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Réhabilitation d’ampleur de la digue protégeant le quartier du Sablar bordant la rive droite de l’Adour (40)

En novembre 2024, la communauté d’agglomération du Grand Dax a entrepris une réhabilitation d’ampleur de la digue protégeant le quartier du Sablar, bordant la rive droite de l’Adour.

Le battage de près de 200 mètres de palplanches a été réalisé afin de prévenir un basculement de la berge qui porte une route et le mur de protection contre les crues.

De plus, une partie du mur a été démolie et reconstruite. Le mur ancien a été stabilisé par la réalisation de micropieux et tirants d’ancrage. Un ouvrage en génie civil permettant de recevoir un batardeau industrialisé en aluminium a été réalisé. Par ailleurs, la réfection des ouvrages hydrauliques (canalisations, vanne, puits de mise en charge), en parallèle d’une canalisation d’eau potable et de la chaussée a aussi été entreprise.

Entretien avec Véronique Michel et Laurent Victorin

Parole de collectivité
Laurent Victorin, Directeur Général des Services Techniques du Grand Dax et de la Ville de Dax - Crédit photo : Grand Dax
Prévention des inondations

Ce projet est présenté :

  • Véronique Michel, chef du service milieux naturels, en charge de la compétence GEMAPI
  • Laurent Victorin, Directeur Général des Services Techniques du Grand Dax et de la Ville de Dax
Travailler à la protection des habitants de notre territoire est l’essence même du service public, mais ramer seul à contre-courant entre les obstacles administratifs, réglementaires et économiques repousse la ligne d'arrivée toujours plus loin.
Laurent Victorin

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment la réhabilitation de la digue s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Le Quartier du Sablar, qui accueille environ 1 700 habitants et 2 000 emplois, est une zone basse de la Ville.

Situé en bordure de l’Adour, sa surface a été gagnée sur les Barthes, et est aujourd’hui protégée, à l’arrière, par le remblai supportant la voie ferrée Dax – Bayonne, et à l’avant par un système d’endiguement composé de digues en terre équipées de perrés en maçonnerie de moellons ou de béton, et par un mur en maçonnerie de moellons à l’aval du casier.

En cas de rupture de digue liée à une crue cinquantennale, des hauteurs d’eau conséquentes, de près de 5 mètres, submergeraient le quartier pendant environ 30 jours, comme cela a été vécu en 1952, crue de référence.

L’étude de danger menée à la fin des années 2010 a montré diverses faiblesses tout au long de ces ouvrages de protection, et les travaux de confortement ont été intégrés dans le PAPI de l’agglomération dacquois. Ces travaux de confortement ont donc été phasés selon leur degré d’urgence commençant par le secteur jugé le plus vulnérable et devant se poursuivre ces prochaines années par les tronçons amont du système d’endiguement ainsi que diverses interventions sur les ouvrages SNCF.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

La protection de la population dacquoise est au cœur des préoccupations de la gouvernance du Grand Dax. La Ville a un lien étroit avec l’Adour, et sa population est protégée par un système d’endiguement classé d’environ 13 km, dont le fonctionnement est extrêmement complexe.

La période récente, avec plusieurs crues d’occurrence trentennale (2014, 2019, 2020, 2021) a montré que le changement climatique avait pour conséquence de rapprocher ces épisodes marquants, ce qui engendre une dégradation accélérée des ouvrages de protection.

La nécessité d’intervenir pour améliorer la protection de la population dacquoise s’est donc imposée et a conduit à l’étude de danger.  Les conclusions ont servi de base à l’élaboration du programme de travaux inscrit dans le PAPI de l’agglomération dacquoise.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Dès les années 2010, une SLGRI a été travaillée sur le TRI de Dax, et a par la suite donné lieu à une étude de danger.

A la suite de celle-ci, des marchés de maîtrise d’œuvre ont été lancés par le Grand Dax, afin d’inclure les Avant-Projets des travaux de confortement dans la demande d’autorisation environnementale du système d’endiguement, qui a été assortie d’une demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées.

Il s’agit de procédures lourdes, coûteuses et complexes, a fortiori pour un système d’endiguement déjà existant, qui n’est pas modifié, mais renforcé.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

La GEMAPI est une compétence nouvelle (transférée à l’Agglomération en 2018), qui vient tenter de donner un cadre technique et règlementaire à des ouvrages qui n’ont jamais, auparavant, été classés et entretenus dans les règles de l’art.

Ainsi, tous les intervenants construisent leur doctrine au fur et à mesure : l’Etat (DDTM, DREAL), le CEREMA, les maîtres d’œuvre, les collectivités. Il y a donc une évolution permanente du cadre dans lequel nous exerçons cette compétence aujourd’hui, qui est très inconfortable, ralentit et alourdit les opérations, et, par conséquence, le coût de la GEMAPI est en train d’exploser.

Malgré cela, il est du devoir de la collectivité d’assurer la meilleure protection possible à sa population, et elle doit adapter en permanence son calendrier, ses moyens humains et financiers aux aléas administratifs, règlementaires et techniques, tout en gérant les épisodes de crues.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Le dimensionnement du projet s’est basé sur deux critères :

  • Une délibération du conseil communautaire qui a fixé le niveau de protection à atteindre à l’issue de l’ensemble des travaux de confortement du système d’endiguement autour du quartier du Sablar à la côte d’Adour de 6,14 m
  • Les calculs de la maîtrise d’œuvre qui ont permis d’atteindre ce niveau de performance

Ces travaux ont fait l’objet d’une réunion publique, puis de diverses communications presse et institutionnelle ayant permis d’assurer la pédagogie autour d’un chantier qui a fortement perturbé la circulation sur le cœur d’agglomération durant 4 mois.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le financement de cette opération, d’un montant (hors études) de 2,2 M€ TTC a été assuré par :

  • La taxe GEMAPI, fixée à hauteur de 1 500 000 € par an sur le territoire (pour un potentiel maximal de 2 400 000 €)
  • Le fond de prévention des risques naturels majeurs (dit fond Barnier) qui finance les études à hauteur de 50% et les travaux à 40% dans le cadre du PAPI
  • Le fond vert, dont le Grand Dax a bénéficié à hauteur de 500 000 € (pour plusieurs opérations)
  • Un emprunt à taux légèrement bonifié (2 000 000 € pour plusieurs opérations)

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné le Grand Dax dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Le Grand Dax a été accompagné par plusieurs acteurs clés dans la préparation et la réalisation de ce projet. La DREAL, à travers son service de contrôle des ouvrages hydrauliques (SCOH), ainsi que le CEREMA, ont apporté leur expertise technique et réglementaire. La DDTM des Landes a également joué un rôle crucial dans le suivi et la coordination des aspects administratifs et techniques du projet.

L’Institution Adour a contribué à l’élaboration du Programme d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI), fournissant un cadre stratégique pour les travaux de protection contre les inondations. La maîtrise d’œuvre a été assurée par Suez Consulting, qui a supervisé la conception et la planification des travaux.

Vigéis a agi en tant que coordonnateur SPS (Sécurité et Protection de la Santé), garantissant le respect des normes de sécurité sur les chantiers. SEGED Environnement, en tant qu’écologue, a mené les études d’impact environnemental et proposé des mesures pour minimiser les effets sur la biodiversité locale.

Plusieurs entreprises ont été impliquées dans la réalisation des travaux, notamment NGE TMF, NGE GC, et NGE Fondations, qui ont pris en charge les travaux de génie civil et de fondation. Guintoli SB Paysages s’est occupé des aménagements paysagers, tandis qu’Exedra et CEGETP ont contribué à divers aspects techniques et logistiques du projet. Enfin, ALIOS Ingénierie a apporté son expertise en ingénierie pour soutenir la réalisation des infrastructures.

Ces différents acteurs ont travaillé en collaboration étroite avec le Grand Dax pour assurer la réussite du projet, chacun apportant ses compétences spécifiques et son savoir-faire.

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Le projet en détails

Dates clés

2018

Compétences

2020

Mise à l’agenda (PAPI)

2023

Arrêté préfectoral de reconnaissance du système d’endiguement autorisant les travaux

2024

Réalisation du projet

Chiffres clés

240

mètres linéaire de palplanches de 15m de haut

2,2

M€ investis sur la protection de ce quartier en 2024

4

mois de fermeture de la voie

À retenir

Ce projet a permis de rehausser le niveau de protection du quartier du Sablar (quartier de la gare). Après réalisation de la tranche 2 à venir, le quartier sera ainsi protégé à la côte de l’Adour de 6.14 mètres.

Cette opération a également été l’occasion de faciliter les interventions de l’équipe technique du Grand Dax (batardeau industrialisé à mettre en place à une certaine côte de l’Adour pour fermer le système d’endiguement) et de procéder à la réfection complète de l’avenue des tuileries dans la zone de travaux.

Cette opération a été une nouvelle fois l’occasion de toucher du doigt la complexité d’une compétence naissante avec une triple complexité. En premier lieu, la complexité administrative, couplée à la difficulté d’intervenir à proximité immédiate d’ouvrages SNCF.

Ressources

Dax : les travaux de renforcement de la digue du Sablar reprennent en juin, la circulation peu impactée

En 2024, de la fin août à fin novembre, la première phase du chantier de renforcement de la digue du Sablar et de la berge, entre le pont SNCF et la rue Edmond-Rostand, avait nécessité une fermeture de l’avenue des Tuileries, entraînant des difficultés de circulation pour accéder au cœur de Dax et des déviations embouteillées par Saint-Paul-lès-Dax.

Les partenaires de ce projet

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DREAL

Céréma

Cerema

DDTM la direction départementale des territoires et de la mer

DDTM des Landes

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Institution Adour

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Suez Consulting

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

Seged Environnement

NGE Fondations

Alios Ingénerie

En savoir plus sur la ville de Dax

habitants en 2022

21 716

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