L’interconnexion des réseaux d’eau potable assure la sécurité qualitative et quantitative de l’eau en permettant la continuité de l’approvisionnement, même en cas de défaillance ou de pollution d’une ressource locale. Grâce à la liaison entre plusieurs réseaux, il devient possible de mobiliser rapidement une source alternative si l’une d’elles est contaminée, ce qui garantit que la qualité de l’eau distribuée reste conforme aux normes sanitaires. Sur le plan quantitatif, l’interconnexion permet de compenser un déficit temporaire ou structurel d’une ressource en puisant dans une autre, assurant ainsi un débit suffisant et constant pour répondre aux besoins de la population, même lors de pics de consommation ou de sécheresse. Cette organisation renforce la résilience des territoires face aux aléas climatiques et techniques, tout en préservant les ressources naturelles locales et en limitant les risques de coupure ou de pénurie.
La modélisation hydraulique dans le processus d’interconnexion consiste à simuler le comportement des réseaux d’eau potable interconnectés afin d’anticiper et d’optimiser leur fonctionnement. Elle permet de calculer les débits, les pressions et les hauteurs d’eau en tout point du réseau, d’identifier les éventuels déséquilibres de pression, les risques de stagnation ou de débordement, et de tester différents scénarios d’exploitation, notamment en situation normale ou d’urgence.
Grâce à ces simulations, il est possible de choisir les meilleures configurations techniques, de dimensionner les ouvrages (tels que les réservoirs, pompes et vannes) et de garantir que la qualité de l’eau soit maintenue lors des transferts entre réseaux. La modélisation permet ainsi d’assurer une transition rapide et contrôlée entre les modes de fonctionnement indépendants et interconnectés, tout en optimisant l’utilisation des infrastructures existantes et en renforçant la sécurité de l’approvisionnement en eau.
Les coûts d’une interconnexion entre communes dépendent principalement de la longueur de réseau à poser, du type de terrain (urbain ou rural), du diamètre des canalisations et des travaux annexes comme le creusement des tranchées. Les montants pouvant évoluer selon les spécificités locales et la complexité du chantier. À cela s’ajoutent les coûts de terrassement qui varient selon la nature du sol, et d’autres frais comme l’installation de pompes, de vannes et de dispositifs de contrôle.
Le financement de ces opérations repose généralement sur un montage mixte. Les communes ou syndicats intercommunaux sollicitent des subventions publiques, notamment auprès des agences de l’eau, des conseils départementaux ou régionaux, et parfois de l’État. Par exemple, certains dispositifs permettent de financer jusqu’à 40 % du montant subventionnable, dans la limite de 150 000 € HT par an et par commune pour les communes de plus de 1 000 habitants. Le reste du financement est assuré par les budgets propres des collectivités, parfois complété par des emprunts ou des contributions des usagers via le prix de l’eau. Ce partage des coûts et des financements vise à rendre ces projets accessibles tout en garantissant la sécurité de l’approvisionnement en eau potable.