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Trois ouvrages modernisés pour une gestion optimisée des eaux et une protection renforcée (59)

Dans le nord de la France, toute la zone située entre la frontière belge, Saint-Omer, Calais et Dunkerque est située sous le niveau de la mer à marée haute, à l’exception des dunes et de quelques collines. Les habitants vivent ainsi sur un espace naturellement inondable où l’eau n’est jamais loin…

L’Institution intercommunale des Wateringues a achevé en 2023 la modernisation de trois ouvrages hydrauliques stratégiques à Gravelines pour optimiser la gestion des eaux et protéger cet immense polder des intrusions marines.

L’écluse Saint-Folquin (63 bis) se voit désormais intégrée au système de gestion centralisé de l’Institution. Une vanne a été ajoutée à l’écluse et les travaux facilitent la manœuvre lorsqu’elle est en fonctionnement. Après une importante modernisation en 2019, l’écluse Vauban dispose, quant à elle, d’une nouvelle porte. Enfin, l’exutoire du Schelfvliet a été entièrement revu pour sécuriser ses missions de protection des populations, et faciliter ses manœuvres et sa gestion quotidienne par les équipes de l’Institution intercommunale des Wateringues.

Entretien avec Bertrand Ringot, Philippe Parent et Pierre-Marie Fournier

Parole de collectivité
Bertrand Ringot, Philippe Parent et Pierre-Marie Fournier – Crédits photo : Banque des Territoires
Prévention des inondations

Ce projet est présenté par :

  • Bertrand RINGOT, Président de L’Institution intercommunale des Wateringues, maire de Gravelines
  • Philippe PARENT, Directeur de L’Institution intercommunale des Wateringues
  • Pierre-Marie FOURNIER, Responsable de la gestion des écluses de Gravelines, Suez
Si ces écluses n’existaient pas, à chaque marée haute, la mer rentrerait massivement dans le territoire.
Bertrand Ringot

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Pour quelles raisons ce chantier s’est-il imposé à l’agenda de votre territoire ?

Compte tenu de la vétusté de quatre ouvrages qui assurent la protection des terres contre les invasions marines et le contrôle hydraulique de l’AA, et des conséquences d’éventuels dysfonctionnements des installations, il a été décidé de procéder à leur pérennisation et à leur modernisation.

Ces portes permettent de maîtriser les niveaux d’eau entre le chenal (mer) et les canaux et rivières de l’intérieur. Pour l’instant, trois des quatre ouvrages ont bénéficié de ce vaste programme de modernisation : l’écluse Saint-Folquin (63 bis), qui gère l’évacuation des eaux de la rivière Aa dans le bassin Vauban, l’écluse Vauban qui permet le débouché des eaux de l’Aa dans le chenal de Gravelines (mer) et de bloquer les intrusions marines dans les terres à marée haute, et l’exutoire du Schelfvliet, cours d’eau qui débouche dans le chenal de Gravelines en aval de la ville.

Cette écluse protège le cours d’eau et les terres avoisinantes contre la submersion marine. Aucune intervention majeure n’avait été réalisée depuis au moins 100 ans, alors même qu’elle préserve 15 000 habitants d’un important aléa inondation. Rappelons que nous sommes situés dans le plus vaste polder habité de France. L’ensemble du territoire se situe en dessous du niveau de la mer à marée haute. Si ces écluses n’existaient pas, à chaque marée haute, la mer rentrerait massivement dans le territoire.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Nous nous sommes principalement appuyés sur l’histoire du territoire et sur notre expertise. Depuis un millénaire, l’homme s’organise pour habiter et exploiter ces terres situées sous le niveau de la mer. La gestion de l’eau est cruciale. Les grands ouvrages d’évacuation de la mer, construits dans les années 1980, nécessitaient un renforcement pour garantir à la fois leur sécurité et leur efficacité.

Nous sommes souvent comparés à nos voisins belges et hollandais, qui vivent eux aussi sur des polders. Bien que nous échangions avec eux, nos contextes de gouvernance et de financement sont différents. Aux Pays-Bas, chaque habitant contribue à hauteur d’un euro par jour pour la prévention des inondations. Nous sommes loin de fonctionner à cette échelle. Il est également important de rappeler qu’en 1953, sur le littoral hollandais, une submersion marine a provoqué près de 2 000 décès, et des milliers d’hectares ont été rendus stériles par le sel, nécessitant des années avant d’être cultivables à nouveau. Là-bas, cette tragédie a profondément ancré la nécessité de se protéger.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Oui, les trois ouvrages ont fait l’objet d’études pour pouvoir être modernisés : des études techniques évidemment mais aussi d’impact sur l’eau, sur le milieu naturel et les équilibres biologiques, sur le milieu humain (alimentation en eau potable, etc.). Les travaux ont été réalisés dans le cadre de Papi, tout est très encadré.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Les écluses, bien que principalement conçues pour évacuer les crues, remplissent en réalité de nombreuses autres fonctions. Elles régulent le niveau du canal, protègent contre les submersions marines, facilitent la navigation et permettent également le passage des espèces migratrices. La gestion de ces ouvrages requiert des compétences variées, car elle implique une approche plurifactorielle et multidimensionnelle.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment avez-vous assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Les habitants du territoire ne réalisent pas toujours qu’ils vivent dans une zone spécifique, intrinsèquement liée et dépendante de l’eau. Pour sensibiliser la population, nous avons déjà produit quelques supports pédagogiques et recruté un chargé de communication en septembre dernier. Cependant, ce n’est qu’un début. Les inondations de l’an dernier ont permis de relancer le débat, mais il reste encore beaucoup à faire. Nous allons intensifier nos actions de communication pour aider les habitants à comprendre non seulement l’importance des travaux récemment réalisés, mais aussi ce que signifie réellement vivre dans un polder.

Comment le projet a-t-il été financé et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le montant des travaux pour les trois ouvrages est de 7,5 millions d’euros. La répartition des financements est la suivante :

  • Union Européenne : 40 %
  • Etat : 40%
  • Institution intercommunale des Wateringues : 20 %

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Il y a toujours une part collégiale dans le Papi et dans ce type de projet. Ces ouvrages s’inscrivent dans une gestion des eaux globale. Nous avons travaillé étroitement avec les services de l’Etat mais aussi avec les Voies Navigables de France.

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Le projet en détails

Dates clés

2016

Début des investissements pour moderniser les ouvrages

2019

Lancement officiel des travaux de modernisation des infrastructures

2020-2023

Réalisation des tranches et modernisation des équipements des écluses Vauban et 63 bis

2023

L’exutoire du Schelfvliet entre dans le programme de modernisation et finalisation en 2024

Chiffres clés

7.5

M€ de coût total des travaux

15 000

personnes protégées des risques d’inondations grâce à la modernisation de ces ouvrages stratégiques

8-10

mètres, dimensions des pertuis modernisés pour les écluses, permettant une meilleure gestion des niveaux d’eau et une navigation optimisée entre la mer du Nord et les bassins

Résultats

  • Fiabilité, performance et réactivité : voilà les maîtres-mots des travaux de modernisation.

À retenir

Ces interventions ont non seulement sécurisé des ouvrages devenus vétustes, mais elles ont également amélioré leur efficacité sur plusieurs fronts. L'automatisation, la centralisation et l'intégration de nouvelles technologies permettent désormais une réactivité optimale.

La méconnaissance des habitants. Nous devons encore travailler sur la sensibilisation et la communication pour que les habitants saisissent davantage les enjeux.

Ressources

La Voix du Nord - Pour parer aux prochaines crues, l’Institution intercommunale des wateringues investit 8,3 millions d’euros

Entre travaux réalisés et travaux à venir, l’Institution intercommunale des wateringues annonce 8,3 millions d’euros d’investissement pour les canaux et les ouvrages dont elle a la gestion et l’exploitation dans le Delta de l’Aa.

Les partenaires de ce projet

FEDER

FEDER

vnf

VNF

logo_agence_de_l_eau_artois_picardie

Agence de l’Eau Artois – Picardie

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

Suez Eau France

En savoir plus sur l'Institution intercommunale des Wateringues

habitants protégés par le dispositif des Wateringues

450 000

km² de polder sous le niveau de la mer

1 000

Données de contact

L'eau sur mon territoire

logo aquarepère

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