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Le Syndicat Mixte du Bassin de l’Authion et de ses Affluents réalise un suivi des nappes souterraines (49)

En 2023, le Syndicat Mixte du Bassin de l’Authion et de ses Affluents (SMBAA) a renforcé son réseau de surveillance des variations de nappes superficielles, avec 11 nouveaux piézomètres.

L’objectif est d’améliorer la connaissance du fonctionnement de la ressource en eau, notamment les dynamiques d’échanges entre les nappes et les rivières et leur évolution dans le temps.

Cette mesure fine des variations des réserves souterraines vise à mieux anticiper les déficits pluviométriques et à quantifier les volumes prélevables.

Entretien avec Patrice Pégé et Amal Sébai

Parole de collectivité
Patrice Pégé, président du SMBAA et Amal Sebai, chargée de mission hydrogéologie et hydrolo-gie, pôle SAGE Authion, SMBAA – Crédit photo : Banque des Territoires
Gestion quantitative de la ressource

Ce projet est présenté par :

  • Patrice Pégé, président du SMBAA
  • Amal Sebai, chargée de mission hydrogéologie et hydrologie, Pôle SAGE Authion, SMBAA
Nous sommes fiers d’être un territoire pionnier dans le suivi des nappes souterraines. Avec plus de 12 ans de chroniques et un réseau dense, nous disposons de données fiables sur un temps long.
Patrice Pégé

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le sujet du suivi des nappes s’est-il imposé à l’agenda du syndicat Mixte du Bassin de l’Authion et de ses Affluents ?

Du fait des formations géologiques présentes, le territoire du bassin de l’Authion comprend plusieurs nappes d’eau souterraines d’importance. Les cours d’eau et les nappes souterraines sont en relation très étroite, et par conséquent, une baisse du niveau des nappes exerce une influence sur le débit des cours d’eau en période d’étiage. Les échanges de la nappe alluviale avec l’Authion et la Loire sont importants. Cette nappe est exploitée par une multitude de forages, notamment à vocation agricole et représente une ressource importante pour la production d’eau potable (Angers, Nantes).

Cette démarche de suivi des nappes a été motivée par le constat d’une baisse sensible des ressources en eau souterraines, liée à une moindre réalimentation des nappes et aux prélèvements souterrains. Afin de préserver les usages, conserver suffisamment d’eau pour la consommation humaine et améliorer l’efficience des actions de restauration, le SMBAA a souhaité suivre les nappes souterraines sollicitées pour l’irrigation sur un bassin à forte activité agricole depuis les années 1970 et quelques prélèvements industriels. Lors de la sécheresse de 2022, l’état des ressources en eau souterraine était fortement dégradé sur le territoire.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

La réalisation d’études structurantes comme l’étude Hydrologie, Milieux, Usages, Climat (HMUC), lancée en 2022, nous a permis d’affiner notre compréhension des besoins en eau, des ressources disponibles et des tendances d’évolution. Cela nous a apporté une base solide pour définir notre réseau de suivi des nappes superficielles. Celui-ci intervient en complément du suivi de l’état des nappes profondes réalisé par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) avec 17 piézomètres. Cette surveillance vise à ajuster les débits et niveaux piézométriques d’objectifs d’étiage, de mettre à jour les volumes prélevables définis en 2015 et préciser les conditions de prélèvement estivales et hivernales, d’évaluer l’impact des pompages sur les cours d’eau et les nappes en connexion et de mesurer les effets des travaux de restauration des cours d’eau et de renaturation sur la recharge des nappes.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

En 2023, un marché a été conclu avec le bureau d’études Calligée pour un montant de 120 000 € TTC pour mener à bien l’étude de fiabilisation du suivi des nappes souterraines. Cette étude visait à définir des actions concrètes pour améliorer le suivi des nappes, avec 11 nouveaux piézomètres.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Il faut avoir de solides connaissances en hydrogéologie et en géologie pour comprendre la structure du sous-sol, les différentes formations aquifères (quaternaires, tertiaires, secondaires, primaires) et le fonctionnement des nappes souterraines. Nous avons fait le choix de recruter un poste en hydrogéologie et hydrologie pour la montée en compétences du Syndicat sur ces sujets. La maîtrise des différentes méthodes de forage est également nécessaire pour choisir les prestataires adaptés. La capacité à mettre en place et à gérer un réseau de suivi implique aussi des compétences en instrumentation (piézomètres, sondes autonomes), en collecte, analyse de données (niveaux piézométriques, température, écoulements des cours d’eau) et utilisation de logiciels de gestion de données comme Win-situ.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Certains secteurs manquaient de points de mesure, nous conduisant à lancer une campagne de renforcement dès 2015 avec l’objectif de couvrir tout le bassin versant. En 2023, l’installation de 11  piézomètres visait à obtenir des données représentatives de l’ensemble de nos nappes souterraines. Ce projet représente un enjeu d’adhésion auprès des concitoyens, notamment auprès des agriculteurs soucieux de maintenir leurs prélèvements. Les sécheresses récentes et la prise de conscience du manque d’eau ont créé un terrain plus favorable à la compréhension de nos objectifs. Nous avons mis en place une stratégie de communication pour expliquer l’importance de ce projet, justifier les investissements réalisés et partager régulièrement des informations sur la situation de la ressource en eau grâce à nos bulletins de situation hydrologique. Les données recueillies sont essentielles pour une gestion équilibrée et durable de l’eau au bénéfice de tous. Des actions de sensibilisation auprès du monde agricole ont également été menées.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Ce projet est un investissement important pour le Syndicat. Le budget d’installation de 11 piézomètres supplémentaires est de 120 000 €. L’Agence de l’eau Loire Bretagne a contribué à hauteur de 50 %, la Région Pays de la Loire à 30 % pour les piézomètres situés en Maine-et-Loire. Les 20 % restants ont été assurés par l’autofinancement du syndicat. Le poste de la chargée de mission hydrogéologie et hydrologie est financé à 70 % par l’Agence de l’eau.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné le Syndicat Mixte du Bassin de l’Authion et de ses Affluents dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Le BRGM a été un partenaire technique majeur. Il nous a apporté son expertise pour la définition du réseau de piézomètres, la réalisation d’études spécifiques sur les échanges nappe-rivière et l’évaluation du drainage entre aquifères. Nous nous appuyons également sur les données issues de leur réseau via la plateforme ADES et La Banque du Sous-Sol (BSS) qui est une base de données qui répertorie et bancarise les descriptifs géologiques et techniques des ouvrages. Pour des aspects plus opérationnels, nous avons travaillé avec le bureau d’études Calligée qui a été mandaté en 2023 pour l’étude et les travaux de fiabilisation du suivi des nappes. L’entreprise Arcilla Sondage a été notre sous-traitant pour la réalisation des sondages et forages nécessaires à l’installation des nouveaux piézomètres.

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Le projet en détails

Dates clés

2012

Début des mesures de suivi des nappes

2015

Réalisation de la première étude de volume prélevable

2023

Etude et travaux de fiabilisation du suivi des nappes souterraines et la création de nouveaux piézomètres

Chiffres clés

120 000

euros pour l'installation de 11 piézomètres supplémentaires

110

points de suivi des assecs sur l'ensemble du bassin versant

27

points de mesure automatisés

À retenir

Une meilleure connaissance du cycle de l'eau sur notre territoire pour anticiper plus efficacement les phénomènes extrêmes.

Disposer de données sur vingt ans, partagées en toute transparence via des bulletins réguliers, favorisant une gestion concertée et durable de la ressource en eau avec l'ensemble des acteurs du bassin.

La difficulté de convaincre les acteurs en présence (grand public, propriétaires, exploitants) car les préoccupations concernant les prélèvements d'eau sont toujours vives.

Ressources

Bulletin de situation hydrologique - la situation au 4 avril 2025

SMBAA

Les partenaires de ce projet

Agence de l'eau Loire-Bretagne

Agence de l'eau Loire Bretagne

Région Pays de la Loire logo

Région Pays de la Loire

BRGM - aquagir

BRGM

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

Calligée

En savoir plus sur le Syndicat Mixte du Bassin de l'Authion et de ses Affluents

km2 de superficie du bassin versant de l'Authion

1 497

habitants

166 000

communes

52

Données de contact

L'eau sur mon territoire

logo aquarepère

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