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Pour prévenir les inondations, le Val-de-Marne rénove le perré d’Ivry-sur-Seine (94)

A Ivry-sur-Seine, le département a rénové le perré sur les berges de la Marne, un ouvrage qui prévient les crues du fleuve. Construit vers 1924 à la suite d’inondations importantes, le perré a permis, un siècle durant, de protéger les populations. Mais des diagnostics récents avaient mis en évidence une détérioration. C’est pourquoi le département du Val-de-Marne l’a rénové, une opération de grande envergure étalée sur dix ans. Les travaux se sont largement déroulés par voie fluviale pour des raisons pratiques et environnementales. Parallèlement à cette rénovation le département multiplie les actions de sensibilisation dans une région particulièrement exposée aux crues.

Parole de collectivité
Guillaume Lanfranchi – Crédits photo : Guillaume Lanfranchi
Prévention des inondations

Ce projet est présenté par:

  • Guillaume Lanfranchi, directeur des services de l’environnement et de l’assainissement au département du Val-de-Marne
Après les crues de 1910 et de 1924, les digues ont permis de protéger les habitations et la vie des populations dans un département sensible aux crues
Guillaume Lanfranchi

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment la rénovation du perré s’est-elle imposée à l’agenda du département ?

C’est un projet de longue date. Notre département a une position particulière, en amont de Paris, et à la confluence de la Seine et de la Marne. Il comprend de nombreuses berges et d’ouvrages de protection des habitations. On a connu de nombreuses inondations par le passé. Ce perré d’Ivry datait de 1924 environ : il avait justement été construit après la crue de 1924, moins connue que celle de 1910, mais qui n’en était pas moins très conséquente.
Il a bien rempli son rôle et a permis de protéger la population pendant 100 ans.
Cet ouvrage s’est montré très efficace et l’est encore, comme la montée des eaux de l’automne 2024 en atteste. Dans tout le département, les digues ont protégé les habitations et la vie des habitants.

Mais il commençait à s’abîmer, alors on a lancé des diagnostics pour identifier la gravité des désordres et envisager des travaux. On a constaté un affaissement important de l’ouvrage de soutènement et une fragilisation du perré, ce qui menaçait la stabilité du mur entier. En effet, la digue est composée d’un ouvrage de soutènement dans l’eau, souvent composée de pieux, au-dessus duquel se trouve le perré, au-dessus de l’eau, et enfin de la murette. C’est l’ensemble de ces trois composants qui forment une digue qui empêche l’eau de pénétrer dans les habitations.

Par rapport à celui de 1924, le nouveau perré est le même mais on a parfois réhaussé la murette.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour cette rénovation ?

Au Val-de-Marne, on dispose d’un savoir-faire technique en interne puisqu’on compte des ingénieurs qualifiés pour réaliser des études et suivre les chantiers, donc des experts qui conçoivent et suivent ces projets. Mais il s’agissait ici d’une reprise à l’identique : on a refait ce qui existait et on l’a consolidé.

Nous avons procédé par phases en raison de la complexité de ces ouvrages : on ne peut pas travailler en périodes de crue, c’est-à-dire entre octobre et avril-mai. Les travaux se déroulent donc le reste de l’année. Le chantier a duré dix ans, découpé en phases. Nous sommes intervenus par voie fluviale parce que c’était plus facile d’accès et cela permettait de meilleures conditions de travail. Nous faisions venir le matériel à bord d’embarcations destinées à transporter les matériaux. De même, c’est par le fleuve que nous avons procédé à la pose des palplanches, ces grandes barres d’acier que l’on insère dans le sol.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée?

C’est justement grâce à des diagnostics que nous avons compris qu’il fallait effectuer des travaux. Quant aux études d’impacts, liées à l’environnement : elles sont obligatoires.
Dès lors que l’on touche à des éléments d’un cours d’eau, il faut présenter un dossier pour expliquer les incidences sur l’environnement et la biodiversité, s’il faut des compensations, etc.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans une telle rénovation ?

Comme on traite du béton, il faut principalement des compétences en génie civil. Et comme on agit sur des cours d’eau, il faut aussi maîtriser l’hydraulique : comment dimensionner l’ouvrage, quelle va être la réaction des courants, comment résister aux vagues, comment l’eau va se déverser au-dessus de l’ouvrage. Il faut paramétrer les travaux selon toutes ces données.

 

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment le CD94 a-t-il assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Il peut y avoir autour du site des informations pour évoquer les nuisances liées aux travaux autour des berges ou les changements de circulation. Mais plus généralement, les inondations préoccupent beaucoup les habitants. Nous axons toute une partie de notre travail sur la sensibilisation. Ainsi, il existe le programme PAPI (Programme d’Action et de Prévention des Inondations), porté par l’Etat, qui propose des actions, avec des subventions du fond Barnier à la clé. Puisant dans cette programmation, nous réalisons des actions de sensibilisation. Dans le Val-de-Marne, nous organisons des balades urbaines près des berges pour expliquer aux habitants la problématique des inondations et les gestes à adopter. Et nous entreprenons également des actions de sensibilisation auprès des élus pour qu’eux-mêmes puissent sensibiliser le public. Nous voulons expliquer que ce qui s’est passé en 1910 et 1924 peut se reproduire. A ce titre, nous organisons une exposition « 1924 », à l’occasion du centenaire de la crue, avec des photos de l’époque qui rappellent cet épisode.

Comment le Val-de-Marne a-t-il financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le département a entièrement financé le projet qui a coûté 2 250 000 euros, étalé sur 10 ans.

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagné́ dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Ce projet a été mené entièrement seuls, de la maîtrise d’œuvre à la maîtrise d’ouvrage. Même si nous avons pu, ponctuellement, mener des études avec d’autres partenaires.

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Le projet en détails

Dates clés

2014

Début des travaux

2024

Achèvement des travaux

Chiffres clés

No data was found

À retenir

Pour une opération de cette envergure, on a divisé ce chantier conséquent par phases. Nous avons lissé le coût sur dix ans.

La technique fluviale : elle a permis de travailler dans de meilleures conditions en ayant moins d’incidences sur la population et, sur le plan environnemental, elle a émis moins de gaz à effet de serre.

Nous avons porté seul ce projet de grande envergure.

Ressources

ValdeMarne.fr - Risque d’inondation : des nouveaux travaux pour lutter contre les crue

Le Département a lancé des travaux d’aménagement et de rénovation des berges dans plusieurs villes.

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

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