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A Linay (08), une station par filtres plantés de roseaux pour 240 habitants

Dans la commune ardennaise de Linay (08), la question de l’assainissement est une longue histoire. Si une première station d’épuration a vu le jour en 1973, elle fut abandonnée, pour raison de coût de fonctionnement trop élevé, après seulement une dizaine d’années d’exercice.

Dès lors, depuis le milieu des années 80, les eaux usées étaient à nouveau directement déversées dans le milieu naturel, la rivière la Chiers, au sud du village. Conscient autant de l’enjeu réglementaire qu’écologique, la municipalité, après de multiples études, acte enfin le choix, en 2017, d’une station par filtre plantés de roseaux. Mais le projet est, cette fois-ci, reporté car l’Agence de l’eau n’est pas, à cette période, en mesure de leur accorder de subventions.

Il faudra attendre 2022 pour obtenir une aide de l’Agence de l’eau à hauteur de 60 % du montant total des travaux qui s’élève à 850 000 Euros. Deux ans plus tard, la station d’épuration voit enfin le jour en juin 2024.

Entretien avec Francis Annould, Maire de Linay

Parole de collectivité
Francis Annould, maire de Linay - Crédits photo : Banque des Territoires
Assainissement des eaux usées

Ce projet est présenté par:

  • Francis Annould, Maire de la commune de Linay
Une station d'épuration par filtres plantés de roseaux était la meilleure solution parce que ce procédé est adapté à des communes de petite taille et un faible nombre d'habitants.
Francis Annould

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment ce projet de station d’épuration s’est-il imposé à l’agenda de la commune de Linay ?

A Linay, nous avons la particularité d’avoir eu un réseau d’eaux usées et une station de traitement dès 1973. Mais elle était très gourmande en énergie et la crise de 1973 a augmenté encore plus les coûts de fonctionnement.
Résultat, elle n’a pas tourné longtemps, à savoir seulement une petite dizaine d’années. Après cette période, malheureusement les eaux usées étaient donc rejetées dans la rivière, la Chiers. Puis, dans les années 90, une réflexion a été engagée sur la question mais cela n’a pas débouché sur une solution satisfaisante. Ce n’est finalement qu’en 2017 que nous avons décidé du projet de rénovation du réseau de collecte et choisi l’option d’une station d’épuration avec filtre par plantés de roseaux.
Mais lors du dépôt de notre dossier à l’Agence de l’eau, il nous a été répondu que nous n’étions pas prioritaire et qu’il n’y avait pas de budget pour financer notre projet.

Notre déception fut grande car on ne pouvait pas se lancer dans ces travaux sans subventions.
On a toutefois rénové les canalisations, en 2020, pour 500 000 Euros, à notre charge.
Puis, en 2022, l’Agence de l’eau nous a signalé qu’elle était désormais prête à nous subventionner pour 60 % du montant. Heureusement, les études étaient pour l’essentiel toujours valables même s’il a fallu en réactualiser quelques-unes.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

D’abord, il y a eu une réflexion pour savoir si nous ne devions pas mutualiser l’équipement avec des communes limitrophes mais finalement après réflexion, éloignées d’environ 5 km, cela s’avérait bien trop coûteux en terme de canalisation.
Quant au choix du procédé, c’est le cabinet Dumay qui nous a signifié qu’une station d’épuration par filtres par plantés de roseaux était la meilleure solution parce que ce procédé est adapté à des communes de petite taille et un faible nombre d’habitants. De plus, c’est un fonctionnement naturel : les bactéries présentent dans l’eau dégradent la pollution et les roseaux aident à absorber une partie des nitrates avec leurs mouvements qui contribuent à l’aération des graviers dans le fond du bassin. Et c’est un système moins coûteux à l’entretien car il n’y a pas de moteur.

Nous avons d’ailleurs visité, en 2015, une station similaire à Thin-le-Moutier (08) pour nous faire une idée du projet.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Le village a la particularité d’être sur une côte. Pour cibler le lieu de la station de traitement, on pouvait choisir de l’implanter dans la partie basse de la commune mais cette zone est inondable et c’est une zone Natura 2000, ce qui est un motif de refus dans le cadre de la réglementation de l’Agence de l’eau. Et puis, il y aurait eu un coût plus important pour l’acheminement. Nous avons alors identifié un terrain privé à la périphérie du village non loin d’un ruisseau dans lequel les eaux traitées pouvaient être reversées. Ce terrain d’un demi hectare a été vendu à la commune en 2017 pour un montant de 4000 Euros. Pour cela, plusieurs études se sont succédées entre 2014 et 2017,  soit un coût de 70 000 Euros, subventionnées pour 70 % du montant global par l’Agence de l’eau.

Chapeautées par le maître d’œuvre, le bureau d’études Dumay, elles ont porté notamment sur :

  • l’impact du rejet des eaux usées sur une zone Natura 2000
  • l’impact  du rejet des eaux claires dans le ruisseau la Chiers
  • la présence d’amiante sur le bitume puisque nous avons une canalisation qui passe sous la route. Ce qui a nécessité une convention avec le conseil départemental.
  • le sol

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Nous nous sommes appuyés principalement sur les compétences du cabinet d’étude Dumay qui nous a transmis les informations à partir desquelles nous avons acté le choix de ce type de station d’épuration.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la commune de Linay a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Concernant les citoyens, il n’y a pas eu de problèmes majeurs. Plus spécifiquement, lors de la phase de travaux, nous avions un coordinateur de sécurité de la société Colombet.

Présent à chaque réunion de chantier, il gère tous les problèmes possibles : accès pompiers, collecte des ordures, installation d’un feu de signalisation par alternance puisque notre commune est traversée par une route qui voit passer entre 2000 et 3000 véhicules par jour dont 300 camions.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le montant des travaux  s’élève à 870 000 Euros HT.

Les aides obtenues sont :

  • 534 000 Euros (60%) de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse
  • 80 000 Euros (10 %) de la Dotation des équipements et territoires ruraux (DETR).

Le montant du reste à charge, soit 270 000 Euros, est porté par la commune qui a déjà réglé 70 000 Euros issu de son fonds de roulement. En complément, la collectivité a par ailleurs contracté un prêt de 200 000 Euros, avec un remboursement sur 40 ans, auprès de la Banque des territoires.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la commune dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

  • Maître d’oeuvre :  Bureau d’étude Dumay
  • Réalisation des travaux : entreprise La Sade
  • Terrassement : entreprise Urano
  • Coordination sécurité : agence Stéphane Colombet
  • Contrôle du compactage et de l’étanchéité des travaux : entreprise Sater
  • Contrôle du bon fonctionnement de la station :  département des Ardennes
  • Contrôle des rejets de la station : Police de l’eau
  • Accompagnement pour le contrôle et la surveillance de l’équipement et enfouissement du réseau d’électricité : fédération départementale de l’énergie des Ardennes
  • Subventions : agence de l’Eau Rhin-Meuse
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Le projet en détails

Dates clés

2017

Réactualisation des études réalisées (inspiration)

Décembre 2022

Lancement de l'appel d'offre (compétences)

2023

Sélection de l'entreprise (diagnostic et planification )

Septembre 2023 – Juin 2024

Réalisation du projet

Chiffres clés

25

m3/jour, le volume d'eau traitée

1000

m2, la surface de la station

870 000

euros, le coût HT du projet

À retenir

Satisfaction d''avoir réalisé quelque chose d'utile pour les habitants de la commune et l'environnement

Coût moindre par rapport à une station d'épuration à boues activées

Notre collectivité est désormais en conformité avec la réglementation

Ressources

Journal l'ardennais - À Linay, le système de traitement des eaux usées est enfin opérationnel.

Hors service depuis les années 1980, la commune de Linay a enfin inauguré son système de traitement des eaux usées.

Les partenaires de ce projet

Agence de l'eau Rhin-Meuse

Agence de l'Eau Rhin-Meuse

logo-DETR-150x150

DETR

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Banque des Territoires

Conseil départemental Ardennes

Département des Ardennes

Police de l'eau

Police de l'eau

FDEA

Fédération départementale de l'énergie des Ardennes

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Agence Stéphane Colombet

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

Bureau d'études DUMAY

En savoir plus Linay

habitants

221

km² de superficie

7,3

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