A Antony (92), des cours d’écoles repensées et adaptées au dérèglement climatique
La ville d’Antony (92) poursuit un vaste programme de rénovation de ses cours d’école pour lutter contre les îlots de chaleur, mais aussi repenser leur usage.
Au programme : désimperméabilisation des sols, végétalisation et création de différents espaces pouvant accueillir des jeux mais aussi des temps plus calmes, des classes en extérieur et des jardins pédagogiques.
A raison d’une à deux cours d’école par an, ce sont à terme 26 cours d’écoles maternelles et élémentaires qui seront réaménagées, offrant ainsi aux enfants des espaces moins bruyants, moins chauds, plus diversifiés et plus ouverts sur la nature.




Entretien avec Marion Godefroy, conseillère municipale déléguée à l’environnement d’Antony

Ce projet est présenté par :
- Marion Godefroy, conseillère municipale déléguée à l’environnement d’Antony
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment ce projet s’est-il imposé à l’agenda de la commune d’Antony ?
Ce projet de réaménagement des cours d’école à Antony s’inscrit dans un programme environnemental global qui vise à réduire les zones bétonnées et développer la végétation. Dans le contexte d’urgence climatique que nous vivons tous, il était évident pour la ville de participer à la transition, à son niveau.
Quelles solutions ont été mises en place ?
Chaque cour d’école est différente (ne serait-ce qu’en termes de réseaux souterrains ou de configuration), le projet s’adapte à chacune, avec des objectifs communs : réduire le bruit, réduire la chaleur et créer des espaces confortables et utiles pour les enfants.
Chaque cour de maternelle ou d’école élémentaire va ainsi accueillir des zones de jeux individuels ou collectifs, des zones calmes, des jardins pédagogiques. Les espaces sont définis grâce à la végétation (grands arbres pour l’ombrage, buissons et plantes vivaces pour délimiter des zones et limiter les résonnances) ou aux revêtements au sol (copeaux de bois, enrobé ou béton clair). Les sols à revêtement imperméable sont utilisés avec parcimonie pour permettre les plantations et désimperméabiliser les sols. Des récupérateurs d’eau de pluie peuvent être installés à proximité des jardins pédagogiques avec des économies notoires à la clé.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
La Ville s’est inspirée de plusieurs initiatives et programmes qui ont fait leurs preuves dans d’autres communes, chacun apportant une vision technique ou pédagogique spécifique ainsi que des réponses aux enjeux environnementaux et sociaux. Par exemple, les cours oasis de la Ville de Paris nous ont inspirés dans le choix de matériaux perméables et de végétaux adaptés à la région. Nous avons également étudié les programmes de recherche sur les cours d’écoles dégenrées pour concevoir un projet global, aussi bien environnemental que social et sociétal.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Nous avons réalisé des diagnostics thermiques par thermographie infrarouge dans chaque cour d’école. Il faut savoir que les revêtements amortissants des aires de jeux, par ailleurs très utilisés, restituent énormément la chaleur. Nous avons constaté des écarts de températures pouvant atteindre 12 degrés ! Ces diagnostics nous ont permis de dresser une liste des cours de récréation les plus chaudes, afin d’y planifier les travaux en priorité.
Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
Le pilotage du projet et des différentes étapes a été géré en interne à la mairie. Un paysagiste concepteur de la Ville a dessiné les espaces, adapté le projet au lieu et ses contraintes, apporté son expertise sur les différentes essences de plantes et d’arbres mais également sur la gestion de l’eau.
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la commune a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des parties prenantes (habitants, parents d’élèves, corps enseignant) ?
Nous avons tiré les enseignements des premières cours rénovées, et surtout nous avons fait participer tout le monde : réunions et groupes de travail avec les personnels des écoles (enseignants et centres de loisirs mais aussi éducateurs sportifs), parents d’élèves, et même les élèves. Ce sont les premiers concernés, c’était pour nous évident de les impliquer au maximum, grâce à des maquettes, des mises en scène pour montrer l’orientation du soleil… Quand plusieurs projets étaient possibles, nous avons également sollicité leur avis, en dressant des listes des « pour » et des « contre ». Ce sont vraiment des projets coconstruits ensemble.
Comment le projet a-t-il été financé et quelles aides ont été sollicitées ?
Le conseil régional d’Île-de-France, la Métropole du Grand Paris, l’agence de l’eau Seine Normandie ont soutenu les projets, à hauteur de 70% maximum. Dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, l’Etablissement Public Territorial Vallée Sud – Grand Paris va prendre en charge à 100 % le réaménagement d’une cour d’école, tant financièrement que pour le pilotage et la conception du projet avec pour objectif de contribuer à la résorption des ilots de chaleur urbains.
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Le projet en détails
Dates clés
2022
janvier à mars
avril à juin
juillet et août
Chiffres clés
26
27
2 500
Résultats
La chaleur réduite apporte du confort l’été, et permet de limiter l’arrosage.
À retenir
Un meilleur partage de la cour pour tout le monde, des enfants plus sereins, plus apaisés. Moins de bruit. Tout cela implique forcément des meilleures conditions d’apprentissage.
Tous les travaux de co-conception, les ateliers, mais aussi les jardins pédagogiques mis en place de façon pérenne permettent de sensibiliser les plus jeunes à la biodiversité, au cycle de l’eau, aux enjeux climatiques.
Je citerai seulement les contraintes techniques et logistiques que nous imposent ces espaces : par exemple, il faut nécessairement réaliser les travaux pendant les vacances scolaires estivales, lorsque les enfants sont absents.
Ressources
Le Parisien - Antony inaugure ses premières cours d’école « résilientes » face au changement climatique
Les cours de l’école maternelle du Noyer Doré et du centre culturel Ousmane Sy ont été réaménagées avec des copeaux de bois, des plantations d’arbres et de nouveaux espaces de jeux. Elles lancent la réalisation d’un programme de rénovation globale des espaces de récré
Les partenaires de ce projet

Conseil régional d’Île-de-France

Métropole du Grand Paris

Agence de l’eau Seine Normandie

Etablissement Public Territorial Vallée Sud - Grand Paris
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