Renforcement de la capacité de stockage d’eau brute sur le site de Dassy (974)

Comment le renforcement de la capacité de stockage d’eau sur le site de Dassy s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Le renforcement de la capacité de stockage d’eau sur le site de Dassy a été motivé par le besoin d’adapter l’autonomie des réserves d’eau au nouvel équilibre entre ressources et besoins. Ce besoin découle de l’interconnexion des périmètres irrigués du Sud et du Littoral Ouest, et des défis liés à la gestion des ressources en eau dans une région marquée par un déficit chronique. Une étude de faisabilité réalisée en 2013 a mis en évidence la nécessité de construire un second réservoir de 20 000 m³ pour répondre aux besoins agricoles, urbains et industriels, en particulier lors des interruptions temporaires des prises d’eau superficielles.

Ce projet s’inscrit dans la Programmation Pluriannuelle d’Investissement (PPI) 2017-2021, soutenue par des financements européens (FEADER) et par le Département. L’opération a été identifiée comme prioritaire pour sécuriser l’approvisionnement en eau dans le cadre de la politique globale de gestion des ressources hydriques.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Les inspirations pour ce projet proviennent des expériences locales, telles que les précédents projets hydrauliques réalisés à La Réunion, notamment l’interconnexion des périmètres irrigués et la réhabilitation du captage du Bras de la Plaine. Ces expériences ont permis d’identifier les bonnes pratiques et d’adapter les solutions aux besoins spécifiques du territoire.

Le Plan Départemental de l’Eau et des Aménagements Hydrauliques (PDEAH) de 2014 a été une référence clé, mettant en lumière les opportunités de sécurisation et d’extension des infrastructures hydrauliques. Enfin, les projections de croissance démographique et économique dans le Sud ont renforcé la nécessité de ce projet pour répondre aux besoins en eau brute et soutenir le développement des activités agricoles, industrielles et domestiques.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Une première étude de faisabilité avait été réalisée en 2013 pour évaluer la possibilité de renforcer la capacité de stockage sur le site de Dassy. Cette étude a identifié la nécessité de construire un nouveau réservoir de 20 000 m³ afin de garantir une autonomie de 48 heures en cas d’indisponibilité des ressources superficielles, notamment celles du Bras de la Plaine et du Bras de Cilaos.

L’étude a également examiné les aspects techniques, environnementaux et socio-économiques du projet, assurant une intégration paysagère harmonieuse et une sécurisation des infrastructures existantes. Les conclusions ont permis de dimensionner le projet de manière réaliste et de répondre aux besoins identifiés tout en respectant les exigences environnementales. Ces résultats ont servi de base à la mobilisation des financements européens et départementaux.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Les compétences essentielles incluent une expertise en hydraulique pour concevoir des infrastructures adaptées, et la maîtrise des outils de modélisation pour assurer un dimensionnement précis des équipements. La gestion de projet est également cruciale, notamment pour coordonner les différents intervenants (bureaux d’études, entreprises de travaux publics, collectivités) et respecter les contraintes budgétaires et les délais.

Une connaissance approfondie des réglementations environnementales est indispensable pour garantir la conformité du projet et limiter son impact sur les écosystèmes. Enfin, des compétences en concertation publique et communication sont nécessaires pour mobiliser l’adhésion des citoyens et des parties prenantes, un élément clé pour garantir l’acceptabilité sociale et la pérennité du projet.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Le dimensionnement du projet s’est appuyé sur une étude de faisabilité réalisée en 2013. Celle-ci a révélé un déséquilibre entre les ressources disponibles et les besoins croissants dans le périmètre irrigué du Sud, notamment en période de sécheresse ou lors d’interruptions temporaires des prises d’eau superficielles du Bras de la Plaine et du Bras de Cilaos. Elle a conclu à la nécessité d’un réservoir supplémentaire de 20 000 m³ pour garantir une autonomie de 48 heures.

Le projet a également anticipé une augmentation de la demande en eau brute, en lien avec l’extension prévue sur 1 500 hectares supplémentaires de terres agricoles dans le Sud. L’intégration paysagère et environnementale des infrastructures a permis de minimiser l’impact visuel et écologique, favorisant ainsi une perception positive du projet auprès des citoyens. Ces mesures combinées ont assuré un dimensionnement précis et une adhésion sociale satisfaisante.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le financement du projet de renforcement de la capacité de stockage d’eau sur le site de Dassy a été assuré par un partenariat entre le Département de La Réunion et des fonds européens. Le coût total de l’opération s’élève à 11 800 000 euros, dont 11 170 000 ont été consacrés aux travaux.

La majeure partie du financement, soit 75 %, provient du Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER), dans le cadre de la programmation européenne 2014-2020. Les 25 % restants ont été pris en charge par le Département, témoignant de son engagement en faveur de la sécurisation et de l’optimisation des infrastructures hydrauliques.

Le projet a également bénéficié du soutien opérationnel de la SAPHIR, mandatée comme maître d’ouvrage délégué. Cette coordination entre les financements européens et départementaux reflète une stratégie équilibrée, permettant de concrétiser des projets structurants tout en limitant l’impact financier sur les collectivités locales. Cette approche souligne également l’efficacité de la collaboration entre les différents acteurs institutionnels et techniques mobilisés.

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagné dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

La réalisation du projet du réservoir de Dassy a mobilisé un large éventail d’acteurs publics et privés, témoignant d’une coordination exemplaire. Parmi les partenaires clés, on retrouve le Département de La Réunion, en tant que maître d’ouvrage, et la SAPHIR, mandatée pour piloter l’exécution des travaux.

Des entreprises spécialisées ont également contribué :

• SCP Réunion, en tant que maître d’œuvre, a assuré la conception technique et le suivi des travaux.
• GTOI, SPAC et FORINTECH, réunies en groupement, ont pris en charge la construction du réservoir.
• La Mare Espaces Verts a réalisé les aménagements extérieurs et paysagers.

Ainsi que des experts techniques :

• PREVENTIO pour la coordination de la sécurité et la protection de la santé;
• LACQ BTP pour les études et le suivi géotechnique des travaux ;
• Cabinet VEYLAND pour la topographie ;
• DEKRA pour le contrôle technique ;
• CYATHEA pour la coordination environnementale.

Ce réseau d’intervenants, associé aux financements du FEADER et au soutien administratif du Département, a permis de mener à bien ce projet stratégique, en respectant les exigences de qualité, de sécurité et d’impact environnemental minimal.