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Production de biométhane à partir des eaux usées en Essonne (91)

Créée en 2021, la SPL (Société Publique Locale) Confluence Seine Essonne Énergie gère les stations d’épuration d’Évry et de Corbeil-Essonnes. Ces stations produisent du biogaz issu des boues d’épuration.

Jusqu’ici brûlé et rejeté, ce biogaz est désormais valorisé en biométhane injecté dans le réseau de gaz de ville. Ce projet pionnier réduit les émissions de CO2 et contribue à la transition énergétique locale. En plus d’un bénéfice écologique, il génère une nouvelle source de revenus pour la station d’épuration.

L’injection de biométhane a débuté en juin 2023, après 15 mois de travaux, et alimente l’équivalent de 3 300 logements ou 53 bus GNV.

Entretien avec Benoit Vernière et Karine Couturier

Parole de collectivité
Benoît Vernière, directeur général de la SPL Confluence Seine Essonne Énergie, et Karine Couturier, directrice technique - Crédit photo : SPL Confluence Seine Essonne Énergie
Assainissement des eaux usées

Ce projet est présenté par :

  • Benoît Vernière, directeur général de la SPL Confluence Seine Essonne Énergie
  • Karine Couturier, directrice technique de la SPL Confluence Seine Essonne Énergie
Ce projet illustre parfaitement comment l’innovation et l’économie circulaire peuvent s’intégrer dans la gestion de l’eau. En exploitant pleinement les ressources produites par nos stations d’épuration, nous participons activement à la transition énergétique tout en optimisant la gestion publique.
Karine Couturier

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment ce projet de production de biométhane s’est-il imposé aux villes d’Évry et de Corbeil-Essonnes ?

Karine Couturier : La SPL Confluence Seine Essonne Énergie gère l’exploitation de deux stations d’épuration voisines : la station Exona à Corbeil-Essonnes et la station d’Évry. Notre mission était de mutualiser ces sites en une seule unité épuratoire. Chaque station produisait du biogaz issu de la digestion des boues, mais il était brûlé et rejeté dans l’atmosphère. L’idée de valoriser ce biogaz en biométhane a émergé pour répondre aux enjeux environnementaux et économiques, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en générant une nouvelle source de revenus.

Benoît Vernière : Il y avait aussi une volonté politique de ne pas gaspiller une ressource valorisable. La production de biogaz représente un atout écologique et financier, notamment en permettant d’alimenter des logements et des bus GNV (gaz naturel pour véhicules).

Comment fonctionne l’unité de méthanisation de la station d’épuration ?

Karine Couturier : L’unité de méthanisation repose sur trois étapes clés :
1. Production et collecte du biogaz : les boues résiduelles sont acheminées vers des digesteurs où la matière organique est dégradée par des bactéries, produisant ainsi du biogaz. Celui-ci est capté, déshumidifié et stocké.
2. Épuration du biogaz : pour être injecté dans le réseau de gaz, le biogaz est purifié. Il est d’abord traité au charbon actif pour éliminer le sulfure d’hydrogène (H₂S), puis filtré pour retirer le dioxyde de carbone (CO₂). Le biométhane obtenu atteint une pureté de 98 %.
3. Injection dans le réseau : une fois purifié, le biométhane est analysé pour garantir sa qualité avant d’être injecté dans le réseau. Ce procédé transforme un sous-produit de l’épuration des eaux usées en une énergie verte.

Est-ce qu’une étude d’impact et de faisabilité a été réalisée sur ce projet ?

Karine Couturier : Oui. Nous sommes soumis à la réglementation ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement), avec des contraintes spécifiques liées à la proximité d’une ligne de chemin de fer et d’une ligne à haute tension. Une étude d’impact et de faisabilité a été réalisée pour anticiper ces enjeux, ainsi qu’un appel d’offres pour déterminer les capacités nécessaires et le type d’installation adéquat.

Quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans un projet de ce type ?

Karine Couturier : Il faut réaliser une étude technico-économique pour évaluer l’investissement et la rentabilité. Ce type d’installation nécessite des ressources humaines dédiées, ainsi qu’un suivi administratif rigoureux pour obtenir les autorisations nécessaires.

Benoît Vernière : Le modèle économique est un facteur clé. L’exploitation d’une unité de méthanisation suppose des ressources supplémentaires et la gestion de contrats spécifiques. Il faut également vérifier la proximité d’un réseau de gaz, car un raccordement éloigné peut être un frein financier.

Comment ce projet a-t-il été financé ?

  • ADEME (Direction régionale IDF) : 280 700 €
  • État (Plan de relance) : 883 000 €
  • Région Île-de-France : 247 000 €
  • Département de l’Essonne : 400 000 €

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

  • Communauté d’Agglomération Grand Paris Sud (GPS)
  • Syndicat Intercommunal d’Aménagement, de Rivières et du Cycle de l’Eau (SIARCE)
  • GRDF (études et raccordement)
  • ENGIE (contrat d’achat de biométhane)
  • Cabinet Merlin (maîtrise d’œuvre)
  • Terrarcane (architecte)
  • Degouy (coordinateur sécurité)
  • Risk Control (contrôleur technique)
  • Entreprises de travaux : Stereau, Gazfio, Travaux publics de Soisy, Destas & Creib
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Le projet en détails

Dates clés

2020

Lancement de la consultation de maîtrise d’œuvre

2021

Création de la SPL Confluence Seine Essonne Énergie

2021

Lancement de l’appel d’offre de consultation des entreprises

Avril 2022

Début des études et travaux d’exécution

Chiffres clés

5,2

M€ de coût global des travaux

15

mois de chantier

13,2

GWh/an produits, soit la consommation de 3 300 logements ou 53 bus GNV

À retenir

La transformation d’un déchet en ressource énergétique et l'ancrage territorial renforcé par une production locale

Un apport financier permettant d’améliorer le service public de l’eau

Un modèle encore peu répandu, impliquant un manque de retours d’expérience ; un raccordement au réseau dépendant des capacités de GRDF ; enfin, des coûts initiaux élevés nécessitant des aides publiques.

Ressources

L'Essonne se lance dans la production de biométhane issu des stations d'épuration

Les Echos

https://www.actu-environnement.com/ae/news/biomethane-boues-stations-epuration-guide-projets-43560.php4

Actu Environnement

Les partenaires de ce projet

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Communauté d’Agglomération Grand Paris Sud

siarce-logo-aquagir

Syndicat Intercommunal d’Aménagement, de Rivières et du Cycle de l’Eau (SIARCE)

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GRDF

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Engie

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ADEME

Conseil régional d’Île-de-France

Région Ile-de-France

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

Terrarcane

Groupe Degouy

Risk Control

travaux publics soisy tps

Destas & Creib

En savoir plus sur le Département de l'Essonne

communes

196

% des franciliens

10

habitants (en 2022)

1 324 546

Données de contact

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