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Garges-lès-Gonesse (95) : une chaleur verte pour un territoire plus juste

À Garges-lès-Gonesse, un réseau de chaleur urbain pionnier valorise la chaleur fatale issue des eaux usées traitées par la station du SIAH. Ce système hybride associe cette énergie gratuite à la géothermie, avec une répartition 30/70. Il alimente déjà des bâtiments municipaux et vise 8 500 logements à terme.

Le projet s’appuie sur une coopération entre deux collectivités et un contrat de délégation de service public (DSP) liant la ville à l’opérateur Coriance. Le SIAH fournit gratuitement les calories, renforçant l’impact social du dispositif.

Ce modèle durable répond aux exigences de la future directive européenne sur les eaux usées.

Entretien avec Eric Chanal et Yassine Ayari

Parole de collectivité
Yassine Ayari (à gauche), directeur de cabinet de Benoit Jimenez, maire de Garges-lès-Gonesse et Éric Chanal (à droite), directeur général du SIAH - Crédits photo : SIAH
Assainissement des eaux usées

Ce projet est présenté par :

  • Éric Chanal, directeur général du SIAH (Syndicat mixte pour l’aménagement hydraulique des vallées du Croult et du Petit Rosne)
  • Yassine Ayari, directeur de cabinet de Benoit Jimenez, maire de Garges-lès-Gonesse et président du SIAH
Offrir gratuitement une énergie locale et propre, c’est un acte politique fort pour un service public plus juste.
Éric Chanal

Parole de collectivité

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Comment le projet s’est-il imposé à l’agenda de la collectivité ?

Yassine Ayari : L’intégration d’un réseau de chaleur à l’agenda municipal était une promesse de campagne du maire Benoît Jimenez, élu en 2020. La valorisation de la chaleur fatale des eaux usées était au départ une option parmi tant d’autres, mais elle s’est rapidement imposée. Nous avons en effet réalisé que la solution du SIAH, combinant biométhane et calories des eaux usées, était mûre et parfaitement adaptée à notre vision de territoire durable. La proximité entre la station de Bonneuil-en-France et le site d’accueil de la géothermie a renforcé cette évidence. Cette conjugaison de facteurs techniques, politiques et géographiques a permis une mise en œuvre rapide du projet.

Éric Chanal : Côté SIAH, nous avions depuis longtemps intégré une dimension énergétique dans notre réflexion. L’extension de la station, engagée au début des années 2010, nous a permis d’explorer la valorisation de nos sous-produits : biométhane, CO2 biogénique et enfin calories. Ces démarches ne répondent pas seulement à des enjeux environnementaux, mais aussi à une logique de coûts : l’énergie est un poste de dépense majeur pour nous. L’idée de mutualiser équipements, études et exploitation dans une logique de coût global nous a conduit à anticiper les besoins de nos partenaires publics.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour ce projet ?

Éric Chanal : Nous n’avons pas copié un modèle existant, mais construit une réponse sur mesure en fonction de nos ressources. L’expérience acquise avec la valorisation du biométhane a servi de tremplin. En observant les gisements de chaleur disponibles, la récupération des calories s’est imposée comme une évidence. C’est une ressource gratuite, inexploitée jusque-là, et parfaitement compatible avec nos objectifs. La configuration locale, avec une station proche de la ville, permettait une interconnexion aisée.

Yassine Ayari : Nous avons également étudié des alternatives locales, notamment en provenance d’un incinérateur. Mais la solution du SIAH était plus réaliste, plus écologique et surtout plus proche. La ville et le SIAH ont su conjuguer leurs ambitions avec un objectif partagé : celui de faire de Garges un modèle d’énergie locale, durable et solidaire.

Une étude de faisabilité a-t-elle été réalisée ?

Éric Chanal : Pas au sens classique. Le SIAH n’a pas cherché à monétiser la chaleur fatale, déjà utilisée par ailleurs pour le chauffage de notre nouveau siège administratif. Nous avons fait le choix fort de la mettre à disposition gratuitement de la ville voisine, dès lors que cela n’impactait pas nos coûts de fonctionnement. Nous avons simplement vérifié que la baisse de température à la sortie de station restait conforme à l’arrêté préfectoral d’exploitation de notre station. Cette approche pragmatique illustre notre volonté de faire du SIAH un acteur utile de la transition énergétique.

Quelles sont les compétences indispensables mobilisées ?

Éric Chanal : Nous avons mobilisé des compétences pointues en traitement des eaux, mais aussi en énergie. Cette double culture devient essentielle. Il nous a fallu également travailler en interface avec le délégataire de la ville, les élus, les habitants. C’est un projet technique, mais aussi politique et sociétal.

Yassine Ayari : Au-delà de l’ingénierie thermique et de la maîtrise d’ouvrage, il a fallu mobiliser des compétences de concertation. Convaincre les habitants, les bailleurs, adapter les discours aux typologies de bâti… Ce sont autant d’enjeux qui exigent de croiser les savoir-faire, de la technique à la communication.

Comment avez-vous dimensionné le projet et impliqué les citoyens ?

Yassine Ayari : Un assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) nous a accompagné en amont pour poser les bases du projet. L’opérateur a une concession de 25 ans pour assurer sa rentabilité. De notre côté, nous menons une véritable stratégie d’adhésion des habitants. La maison des projets qui accueille tous les publics dont les scolaires et les actions de sensibilisation jouent un rôle clé. C’est dans l’appropriation citoyenne que réside la véritable réussite du projet.

Comment le projet a-t-il été financé ?

Éric Chanal : Le SIAH n’a engagé aucune dépense pour la récupération des calories à destination du projet gargeois. Nous avions toutefois obtenu un soutien de l’Ademe de 430 000 € pour la valorisation du biométhane. C’est un modèle vertueux : économie circulaire, coopération inter collectivités et impact direct positif pour les habitants.

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Le projet en détails

Dates clés

2010

Extension de la station

2020

Mise à l'agenda du projet

2024 - 2025

Travaux de raccordement à partir de la station du SIAH

Chiffres clés

1

MW (puissance des pompes à chaleur)

1 600

m3/h (débit valorisé)

8 500

logements visés

À retenir

Ce projet allie innovation technologique et impact social. Il repose sur une énergie renouvelable, locale et gratuite. Il réduit significativement la facture énergétique des habitants, avec un objectif de -30 % par rapport à 2020.

Il conjugue deux sources d’énergie dans un modèle hybride unique en France

Le projet, bien que vertueux, n’est pas aisément reproductible : il repose sur des conditions locales spécifiques. Il exige également un effort considérable de sensibilisation pour que les habitants comprennent et adhèrent à la démarche.

En savoir plus sur Garges-lès-Gonesse

habitants (en 2020)

43 215

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