La nouvelle STEP de Saint-André-Goule d’Oie (85) : un projet porté par la dynamique intercommunale
Au cœur du bocage vendéen, les 12 communes du pays de Saint-Fulgent-les-Essarts bénéficient d’un dynamisme économique porté notamment par le secteur agro-alimentaire. Le projet de territoire comme le PLUi anticipent l’accueil de nouveaux ménages et les besoins associés. Premier chantier « assainissement » depuis la prise de compétence par l’intercommunalité, la nouvelle station d’épuration de Saint-André-Goule d’Oie a pris le relai en 2023 d’un équipement devenu obsolète et sous-dimensionné.
Initié par la commune, le projet a ensuite bénéficié de l’ingénierie du service assainissement intercommunal. Cette nouvelle STEP à boues activées peut répondre aujourd’hui aux besoins de 1 200 équivalent-habitants, contre 633 auparavant.
Ce projet est présenté par:
- Jacky Dallet, président du pays de Saint-Fulgent-les-Essarts
- Christian Merlet, vice-président bâtiment-assainissement-eau potable du Pays de Saint-Fulgent-les-Essarts
- Fabien Jallier, technicien assainissement du Pays de Saint-Fulgent-les-Essarts
Jacky Dallet
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment la création d’une nouvelle station d’épuration s’est-elle imposée à l’agenda de votre collectivité ?
Jacky Dallet : Le projet a été initié par la commune de Saint-André Goule d’Oie vers la fin des années 2010, avant la prise de compétences par la communauté de communes. Nous avions une station d’épuration ancienne (40 ans de fonctionnement), de type lagunage, qui était arrivée à saturation : elle était dimensionnée pour 633 équivalent-habitants tandis que les besoins en assainissement collectif dépassaient alors les 1000 équivalent-habitants. Les projections issues du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) et le schéma directeur d’assainissement ont confirmé le besoin. Quand, en janvier 2019, la communauté de communes a pris la compétence assainissement, elle a également inscrit ce projet comme une de ses priorités.
Christian Merlet : Depuis ce premier chantier « assainissement », une deuxième station a été inaugurée le 30 septembre 2024 et plusieurs autres STEP sont en projet.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Jacky Dallet : à l’origine, nous envisagions une station de type « roseaux », encore fréquent à cette époque-là, ou encore de type « boues activées ». Nous n’avons pas fait de visites et nous avons directement lancé la phase d’études.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Fabien Jallier : l’étude de faisabilité a permis de dimensionner et de chiffrer les travaux. Une étude réglementaire menée avec les services de l’État (DDTM) était nécessaire pour obtenir l’arrêté de la nouvelle station, qui comprend toutes les préconisations sur les normes à respecter, y compris au regard de la capacité réceptive du milieu. Ces études ont été portées par la communauté de communes, qui a mandaté un cabinet d’études. Nous avons choisi de réaliser la nouvelle station au même endroit que l’existante, ce qui était la solution la plus simple. Pour répondre aux normes en vigueur concernant le traitement du phosphore au-delà de 1000 équivalent-habitants, nous avons choisi le traitement par boues activées. Cela consiste en un nettoyage des eaux usées par des bactéries naturelles qui éliminent l’azote et le phosphore, avant passage des eaux traitées en zone végétalisée puis rejet dans le milieu naturel.
Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
Christian Merlet : nous nous sommes appuyés sur le service assainissement, et en particulier sur Fabien Jallier.
Le suivi des chantiers notamment a été mené par le service, avec une disponibilité et une expertise que les élus ne peuvent pas avoir.
Jacky Dallet : nous avons mesuré à cette occasion toute la pertinence d’avoir transféré les compétences assainissement à la communauté de communes. Le projet a bénéficié de la mutualisation et de la solidarité des territoires, et d’une ingénierie dont la commune de Saint-André-Goule-d’Oie ne disposait pas. Cela permet de faire des choix techniques adaptés au territoire : le service assainissement peut apprécier le coût de fonctionnement futur de la station d’épuration, suivre les contrats d’exploitation…
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
Fabien Jallier : Le dimensionnement se base sur l’évolution en termes d’urbanisme sur 25-30 ans, en estimant le nombre de permis de construire et le nombre d’habitants à raccorder en assainissement collectif. Nous nous sommes aussi appuyés sur le zonage d’assainissement, lié au PLUi.
Jacky Dallet : Concernant l’adhésion des habitants, à Saint-André-Goule-d’Oie, nous avions déjà conduit des réunions sur l’assainissement pour un projet antérieur. Il n’y a pas eu de difficultés pour ce projet, d’autant plus que nous avons construit la nouvelle station au même endroit que l’ancienne. Nous avons pris le temps d’expliquer le projet et son coût, justifiant que le tarif augmenterait progressivement jusqu’à 2,15 euros par m3. Le transfert à la communauté de communes n’a rien changé sur ce point. Au contraire, la mutualisation a permis de rendre les investissements plus supportables.
Christian Merlet : à l’échelle de la communauté de communes, les évolutions tarifaires s’inscrivent dans une démarche de convergence des tarifs sur tout le territoire à échéance 2028-2030. En matière d’adhésion des habitants, on constate qu’ils sont de plus en plus sensibles aux enjeux de qualité de l’eau et des milieux.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
Fabien Jallier : la construction de la nouvelle STEP a été auto-financée par la communauté de communes à hauteur de 746 050 euros. L’Agence de l’Eau a contribué pour 373 950 euros et l’État pour 280 000 euros.
Le financement de l’État s’inscrit dans le cadre du plan de relance COVID. Le projet a en effet été mené en pleine période de pandémie, durant laquelle il nous était interdit d’épandre les boues. Il a fallu les hygiéniser, ce qui a entraîné un surcoût important, de l’ordre de 130 000 euros.
Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la communauté de communes dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Christian Merlet : Avec la DDTM nous avons eu des échanges réguliers pour les informer de l’avancement du projet. De la même manière, avec l’Agence de l’Eau, nous avions des relations régulières, davantage à l’échelle du schéma directeur. C’était important pour eux d’avoir des retours de terrain et pour nous d’avoir des perspectives.
Entreprises :
- Étude de faisabilité et réglementaire / maîtrise d’œuvre : SICAA études
- Constructeur : OTV
- Terrassier : Charpentier
- Génie Civil : Roturier
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Le projet en détails
Dates clés
2010
2018-2019
2019- 2020
2021 - 2023
Chiffres clés
1200
1 400 000
25 à 30
À retenir
L’intercommunalité est le bon échelon : les élus ne perdent pas la main sur le projet, disposent d’ingénierie et d’expertise, et d’un rythme d’investissement plus important.
Le projet a inauguré une dynamique sur le territoire et une montée en compétence du service assainissement.
Tout s’est bien passé, y compris les échanges et la communication durant les périodes de chantier.
Ressources
Ouest France - Saint-André-Goule-d'Oie. Inauguration de la nouvelle station d’épuration
La station d’épuration, réalisée par l’intercommunalité, a été inaugurée vendredi. Elle traitera les eaux usées de 1 000 habitations, contre 500 pour la précédente