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Microbia Environnement surveille les milieux aquatiques afin d’anticiper une contamination microbiologique (34)

Créée en 2013, Microbia Environnement est une startup biotech qui développe des biocapteurs génétiques pour détecter la pollution de l’eau par des micro-algues et cyanobactéries toxiques.

Elle dispose d’une technologie de rupture brevetée capable d’identifier simultanément l’empreinte génétique et l’activité d’un microorganisme. Cette technologie est utilisée sous format de solutions de surveillance en continu des milieux aquatiques (eau potable, eau de baignade, aquaculture, …), pour aider les acteurs du secteur de l’eau à identifier et anticiper les risques sanitaires croissants de contaminations microbiologiques.

Entretien avec Delphine Guillebault, Présidente de Microbia Environnement

Parole d'entreprise
Delphine Guillebault, présidente et cofondatrice, et Elisa Villa, responsable Production et R&D et cofondatrice- Crédits photo : Microbia Environnement
Pollutions
Montpellier

Ce projet est porté par :

  • Delphine Guillebault, Présidente de Microbia Environnement
  • Montpellier Méditerranée Métropole ou 3M

 

« Parce que l’environnement est un sujet complexe, il n’existe pas de solution miracle. Le seul moyen de combattre la prolifération de bactéries toxiques pour la faune, la flore et les usagers est d’y apporter une réponse multimodale. »

 

Parole d'entreprise

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Pouvez-vous nous parler du projet que vous avez mené pour la métropole de Montpellier ?

La Métropole de Montpellier a été confrontée à des enjeux de santé publique et de sécurité sanitaire régulièrement rencontrés par les gestionnaires de sites aquatiques. Microbia Environnement a été sollicitée par la collectivité afin de mettre en place une solution innovante de surveillance à l’aide de biocapteurs génétiques capable de :

  • Détecter des populations microbiennes pouvant être dangereuses pour l’environnement et pour l’Homme ;
  • Suivre la dynamique d’une population microbienne et de prédire la survenue ou le déclin de leur prolifération.

 

Cette solution se distingue des méthodes de surveillance généralement utilisées, telles que la détection visuelle qui est souvent trop tardive et ne permet pas d’évaluer la toxicité, ou les analyses classiques effectuées en laboratoire avec des résultats différés de plusieurs jours. En effet, ces approches ne permettent ni d’anticiper ni de suivre en temps réel l’évolution de la toxicité, ce qui entrave la capacité à piloter efficacement la gestion de crise de manière efficiente en toute connaissance de causes.

 

Comment le projet s’est-il imposé à l’agenda de la métropole de Montpellier ?

3M a connu un grave problème de mortalité de poissons et d’animaux domestiques sur les berges du Lez, vraisemblablement à la suite d’un empoisonnement de l’eau. La métropole avait besoin d’identifier les raisons de cette mortalité qui n’était pas expliquée par les paramètres classiques, et de comprendre ce qui s’était passé. Microbia Environnement a été sollicitée pour son expertise en microbiologie environnementale et pour ses technologies de biocapteurs génétiques afin de mettre en place un système de surveillance hyper réactif sur plusieurs tronçons du Lez.

Grâce à cela, Microbia Environnement est capable d’anticiper les proliférations de cyanobactéries toxinogènes. Ces micro-organismes sont dotés d’une grande capacité d’adaptation. Ils envahissent rapidement tous les plans et cours d’eau douce, en particulier lorsque celles-ci reçoivent des pollutions urbaines, agricoles ou autres. La modification de la météo est un facteur aggravant. Le problème est que ces bactéries produisent des toxines responsables de nombreux cas d’empoissonnements chez les êtres humains, les animaux domestiques ou sauvages.

 

Quels conseils donneriez-vous à une collectivité pour la gestion des sujets de pollution de l’eau ?

Il faudrait que les collectivités comprennent davantage comment les activités humaines (industrielles, domestiques et touristiques) impactent les milieux naturels sur leurs territoires et puissent identifier les zones à risques pour y effectuer un état des lieux. Connaitre la qualité microbienne de sa ressource en eau en faisant l’inventaire de tous les micro-organismes présents permet d’évaluer précisément le risque microbien.

Plus globalement les décideurs publics peuvent :

  • adopter une approche globale pour appréhender les défis complexes auxquels ils doivent faire face en privilégiant une approche globale ;
  • mettre l’accent sur la prévention afin de minimiser les risques, dangers et dégradations ;
  • restreindre les activités humaines (industrielles, touristiques…) à proximité des milieux naturels pour préserver ces derniers.

 

Savez-vous si la collectivité, dans le cas cité, s’est assurée de l’adhésion des citoyens ?

La Métropole de Montpellier a déployé d’importants moyens de communication dès les premières alertes. La collectivité a pris des mesures rapides en émettant des arrêtés municipaux pour fermer les berges du Lez et a initié une série d’actions, notamment :

  • Informer les associations de riverains et de pêcheurs, les services de santé, les services de l’Etat ;
  • Organiser des campagnes de sensibilisation à l’attention des usagers ;
  • Contacter les médias et diffuser les informations sur internet.

 

La Métropole de Montpellier a fait preuve d’une grande transparence en menant une large campagne de communication pour protéger les citoyens mais également pour les sensibiliser.

Au-delà de cette campagne de communication, les usagers des bords du Lez ont pris l’habitude d’échanger avec les préleveurs de l’équipe VEOLIA – partenaire de Microbia Environnement sur le projet qui ont toujours pris le temps de faire de la sensibilisation et de la pédagogie sur le terrain. Ces usagers sont devenus des ambassadeurs et tentent aujourd’hui de changer les comportements du plus grand nombre.

Sur d’autres territoires, ce sont les citoyens qui s’emparent du sujet et qui mettent en place des solutions pour protéger leur environnement…

 

Quels ont été les résultats de ce projet ?

Pour évaluer les risques microbiologiques, Microbia Environnement a effectué des prélèvements hebdomadaires sur trois zones du Lez tout au long de l’été. L’objectif était d’obtenir une compréhension approfondie de l’écosystème microbien et de surveiller toute variation pendant la période à risque. L’ADN environnemental a été extrait de ces échantillons et toutes les empreintes génétiques ont été analysées.

Suite à l’analyse de ces résultats, la Métropole de Montpellier a mandaté Microbia Environnement pour mettre en place un système d’alerte précoce utilisant les biocapteurs génétiques sur cinq tronçons du Lez, particulièrement fréquentés pour leurs activités nautiques et récréatives, ainsi que leur accessibilité aisée (exposant les usagers à des risques toxiques accrus). A chaque alerte rouge émise par Microbia Environnement, 3M a mis en place des restrictions d’accès au Lez par le biais d’arrêtés préfectoraux.

Etant donné la complexité de l’environnement, il n’y a pas de solution miracle pour contrer la prolifération des cyanobactéries nuisibles à la faune, la flore et l’homme. La seule approche efficace consiste à adopter une réponse multimodale : réduire la pollution, réhabiliter les berges, restaurer les zones humides, rétablir les fossés et les étangs, entre autres mesures. Malheureusement, la mise en œuvre de ces actions prend du temps et peut s’avérer coûteuse.

 

Au sujet de votre entreprise, pouvez-vous nous résumer en quelques mots le contexte de la création de votre structure ?

Microbia Environnement a été fondée par une équipe de femmes dynamiques et engagées qui souhaitent apporter au marché de l’eau, une connaissance approfondie du microbiome de l’eau, moderniser les méthodes de surveillance de la qualité microbiologiques de l’eau, préserver l’environnement, les ressources et donc notre avenir. Aujourd’hui, l’équipe dirigeante composée de Delphine Guillebault, présidente et cofondatrice, et Elisa Villa, responsable Production et R&D et cofondatrice, poursuit sa mission : offrir aux gestionnaires de l’eau une longueur d’avance en anticipant les risques microbiologiques dans les ressources en eau afin qu’ils puissent prendre des mesures appropriées avant qu’il ne soit trop tard.

 

Quelle est la proposition de valeur de votre structure pour les collectivités ?

Les solutions de Microbia Environnement permettent de mesurer, analyser, évaluer et diagnostiquer la toxicité microbienne de l’eau sur n’importe quelle matrice eau. La proposition de valeur de la société est d’apporter de la sérénité et de la maitrise des risques microbiens aux collectivités territoriales qui peuvent ainsi anticiper ou gérer des défis de santé publique et de sécurité sanitaire tout en limitant leurs coûts financiers.

 

Comment fonctionne votre solution ?

Microbia Environnement a développé une technologie avancée de biocapteur génétiques pour la détection de micro-organismes toxiques vivants et actifs, en particulier les cyanobactéries. Cette technologie innovante utilise des codes-barres génétiques permettant d’identifier simultanément l’empreinte génétique et l’activité d’une cyanobactérie toxinogène sous forme d’un test colorimétrique. Concrètement, des prélèvements d’eau sont réalisés à haute fréquence par une équipe terrain et envoyés dans nos laboratoires ou ceux d’un laboratoire partenaire (LD08, Inovalys, Phytocontrol…). Les échantillons y sont analysés à l’aide des biocapteurs CARLA. Les résultats sont transmis à nos clients le jour même de l’échantillonnage ou sous 24h (temps de transport).

Pour garantir une précision maximale, ces analyses sont complétés par :

  • Des observations effectuées sur site ;
  • Une caractérisation de la biodiversité microbienne de l’écosystème étudié ;
  • Une méthode optimisée d’échantillonnage de l’eau et une sélection pertinente des biocapteurs à utiliser en fonction de la zone concernée.

Grâce à des mesures ultra rapides et haute fréquence, Microbia Environnement est capable de fournir une “prévision type météo” du risque de proliférations de cyanobactéries toxinogènes sur un site d’intérêt. La collectivité a ainsi en main des données rapides, faciles à interpréter pour anticiper des actions et sécuriser son activité en quasi-temps réel et gagne en sérénité de gestion. En outre l’accumulation des données permet d’établir l’évolution du milieu, i.e. une amélioration ou une dégradation de sa qualité.

 

 

Zoom sur la technologie développée :

Un code-barre génétique est une « signature » dans le matériel génétique d’un micro-organisme déterminé qui lui est propre. La solution développée permet de reconnaître spécifiquement ce marqueur grâce à un outil moléculaire appelé biocapteur. Les biocapteurs ciblent l’ARN ribosomique, une molécule représentative de l’activité cellulaire qui donne des indications sur le niveau de croissance d’une population et permet d’anticiper une prolifération et de prévenir le risque de production de composés toxiques.

 

Quelles sont les prochaines étapes de développement de votre structure ?

Fin 2017, Microbia Environnement a réalisé sa première levée de fonds de 573k€ auprès de Business Angels complétée par des financements non dilutifs bancaires – Bpifrance – et subvention de l’ADEME, pour une enveloppe finale de 1 million d’euros qui a permis de financer ses premiers démonstrateurs commerciaux et l’adaptation et le développement des kits CARLA. Ce tour de table a été réalisé auprès de plusieurs investisseurs : Melies, Capitole Angels, Banques, Phytocontrol Novinvest, Pyrénées Roussillon Investissement… Microbia Environnement a ainsi pu étoffer ses équipes et envisager une internalisation des processus de production des biocapteurs.

Nous envisageons dorénavant le passage de la prestation de service à la vente de kits CARLA à destination des laboratoires d’analyses de l’eau adressant les collectivités territoriales. Nous cherchons aujourd’hui à démocratiser la surveillance en continue des milieux aquatiques en introduisant de l’Intelligence artificielle pour l’aide à la décision et en poursuivant nos développements comme une station de détection CARLA portative fiable et simple d’utilisation pour engager davantage les décideurs publics dans une surveillance de micro-organismes nuisibles ou dangereux en quasi-temps réel.

Le projet en détails

Dates clés

Avril 2013

Création de Microbia Environnement

Décembre 2022

Lancement des kits CARLA

Juin 2023

Levée de fonds 300k€ + 100k€ pour financer en partie la croissance

Juin 2024

Recherche de partenaires financiers pour nous accompagner dans notre croissance en France et à l’international.

Chiffres clés

3
Collectivités accompagnées
3
Le nombre de communes accompagnées touchées par des sujets de pollution de l’eau
1 million
Montant de la levée de fonds organisée en 2017 pour le développement de l’entreprise

Résultats

  • La solution proposée permet aux collectivités d’anticiper les sujets de pollution microbiologique de l’eau.

À retenir

L’activité humaine participe au développement de micro-organismes polluants et dangereux pour la santé publique

Le dérèglement climatique participe au développement de bactéries dans les cours d’eau

En savoir plus sur Microbia Environnement

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