Création d’un espace pédagogique des techniques de gestion des eaux pluviales en milieu urbain (68)

Comment le sujet de cet espace pédagogique des techniques de gestion des eaux pluviales en milieu urbain s’est-il imposé à l’agenda de la Colmarienne des Eaux ?

Quand la Colmarienne des Eaux a racheté son bâtiment dédié aux services techniques en 2021, le PLU de la ville de Colmar imposait 10% de surface verte (non bâtie). Le directeur général de la Colmarienne des Eaux a donc eu l’idée de créer un espace de détente pour le personnel et un espace pédagogique où l’on pouvait montrer différentes techniques de gestion intégrée des eaux pluviales.

A la même période, en 2020-2021, commençaient à émerger quelques projets sur le territoire de Colmar agglomération concernant la gestion des eaux pluviales, mais la personne chargée de ces questions manquait de temps. La communauté d’agglomération a donc demandé à l’Agence de l’eau Rhin-Meuse de subventionner un poste de chargé de mission des eaux pluviales. C’est comme cela que j’ai été recruté.

J’ai démarré le 2 janvier 2023 avec la mission de créer cet espace pédagogique qui est une première dans le Grand Est.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

La principale source d’inspiration est l’ADOPTA (Association pour le Développement Opérationnel et la Promotion des Techniques Alternatives en matière d’eaux pluviales) qui est précurseur de ce type de techniques. Ils ont été les premiers à créer à Douai dans le Nord, un espace pédagogique de 1000 m2 montrant différentes solutions de gestion durable et intégrée des eaux pluviales.

Un deuxième showroom a été créé par l’association à Clairoix dans l’Oise, mais sur un espace plus petit et avec des techniques plus restreintes. C’est une source d’inspiration rassurante car l’ADOPTA a plus de 25 ans d’expérience sur ces questions.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Non, une étude d’impact n’a pas été nécessaire car le terrain sur lequel a été installé l’espace pédagogique était un terrain en friche situé au cœur d’une zone industrielle.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Au départ, il est indispensable d’avoir une bonne connaissance des eaux pluviales et de la gestion de ces eaux en zone urbaine. L’espace pédagogique est installé sur 1200 m2, c’est vaste mais pas tant que ça. Il a fallu choisir les solutions à mettre en avant. J’ai opté pour montrer presque exclusivement (à 95%) des techniques qui sont présentes en version réelle sur le territoire.

J’ai dû maîtriser aussi la gestion administrative du projet : rédiger et suivre un appel d’offre, assurer la mission classique d’un bureau d’études.

Les compétences en communication sont également primordiales. Maintenant qu’il existe, il faut relayer l’information sur cet espace pédagogique et faire savoir qu’il est visitable par un public averti (bureau d’études, cabinets d’architectes, services des voiries, entreprises de BTP…) et par un public scolaire (lycées, BTS…) pour l’aspect sensibilisation. La communication s’effectue en partenariat avec l’Agence de l’eau Rhin-Meuse.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

L’adhésion des citoyens passe par l’application de ces techniques de gestion durable des eaux pluviales en situation réelle.

La place de la cathédrale au centre-ville de Colmar vient d’être réaménagée et intègre ces solutions qui visent à infiltrer l’eau de façon à ce qu’elle retourne au sol et à la nappe phréatique. Alors que cette place était entièrement bétonnée avec des places de stationnement, aujourd’hui, elle est arborée, piétonne et équipée de sols infiltrants. Ce changement est une belle réussite, apprécié des habitants.

Comment la Colmarienne des Eaux a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

L’espace pédagogique des techniques de gestion des eaux pluviales en milieu urbain a coûté 136 000 euros. L’Agence de l’eau Rhin-Meuse a subventionné 60% du projet. Le reste a été financé sur les fonds propres de la Colmarienne des Eaux.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la Colmarienne des Eaux dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Cinq acteurs nous ont accompagnés : l’ADOPTA pour l’avis technique et un accord de partenariat, l’Agence de l’eau Rhin-Meuse pour la partie technique, financière et pour la validation du plan de visite et la communication, l’entreprise Jardin Nature à Colmar qui a assuré la conception paysagiste du projet, Colmar agglomération qui participe à la démarche pédagogique globale qui consiste à visiter l’espace pédagogique et des chantiers qui ont eu lieu sur le territoire.

Le cinquième acteur regroupe des entreprises qui ont accepté de nous fournir du matériel pour exposer dans cet espace pédagogique.