Consolider et sécuriser le réseau de digues sur la rivière Corrèze (19)
Face à l’aggravation des phénomènes climatiques, la Communauté d’agglomération du bassin de Brive (CABB) s’apprête à engager des travaux majeurs dès 2025 pour limiter le risque inondation qui accélère l’érosion des berges et n’épargne ni les habitations ni les infrastructures routières.
Un projet, ambitieux et indispensable, qui devrait notamment se déployer au sud de Brive, dans des zones sensibles comme Saint-Pantaléon-de-Larche, où convergent les rivières Vézère et Corrèze.



Entretien avec Daniel Freygefond, élu de la CABB en charge de la gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations, valorisation, aménagement et protection des rivières Corrèze et Vézère

Ce projet est présenté par :
- Daniel Freygefond, maire de Saint-Solve, élu de la CABB en charge de la gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations, valorisation, aménagement et protection des rivières Corrèze et Vézère.
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment la gestion du risque inondation s’est imposée à l’agenda de la Communauté d’Agglomération du Bassin de Brive ?
La crue de 1960 a marqué les esprits de tous les Brivistes. Depuis, habitants et élus ont pris conscience de la vulnérabilité du territoire face au risque d’inondation. Cette prise de conscience a conduit, dès les années 1970-1980, à des travaux d’envergure pour protéger la ville. Le lit de la Corrèze, traversant Brive, a été entièrement réaménagé pour faciliter l’écoulement de l’eau et éviter sa stagnation. Parmi les travaux entrepris, la suppression de seuils, le retrait d’alluvions ou le nettoyage du lit de la rivière.
Pour renforcer la sécurité, un réseau de digues bétonnées, réalisées avec des remblais, a été déployé sur près de 6 kilomètres.
Objectif : protéger les habitations situées en bordure de la rivière, mais aussi les zones artisanales et commerciales qui se sont développées à l’ouest de Brive.
Sur le volet réglementaire, le premier Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) a été instauré en 1999 pour encadrer les constructions. La version la plus récente, adoptée en 2019, reflète notre adaptation continue aux nouvelles réalités climatiques et aux risques d’inondations.
Par ailleurs, il faut savoir que depuis 2018, la « loi Notre » a confié aux agglomérations la compétence Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention inondations). Ainsi, la Communauté d’Agglomération du Bassin de Brive (CABB) gère aujourd’hui l’ensemble du réseau d’endiguement des rivières Corrèze et Vézère, dans une logique de résilience.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
L’évolution de la réglementation a été l’élément déclencheur. Il nous semblait important que notre réseau d’endiguement reste en conformité avec la législation. Entre la construction des premières digues et aujourd’hui, la structure des ouvrages s’est parfois altérée, car l’eau a un fort pouvoir d’érosion. Sur les ouvrages en pierre, par exemple, nous surveillons de près les joints, sur les structures en béton, nous sommes vigilants sur son vieillissement et ses altérations au fil du temps. Quant aux digues en terre, elles nécessitent un entretien constant, car la végétation reprend vite ses droits !
Ces constats nous ont conduit à planifier des travaux de mise en conformité. Les études en cours nous permettent de chiffrer précisément ces interventions, qu’il s’agisse de réparer, renforcer ou entretenir les différents types d’ouvrages.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Bien sûr. Nous avons réalisé des études pour identifier les dangers, évaluer la solidité du système d’endiguement et mesurer sa conformité.
Ces études ont été confiées à des entreprises spécialisées, sélectionnées suite à un appel d’offres. Un dossier d’exploitation a également été élaboré, pour évaluer notamment les incidences environnementales des interventions. Cette approche nous permet d’avancer dans le respect des réglementations tout en minimisant l’empreinte écologique du projet.
Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
Nous avons dû être très rigoureux sur le plan réglementaire, en particulier sur le droit de l’environnement et le droit administratif, afin d’identifier les subventions auxquelles nous pouvions prétendre. Nous avons dû également renforcer nos compétences techniques dans le domaine de la gestion des cours d’eau et des travaux publics et forestiers. Ces expertises sont essentielles pour assurer la bonne conduite des travaux et garantir leur efficacité à long terme.
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
Aucun diagnostic particulier n’a été requis, dans la mesure où il s’agit de la mise en conformité du réseau d’endiguement existant.
L’adhésion des citoyens est bien évidemment un point essentiel. La transparence et la prévention sont les deux maîtres mots, et il est de notre devoir de rassurer les habitants et de les informer des actions menées, surtout sur les zones concernées par les travaux.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées et obtenues ?
Le dossier a été financé à 80% par le Fonds Vert qui soutient la transition écologique dans les territoires, et le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FPRNM) qui finance la politique nationale de prévention des risques naturels.
Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Plusieurs acteurs institutionnels ont été mobilisés. Du côté de l’Etat, la préfecture et la sous-préfecture de l’arrondissement de Brive et la Direction départementale des territoires (DDT) ont joué un rôle clé.
Plus localement, Epidor, l’établissement public territorial de bassin pour la Dordogne, était à nos côtés, tout comme le Siav (Syndicat intercommunal d’aménagement de la Vézère). Ce dernier, délégataire de la gestion des eaux pour le compte de l’Agglo, collabore étroitement avec les techniciens de la CABB, pour réaliser les travaux et mener des actions de prévention auprès des habitants et des propriétaires privés vivant à proximité de la rivière.
Profitez d’une offre de financement des projets en faveur de l’environnement : gestion de l’eau, etc.

Le projet en détails
Dates clés
1970 - 1980
2015
2021
2025
Chiffres clés
15
900 000
2
À retenir
Les travaux étant en cours de réalisation, nous ne pouvons pas dresser de bilan à l'heure actuelle
Il est encore trop tôt pour relever les points à améliorer, mais nous ne manquerons pas de réaliser un bilan, dans une approche d'amélioration continue
Les partenaires de ce projet

Fonds Vert

FPRNM (Fonds Barnier)

DDT

Epidor

Syndicat intercommunal d’aménagement de la Vézère
En savoir plus sur la Communauté d’Agglomération du Bassin de Brive
communes
habitants en 2022
Données de contact
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