Réaménagement du site des Cressonnières à Saint-Gratien (95) : une solution innovante pour l’eau et la biodiversité

Comment le réaménagement du site des Cressonnières s’est-il imposé à l’agenda du Syndicat intégré assainissement et rivière de la région d’Enghien-les-Bains (SIARE) ?

Le site des Cressonnières, situé à Saint-Gratien (95), souffrait depuis des années de pollutions récurrentes. Celles-ci affectaient non seulement la qualité de l’eau, mais aussi la biodiversité et le cadre de vie des riverains, avec des nuisances olfactives importantes. De plus, elles provoquaient un envasement régulier du canal, nécessitant des curages coûteux pour le SIARE. Or, ce site stratégique alimente 70 % des eaux de surface du lac d’Enghien-les-Bains, un réservoir essentiel pour la gestion hydraulique et l’écosystème local. Ce projet de réaménagement a un impact positif sur la biodiversité et contribue à améliorer durablement la qualité de l’eau, tout en valorisant un espace naturel en pleine zone urbaine.

Quelles solutions ont été mises en place ?

Le projet combine des solutions innovantes de dépollution et des aménagements écologiques. Un circuit de dépollution des eaux pluviales a été mis en place, comprenant un piège à cailloux, deux dégrilleurs automatiques, un bassin de décantation destiné à séparer l’eau chargée de l’eau épurée par gravité, et une conduite by-pass pour dévier les pollutions liquides accidentelles (comme les hydrocarbures). La filtration naturelle des eaux se fait par des Jardins filtrants© et une cascade enrichit l’eau en oxygène avant son rejet. Les berges ont été reprofilées, consolidées avec 6 000 tonnes de roches calcaires, et adoucies pour limiter l’érosion et favoriser la biodiversité. Ce travail a permis de créer six habitats écologiques, essentiels pour les petits mammifères, les insectes butineurs et la flore locale.

Vous êtes-vous inspirés d’autres projets similaires ?

Nous nous sommes appuyés sur des solutions éprouvées en matière de dépollution et d’aménagement écologique. Cependant, chaque site a ses spécificités. À Saint-Gratien, la protection de la nappe phréatique alimentant les eaux thermales d’Enghien-les-Bains a représenté une contrainte particulière. Cela nous a conduit à adapter les techniques, notamment pour stabiliser les sols et assurer la durabilité des infrastructures. Ce projet illustre comment des solutions locales peuvent s’intégrer dans une vision globale, en combinant génie civil et écologie.

Une étude de faisabilité et/ou d’impact a-t-elle été réalisée ?

Deux années d’études ont été nécessaires pour concevoir ce projet complexe. Ces études ont permis de répondre aux défis techniques, comme la stabilisation des sols et la protection de la nappe phréatique. Un suivi des niveaux d’eau a été réalisé sur 12 mois pour garantir la durabilité des ouvrages. En parallèle, des dossiers réglementaires ont été élaborés, conformément aux exigences environnementales. Ces étapes, bien que longues, ont assuré que le projet respecte à la fois les normes et les ambitions écologiques.

Quelles compétences ont été mobilisées ?

Le projet a mobilisé des experts du SIARE, spécialisés en gestion de l’eau, GEMAPI et assainissement, ainsi que des prestataires externes tels qu’hydrauliciens, écologues, hydrogéologues et géologues. Ces compétences variées ont permis de relever les défis techniques et écologiques du site.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment avez-vous assuré le bon dimensionnement du projet ?

Un bureau d’études spécialisé a accompagné le SIARE pour dimensionner précisément le circuit de dépollution, les infrastructures hydrauliques et les aménagements paysagers. Le reprofilage des berges, par exemple, a été calibré pour augmenter la capacité de rétention des eaux pluviales, et l’adoucissement des pentes a permis de réduire les risques d’inondation.

Comment le projet a-t-il été financé et quelles aides ont été sollicitées ?

D’un coût total de 10,16 M€ (estimation du coût en fin d’opération TTC), le projet a été financé par le SIARE, avec le soutien financier du Conseil départemental du Val-d’Oise.

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Dans le cadre de la préparation et de la réalisation de ce projet, plusieurs acteurs ont joué un rôle essentiel à nos côtés. Parmi les maîtres d’œuvre, nous avons collaboré étroitement avec les sociétés PHYTORESTORE, BERIM et HYDROGEOTECHNIQUE, qui ont apporté leur expertise technique et leur savoir-faire tout au long du processus.

La coordination en matière de sécurité et de protection de la santé (SPS) a été assurée par DEGOUY, garantissant le respect des normes et la sécurité sur le chantier.

Enfin, de nombreuses entreprises ont contribué activement à la mise en œuvre du projet. Il s’agit notamment de EITEM, ETPO, EXTRACT, FAYOLLE, L’ESSOR, QUESNOT PAYSAGE, SOLETANCHE BACHY et TOLERIE GENERALE. Chacune d’elles a apporté ses compétences spécifiques, permettant de mener à bien les différentes phases du projet avec efficacité et professionnalisme