Renaturation de la rivière du Colostre à Saint-Martin-de-Brômes et Allemagne-en-Provence (04)

Comment le sujet s’est-il imposé à l’agenda de l’EPAGE Verdon ?

Dès 2003 lorsque les études préalables du SAGE Verdon (Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau) ont débuté sur le territoire, il était question de mettre en œuvre un projet global de renaturation des cours d’eau du bassin versant, pour restaurer les continuités écologiques malmenées par les travaux du passé.

Une étude focalisée sur la restauration du Colostre a été menée en 2012 puis des études de maîtrise d’œuvre après 2015 pour préciser les travaux à mener, prioriser les secteurs d’intervention et entamer un gros travail de concertation avec les communes et propriétaires fonciers concernés.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Les élus de la DLVAgglomération et de l’EPAGE Verdon ont effectué un voyage d’études dans le Gard, pour découvrir le Vistre, rivière aux problématiques similaires qui a fait l’objet d’un projet de revitalisation entre Nîmes et Caissargues.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

De nombreuses études ont été réalisées entre 2012 et 2018 pour définir les objectifs du projet, tant du point de vue hydromorphologique qu’écologique. L’EPAGE Verdon a également fait réaliser les études réglementaires nécessaires à l’intervention sur de tels milieux, en cohérence avec la réglementation et avec l’appui des services de l’Etat.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Nous avons concerté largement, tant les experts (de l’eau, des milieux aquatiques) que les élus et les habitants, pour ne pas « imposer » un projet. En expliquant l’historique des travaux menés par le passé, en écoutant la parole des habitants, les plus anciens avaient des souvenirs à partager et les plus jeunes des attentes pour redonner un visage plus naturel au Colostre et retrouver également une fonction récréative aux abords.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment avez-vous assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Quatre secteurs d’intervention prioritaires ont été définis sur 2 communes. Les mairies concernées et les propriétaires fonciers riverains ont été les cibles prioritaires de la concertation pour définir et mener les travaux avec eux.

Bien sûr des réunions publiques et des ateliers de concertation se sont déroulés entre 2017 et 2019. Complétés par le recueil de témoignages d’habitants implantés depuis de nombreuses années sur les communes concernées.

Une étude ethnographique, pour recueillir la perception des habitants, a permis de prendre en compte la dimension sensible et sociale de ce projet, pour une meilleure appropriation par les riverains. Tout ceci a donné lieu à divers supports d’information, de médiation et d’interprétation (vidéos, pièce de théâtre, soirée spectacle à la découverte de la faune sauvage, podcast…). 

Comment avez-vous financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le projet a été financé à 100%, sur les 2 communes concernées, par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et les fonds européens FEDER.

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Ce projet est multi-acteurs par son ampleur (3,5 km de linéaire renaturé) et son ambition (1,73 M€ de travaux financés à 100%). Les services de l’Etat, le Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur, l’Agence de l’eau Rhône Méditerrané Corse, la Direction Départementale des Territoires des Alpes-de-Haute-Provence, Durance Lubéron Verdon Agglomération, les communes de Saint-Martin-de-Brômes et Allemagne-en-Provence sont les premiers acteurs mobilisés.

La maitrise d’œuvre a été réalisée par des entreprises spécialisées sous la direction de l’EPAGE Verdon et des techniciens compétents en matière de gestion des milieux aquatiques. Nous avons eu pour mission de réaliser un chantier exemplaire (minimisation des impacts sur la faune et la flore) et également d’assurer le suivi écologique après travaux. Enfin les habitants se sont mobilisés dans toutes les actions de concertation, pour faire de ce projet un véritable projet commun au service du territoire.