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Faucogney-et-la-Mer (70), un projet de rénovation des réseaux d’eau exemplaire

En Haute-Saône (70), la commune de Faucogney-et-la-Mer a mené de très importants travaux de rénovation de ses réseaux d’eau potable et d’assainissement. Le réseau, très ancien et vétuste, ne présentait qu’un rendement de 37 %. Contexte économique favorable, plan de relance de l’Etat, la cité du plateau des Mille Etangs a su se lancer au bon moment. Après le remplacement de 8.5 km de conduites, la réalisation de l’étanchéité des 2 réservoirs de 250 m3 et l’installation d’une station de reminéralisation, la ville est passée d’un rendement de 37% à 96 %.

Ce chantier de près de 2.2 millions € HT, a bénéficié de 70% de subventions.

Entretien avec Laurent Seguin

Parole de collectivité
Laurent Seguin est le maire de Faucogney-et-la-Mer depuis 2001. Il fut également le président de la Communauté des Communes des Mille Etangs (de 2003 à 2017). Il préside le PNRBV (Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges depuis 2014). Crédits photos : Banque des Territoires
Assainissement des eaux usées

Ce projet est présente par :

  • Laurent Seguin, maire de Faucogney-et-la-Mer depuis 2001. Il est également l’ancien président de la Communauté des Communes des Mille Etangs (canton de Faucogney de 2003 à 2017) et président du PNRBV  (Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges).

Je ne regrette pas d'avoir fait tous ces travaux avant le transfert de compétence d’une part parce que nous n'aurions peut-être pas été les premiers servis et d'autre part nous avons pris nos responsabilités et nous transmettons un réseau opérationnel et rénové. On n'est jamais si bien servi que par soi même !

Laurent Seguin

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le sujet s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Notre réseau d’eau était très fuyard, en effet, certaines de nos canalisations dataient de 1932 pour les plus anciennes. En 2018, nous avons donc réalisé un schéma directeur d’adduction à l’eau potable (SDAEP) qui nous a permis de définir les secteurs où les déperditions d’eau étaient les plus importantes. À cette époque, le rendement oscillait entre 35 et 37%. Nous avions 5 ans pour mettre en œuvre les préconisations du SDAEP.

Puis, en 2020, nous avons eu l’opportunité du plan de relance du département de la Haute-Saône avec une convention tripartite entre le département, l’État et l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse qui nous garantissait des subventions autour de 70 % si les travaux étaient réalisés pendant la période du plan de relance alors qu’elles plafonnaient à 50 % en temps normal.

En sortie de Covid, les entreprises avaient besoin de retrouver du travail ce qui nous laissait présager un marché public fructueux à des prix acceptables. De plus, le contexte bancaire était favorable aussi nous avons pu emprunter à des taux défiants toute concurrence. Tous les voyants étaient au vert !

Le projet était très ambitieux, nous avons décidé de remplacer 8,5 kilomètres de conduites d’eau potable sur les 12 kilomètres que compte la commune. A savoir que ces travaux avaient déjà été réalisés dans le cœur historique de Faucogney lors des travaux d’aménagement entrepris dans le cadre  du Schéma d’Aménagement Urbain de Caractère (SAUC). Ce qui veut dire qu’aujourd’hui nous sommes proches  des 10 kilomètres de réseau remplacés sur les dix dernières années.

Dans le même temps, nous avons refait l’étanchéité intérieure et extérieure de nos deux réservoirs d’eau de 250 m3 qui fonctionnent en vases communicants de part et d’autre de la vallée. Puis, notre eau étant peu conductive, nous avons créé une station de minéralisation afin de bénéficier d’une eau parfaitement à l’équilibre et répondant à toutes les normes actuelles.

Le budget de cette opération complexe a été tranché en plusieurs parties : le remplacement de canalisations avec une entreprise bénéficiaire, la partie étanchéité des réservoirs avec une autre entreprise et enfin la création de la station de minéralisation avec une troisième entreprise ce qui représentait au total 2,4 millions estimés HT.

Grâce à ces travaux, nous sommes passés de 37 % à près de 96%, ce qui est très bon. Et encore, les deux vidanges de réservoirs ont fait baisser ce chiffre. C’était absolument nécessaire. Et puis les résultats sont là. Les habitants savent pourquoi la commune a investi. Pour financer l’ensemble des travaux, le prix de l’eau a augmenté de 20% ce qui représente 1,20 € le mètre cube au lieu de 1 €, ce qui est très peu finalement.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

En premier lieu, je dirais la discussion avec les autres élus . En tant qu’élu départemental, j’étais bien placé pour savoir que c’était le bon moment pour adhérer à ce fameux plan de relance. Et puis, nous nous sommes entourés de bureaux d’études, d’une part pour réaliser le schéma directeur et ensuite pour organiser le chiffrage et le marché des travaux.

Mais surtout, nous n’avions pas le choix, il fallait le faire.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Une première étude a été faite pour estimer l’état du réseau avant travaux, et définir les priorités  puis un chiffrage à la louche du coût possible. Le niveau de coût de la maîtrise d’œuvre nécessitait de passer par des marchés publics, nous avons donc mis en concurrence plusieurs bureaux d’études.

Celui que nous avons recruté était le mieux positionné, il connaissait déjà bien le secteur puisqu’il s’était occupé du SAUC (Schéma d’Aménagement Urbain de Caractère). Ce bureau d‘études avait déjà réalisé les relevés du nivellement et les relevés des bouches à clé de chaque particulier, il avait donc un peu d’avance.

Nous n’avons pas eu de mauvaises surprises, tout avait été chiffré et nous avons même amélioré notre défense incendie en installant de nouvelles canalisations avec un meilleur débit.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

La première compétence est la connaissance du réseau, après, il y a quelques connaissances techniques par rapport à l’hydraulique, au diamètre des canalisations nécessaires, au matériau de ses canalisations. Le reste devient vite très technique, heureusement qu’il y a les bureaux d’études.

Il a fallu mobiliser aussi nos  compétences administratives, en interne,  par rapport aux dépôts de dossiers de subventions et aux demandes d’emprunts aussi. Il faut bien savoir dans quel dossier imputer les factures en fonction des travaux réalisés entre eau, assainissement et pluvial puisque nous avions profité des travaux pour refaire une partie du réseau pluvial.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Nous avons utilisé le bulletin municipal pour expliquer le contexte idéal (subventions, contexte économique favorable, tarifs attractifs). Nous sortions de plusieurs années de sécheresses, les esprits étaient très marqués par la nécessité de préserver notre source d’eau.

Aujourd’hui, c’est réalisé, les finitions de surface sont terminées et franchement, je n’entends plus de critiques par rapport à ces choix-là. Il pourrait y avoir des avis beaucoup plus partagés sur d’autres dossiers, mais sur l’eau, ça résonnait comme une priorité chez tout le monde.

Pour le dimensionnement, si le projet avait été estimé à 4 millions au lieu de 2 millions, nous aurions dû faire des choix en fonction des tronçons de canalisations à remplacer le plus vite pour économiser le maximum d’eau. Là, il se trouve que tout s’est bien passé. L’estimation était correcte dès le départ et nous avons même gagné de l’argent dès l’ouverture des plis.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le premier chiffrage du bureau d’études montait à 2,4 millions d’euros HT, et nous avons ouvert les plis 10 % en dessous de cette première estimation. Nous avons économisé plus de 200 000 € juste en ouvrant les enveloppes.

Le projet a été financé à 70% de façon tripartite entre l’agence de l’eau, l’État et le Département de la Haute-Saône. L’État a apporté 40% au départ et les 30% restants ont été répartis entre l’agence de l’eau et le département en fonction des travaux et de leur éligibilité.

Pour les travaux, une grande partie portait sur le réseau d’alimentation en eau potable (AEP) et une plus petite sur l’assainissement à travers un schéma directeur d’assainissement (SDA).

La commune de Faucogney-et-la-Mer a réalisé un emprunt de 900 000 € sur 30 ans auprès de la Banque des Territoires pour la partie eau potable et pour la partie assainissement, nous avons eu besoin de 150 000 € d’emprunt.

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagné dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Le BE qui a été retenu pour ce projet est SETIB, un acteur franc-comtois spécialisé en voirie. L’entreprise qui a décroché le marché des canalisations est STPI. L’Agence de l’eau nous a bien conseillés et nous a orienté vers la Banque des Territoires.

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Banque des territoires - Groupe Caisse des dépôts

Le projet en détails

Dates clés

2017

SDAEP

2021

Lancement des marchés

2022 - 2023

Réalisation des travaux de canalisations et réservoirs

Octobre 2023

Fin des travaux

Chiffres clés

2 200 000

Coût de la rénovation HT

96

Pourcentage du rendement

8

Kilomètres de conduit d'eau potable remplacée

À retenir

96 % de rendement aujourd'hui contre 37%.

Une eau répondant à toutes les normes avec la station de minéralisation.

Le seul regret est de ne pas avoir poussé la rénovation plus loin sachant que nous avions quelques vannes de sectionnement qui ne fonctionnaient pas très bien et qu'il nous restait quelques tronçons à remplacer pour atteindre les 100%. Le coût de ces travaux supplémentaires aurait été noyé dans le financement global.

Ressources

Les affiches de Haute-Saône - Faucogney-et-la-Mer : De gros travaux enfin terminés à l’aube de la nouvelle année

Samedi 6 janvier, Laurent Seguin, maire, a présenté ses vœux à la population. L’édile a évoqué l’année 2023 avec notamment les travaux qui ont été réalisés : les 8,5 km de canalisations d’eau, l’étanchéité des réservoirs d’eau et la réalisation d’unité de traitement…

Les partenaires de ce projet

Banque des territoires - Groupe Caisse des dépôts

Banque des Territoires

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

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Nombre d'habitants

456

Données de contact

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