Saint-Jean-Bonnefonds (42) : une station rénovée avec succès
Grâce à l’installation d’un bassin d’orage, assortie d’un piège à caillou et d’un dégrilleur automatique, la station Saint-Jean-Bonnefonds, sous la responsabilité de la métropole de Saint-Etienne, affiche désormais des résultats conformes aux attentes et à la législation.
Rejets au milieu naturel, traitement de l’azote et du phosphore sont maintenant sous contrôle.
Une bonne nouvelle pour cette station qui jusqu’alors était non conforme, au regard de la réglementation nationale et européenne.




Entretien avec Stéphane Rouchouse, directeur de l'assainissement et des rivières à la métropole de Saint-Étienne

Ce projet est présenté par :
- Stéphane Rouchouse, directeur de l’assainissement et des rivières à la métropole de Saint-Étienne.
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment le projet de rénovation de cette station s’est‐il imposé à l’agenda de Saint Etienne Métropole ?
La station avait été réhabilitée une première fois en 2005, alors qu’elle était encore sous la compétence de la commune. Très délabrée, alors même que le périmètre de collecte avait gagné des habitants, la station avait dû à l’époque être déplacée et redimensionnée.
Malgré ceci, à chaque événement pluvieux important, les équipements de prétraitement de la station (piège à cailloux, dégrilleur, …) se colmataient et nous constations des déversements, au milieu naturel, en tête de station. De plus, des problèmes de présence d’azote et de phosphore avaient été relevés par la police de l’eau.
Il était clair qu’il fallait procéder à une amélioration structurelle de l’équipement.
En 2011, la compétence assainissement remonte à la métropole de Saint-Etienne.
Pour la station de Saint-Jean-Bonnefonds, le schéma directeur de l’assainissement élaboré en 2016 préconisait la réalisation d’une étude à échéance 2018, et la réalisation de travaux, sur la période 2019-2022.
Au final, cette dernière réhabilitation a consisté à remplacer le piège à cailloux pour le rendre plus facile à exploiter, et à installer un dégrilleur automatique à la place du dégrilleur manuel. Enfin, un bassin d’orage a été construit en prétraitement, pour éviter ces déversements dans le milieu naturel qui dépassaient les normes réglementaires.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Nous avons été accompagnés pour la maîtrise d’œuvre par un bureau d’études qui s’est rapproché des grands groupes, et tout particulièrement de la SAUR qui assurait l’exploitation de la station, en délégation de service public, jusqu’en 2020.
Est‐ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
En 2018, un stagiaire en BTS Métiers de l’eau a rédigé un rapport sur cette station d’épuration. Cela a permis d’identifier plus précisément les problèmes. Nous avons alors missionné un bureau d’études qui a réalisé une étude de faisabilité, une étude avant-projet et l’étude du projet.
Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans un tel projet ?
Ce type de projet nécessite une bonne connaissance du traitement des eaux usées, pour pouvoir améliorer les process. Il est essentiel, dès la phase étude, de prendre en compte les contraintes d’exploitation future en travaillant les accès, en prévoyant de la place autour des équipements pour que les engins puissent circuler et se retourner, tout en conservant une emprise foncière limitée, afin que par la suite, les travaux d’entretien du site restent contenus. Il faut aménager un espace fonctionnel et facile à exploiter.
Nous travaillons systématiquement en concertation avec l’exploitant, afin de recueillir son expérience, ses contraintes. La sécurité des agents est primordiale et les aménagements doivent veiller à éviter les mauvaises postures, les risques de chutes et les accidents : pentes des bassins d’orage, garde-corps… Nous avons donc veillé à aménager le site pour éviter ce type de risques.
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a‐t‐elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
La station était dimensionnée pour 2 800 équivalent-habitants en 2005, elle est aujourd’hui en capacité de traiter un volume correspondant à 5 000 équivalent-habitants. Le nombre d’abonnés a augmenté, car la station est située sur une commune dynamique en périphérie de Saint-Etienne. Aujourd’hui, la station fonctionne à 60 % de sa capacité. Le dernier rapport de la Direction des territoires, en juin 2024, en témoigne. Le bassin d’orage permet bien d’éviter les déversements dans le milieu.
Pour ce qui concerne la réception par la population, nous avons peu de retours. Il faut dire que nous sommes loin de la zone urbaine, même si la station est implantée à proximité d’un ancien hôpital transformé en pépinière d’entreprises, dans un parc végétalisé. De plus, elle n’entraîne pas de nuisances, ni olfactives, ni visuelles, ni sonores, la population est donc indifférente à son égard.
Comment avez-vous financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
Le financement a bénéficié d’un étalement des travaux en plusieurs exercices budgétaires. La reprise des installations de prétraitement et la construction du bassin d’orage ont été réalisées en 2020-2022 pour 445 000 euros de travaux TTC. La maîtrise d’ouvrage et les études préalables représentent une dizaine de pourcents de cette somme. Nous avons bénéficié d’une subvention de l’Agence de l’eau à hauteur de 50 %, car la station était identifiée comme système d’assainissement prioritaire par rapport à la sensibilité du milieu récepteur.
Le territoire métropolitain ne possède pas de grosse rivière, mais un ensemble important de petits cours d’eau. Nous sommes dans la typologie du massif central, avec beaucoup de relief et un sol constitué de roches dures, granitiques et métamorphiques de l’ère primaire. Les bassins-versants répondent vite et il y a peu de temps entre la pluie et l’arrivée de l’eau dans les cours d’eau.
Voilà pourquoi la qualité des eaux traitées ici est primordiale. L’été, les rejets des stations de traitement des eaux usées peuvent représenter 80 % des débits de cours d’eau récepteurs. Et le changement climatique favorisant les situations extrêmes, crues et assecs, ne va pas nous aider sur ce point. Il nous faut vraiment des systèmes performants pour le traitement des eaux usées.
Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagné Saint Etienne Métropole dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Nous avons pu bénéficier de l’accompagnement de la SAUR, de VDI ingénierie, et de l’entreprise de travaux LMTP. Le lien avec la commune de Saint-Jean-Bonnefonds a été très important également, dans le cadre du pacte métropolitain. Tous ont agi en concertation en bénéficiant de l’appui des services de l’État et l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.
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Le projet en détails
Dates clés
1971
2005
2019 - 2022
Chiffres clés
2 874
5 000
500
À retenir
Amélioration du traitement de l’azote et du phosphore
Réduction du déversement dans le milieu naturel des eaux non traitées par temps de pluie
De manière générale, les travaux ont des coûts conséquents. De plus, avec l’augmentation du coût des matériaux, la part d’autofinancement sur fonds propres diminue. Ce qui renchérit au final le coût des travaux
Les partenaires de ce projet

SAUR

Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse
Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet
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