) a monté le dossier technique et administratif de ce projet.
Lors des phases de diagnostic et de planification, comment votre collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
Ces travaux n’ont pas entraîné de perturbations sur le service et n’ont pas eu de répercussion sur le prix de l’eau. Nous avons expliqué le chantier et ses motivations dans notre bulletin municipal annuel. Cela a suffi.
Comment votre collectivité a t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
Suite au devis estimatif établi par le diagnostiqueur, nous avons monté les dossiers de demandes de subvention pour nous assurer, avant de lancer les consultations d’entreprises, que nous serions suffisamment aidés. Les travaux de génie civil se sont élevés à 258 120€ TTC et les travaux de génie hydraulique à 102 450€ TTC, soit un total de 360 570€ TTC. Ils ont été subventionnés à hauteur de 80% : 40% par l’Agence de l’Eau Seine-Normandie et 40% par l’Etat via la DETR (Dotation d’équipement des territoires ruraux).
Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagné dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
C’est la SAUR qui a été attributaire du lot « génie hydraulique ». Le lot « génie civil » a été confié à l’entreprise Etandex (Fretin, 59).
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Le projet en détails
Dates clés
2016
2017
2018
Janvier-Août 2021
Chiffres clés
360 570
80%
18
Résultats
- Baisse significative des pertes d'eau
À retenir
La pose de vannes en acier inoxydable remplaçant des vannes en fonte et en acier corrodé permet au réseau d’être pleinement fonctionnel et cela pour plusieurs décennies
Aucune répercussion des travaux sur le service et le prix de l'eau
Les cinq semaines d’intempéries ont retardé les travaux. L’humidité nous a retardés lors des travaux d’étanchéité, nous conduisant aussi à installer des déshumidificateurs au niveau des cuves