Création d’un espace pédagogique autour de l’eau à Coudekerque-Branche (59)

Pour quelles raisons ce projet s’est-il imposé à l’agenda de la Communauté urbaine de Dunkerque ?

Le site de la station d’épuration de Dunkerque-La Samaritaine accueille du public depuis 1995. Au fil des années, les enjeux de société autour de l’eau et les attentes du public, ont rendu les informations partagées sur le site moins adaptées. On ne traitait essentiellement que du cycle de traitement des eaux usées, normal dans une station d’épuration, mais ça installe parfois une confusion dans l’esprit des visiteurs. Il n’était pas rare qu’ils confondent le cycle de l’eau potable et celui des eaux usées. Nous avons donc souhaité repenser nos approches et les thématiques abordées en traitant du cycle de l’eau dans sa globalité. Nous en avons profité pour embarquer le visiteur dans une réflexion nécessaire face aux changements climatiques et à ses impacts.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

C’est la démarche « Éco-gagnant » initiée par la Communauté urbaine autour de la gratuité des bus sur le territoire qui a été déclinée. Nous nous sommes posés et avons transposé l’idée d’un service plus écologique et économique, à la consommation de l’eau du robinet. Certes consommer de l’eau du robinet à un coût bien entendu mais l’eau de source en bouteille est cent fois plus chère. Pas de plastique, moins de déchets, pas de transport sur les routes, et une action éco-gagnante qui apporte du pouvoir d’achat, boire l’eau potable du réseau est un vrai engagement citoyen. À partir de ce constat, il fallait redonner envie aux habitants de boire cette eau et bien montrer que eaux usées et eau potable sont deux circuits différents.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Oui, les réflexions et les études d’avant projet ont été menées par les services de la Communauté Urbaine de Dunkerque en partenariat avec son délégataire pour le traitement des eaux usées, Suez Eau France et le Syndicat de l’Eau du Dunkerquois structure en charge du service public de l’eau potable.

Quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans un tel projet ?

Dans un premier temps, nous avons identifié la station d’épuration de Coudekerque-Branche comme l’équipement le plus adapté à la réussite du projet. C’est la plus récente du territoire. Elle est à proximité immédiate de la convergence des canaux aux 4 écluses, montrant l’importance du retour de la nature en ville et toute l’importance de l’eau dans le polder de l’Aa. Ensuite, il a fallu faire appel à des spécialistes de la communication pour penser l’espace, sa scénographie. Nous souhaitions « rendre visible, l’invisible ». D’où provient l’eau du robinet et que devient-elle quand elle est utilisée ? Les experts de la communication et de l’eau ont collaboré pour mettre en œuvre le cycle de l’eau de manière simple, ludique et dynamique.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement et l’adhésion des citoyens ?

La collectivité avait déjà l’expérience du public reçu sur une autre station de traitement des eaux usées. Nous avions une idée assez précise des besoins, contraintes et objectifs de la démarche. L’adhésion des citoyens passe par des événements, des sollicitations régulières afin de les mobiliser dès que possible. Les scolaires sont bien entendu au cœur de la démarche. Afin d’embarquer un maximum de monde, nous avons dimensionné le projet en mettant en avant l’idée de la nécessaire adaptation face au changement climatique.

Comment le projet a-t-il été financé ?

Le coût global (aménagements d’accessibilité, mise en sécurité sur la station de traitement des eaux usées, travaux du bâtiment et scénographie) est d’environ 700 000 euros. La collectivité a financé le projet sur le budget de la Direction du Cycle de l’Eau. Le délégataire a contribué pour sa part à hauteur de 200 000 euros dans le cadre d’un fonds dédié basé sur les excédents financiers d’exploitation.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la Communauté urbaine de Dunkerque dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

C’est un trio qui s’est formé pour mener ce projet. La Communauté Urbaine de Dunkerque qui à son niveau organise globalement le service de l’eau et assure la compétence assainissement. Le Délégataire de Service Public de traitement des eaux usées, Suez. Et pour finir, le Syndicat des Eaux du Dunkerquois qui est lui en charge de l’eau potable.