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Création d’une filière de traitement des graisses à la station d’épuration de Charleville-Mézières (08)

17/09/2024

Prestataire auprès de la communauté d’agglomération d’Ardenne Métropole, Sogea Environnement, filiale du groupe Vinci, assure la gestion de la station d’épuration de Charleville-Mézières. Afin de ne plus plus être dépendante de prestataires extérieurs pour le traitement des graisses produites par la station, elle s’est dotée, depuis décembre 2023, d’une filière de traitement interne. Un investissement d’un montant de 530 000 euros hors taxes qui permet à la station d’acquérir une autonomie dans ce domaine et par la même occasion de s’affranchir des allers et venues hebdomadaires d’un camion hydrocureur.

Entretien avec Christelle JULLIEN et Yannic AMBOLET

Parole de collectivité
Christelle Julien, directrice du cycle de l'eau et de l'environnement à la communauté d'agglomération d'Ardenne Métropole - Crédits photo : Banque des Territoires
Assainissement des eaux usées

Ce projet est présenté par :

  • Christelle Jullien, directrice du cycle de l’eau et de l’environnement à la communauté d’agglomération d’Ardenne Métropole
  • Yannic Ambolet, responsable secteur Ardennes pour Sogea environnement (Groupe Vinci)

 

Suite aux études et préconisations, nous avons implanté six micro-pieux, de 20 mètres de profondeur, pour garantir la stabilité de l'ouvrage dans le temps. Par ailleurs, sachant que les graisses sont assez acides, un béton spécial, résistant au PH acide, a été utilisé pour le socle de la cuve extérieure.

Christelle Jullien

Parole de collectivité

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Comment ce projet de construction d’une filière de traitement des graisses s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Jusqu’au début de l’année 2019, les graisses produites par la station d’épuration, après être passées dans un canal de désablage et de déshuilage, étaient stockées dans un bac. Celui-ci était ensuite récupéré une fois par semaine par camion afin d’être transféré et vidé dans un centre de tri chez Arcavi dans les Ardennes. Mais la plateforme du centre de tri, au début de l’année 2019, n’était plus autorisée juridiquement à effectuer cette opération. Dès lors, en solution de secours, comme Sogea Environnement gère également la station d’épuration de Sedan à 15 kilomètres d’ici, laquelle dispose d’un dispositif de traitement des graisses, nous avons transféré cette opération là-bas. Seulement, la station de Sedan n’est pas vraiment adaptée pour ces volumes. Aussi, conformément au cahier des charges d’Ardenne Métropole, il a été crée sur site une unité de traitement des graisses qui permet de s’affranchir de toute évacuation de ce déchet.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Le système retenu est un traitement propre à Sogea, selon un procédé dit aérobie par voie biologique, couramment utilisé sur les stations de taille importante. Le principe de ce traitement fonctionne sur une hydrolyse biologique des graisses par l’action d’enzymes qui fractionnent les longues chaines carbones.

Il suit deux étapes :

  • Une hydrolyse biologique dans une première cuve qui va permettre la formation d’acides gras et d’alcool. Les acides gras peuvent ensuite être absorbés par la biomasse. Ainsi, les chaînes lipidiques longues sont hydrolysées en des chaînes plus courtes, ce qui a pour effet de rendre les graisses plus fluides et donc pompables.
  • Puis vient une seconde phase d’oxydation dans une seconde cuve avec des enzymes qui vont catalyser l’hydrolyse des acides gras par un mécanisme de bêta-oxydation et ainsi obtenir du dioxyde de carbone, de l’eau et de la biomasse. Ces réactions nécessitent un apport d’oxygène et éventuellement, lors du démarrage de l’unité, de nutriments, indispensables à l’activité biologique et nécessaire pour l’assimilation des déchets graisseux (apport en azote et phosphore). En sortie de traitement, les graisses dégradées deviennent dès lors assimilables par la station.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Cette opération a seulement nécessité sur le plan administratif le dépôt d’un permis de construire pour la cuve d’oxydation extérieure.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Sogea Environnement, réseau d’entreprise et filiale de Vinci, exploitante du site, a réalisé ce chantier en partenariat avec la société de génie civil Bana. Nous avons fait une étude géotechnique et mandaté l’assistance d’un bureau d’étude de contrôle et de validation technique (Socotec). Suite aux études et préconisations, nous avons implanté six micro-pieux, de 20 mètres de profondeur, pour garantir la stabilité de l’ouvrage dans le temps. Par ailleurs, sachant que les graisses sont assez acides, un béton spécial, résistant au PH acide, a été utilisé pour le socle de la cuve extérieure.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment Sogea a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Le fonctionnement de la station d’épuration n’a pas été affecté et cela n’a donc pas eu de conséquence sur les usagers. Quant au dimensionnement, la contrainte principale résidait dans le choix de l’implantation des cuves de traitement. La place disponible dans le hall de prétraitement étant limité il a été décidé de disposer la cuve d”hydrolyse à l’intérieur et de placer la cuve d’oxydation à l’extérieur.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Ce projet a été financé exclusivement sur le budget de la communauté d’agglomération d’Ardenne Métropole. Le montant global de ce chantier s’est élevé à 530 000 euros HT.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la collectivité dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Les autres acteurs pour cette opération sont la société Bana, partenaire traditionnel comme sous-traitant en génie civil auprès de Sogea et le bureau d’étude Socotec.

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Le projet en détails

Dates clés

2019

Mise à l'agenda

Septembre 2022

Début des travaux

Décembre 2023

Fin des travaux

Chiffres clés

18

mois de travaux

530 000

Coût du projet en euros HT

2

cuves installées de 25m3 et de 65m3

Résultats

  • Grâce à ce projet, Sogea peut s'affranchir d'une solution externe pour le traitement des graisses et en conséquence n'est plus soumis aux aléas d'un prestataire extérieur

À retenir

Désormais, il n'y a plus besoin d'un camion hydrocureur de 7m³ pour venir récupérer les graisses une fois par semaine.

Travaux assez long : une durée d'un an et demi entre les premières opérations et la mise en service

Les partenaires de ce projet

sogea

Sogéa Environnement

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

SOCOTEC-LOGO

Socotec

RS - Visuel non disponible

Société BANA

En savoir plus sur la commune de Charleville-Mézières

Nombre d'habitants

46 398

Données de contact

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