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Une nouvelle station d’épuration pour Saint-Pée-sur-Nivelle et Sare (64)

La Communauté d’agglomération Pays Basque a livré en 2024, dans la commune de Saint-Pée-sur-Nivelle, une station d’épuration ultramoderne qui se substitue à l’ancienne, vétuste, construite au même endroit en 1975, puis démantelée à l’automne 2024 après mise en service de la nouvelle.

Bâtie sur une butte artificielle, pour une capacité de 20 000 équivalents-habitants, cette nouvelle station bénéficie d’équipements de pointe pour traiter les eaux usées des communes de Saint-Pée-sur-Nivelle et Sare : deux bassins biologiques à base de boues activées pour éliminer la pollution carbonée, azotée et phosphorée ; traitement aux UV ; bassin de stockage enterré en tête ; traitement de l’air pour réduire les nuisances olfactives…

Entretien avec Yvan Gaime, Directeur de l'investissement, du patrimoine et de la planification Eau et assainissement

Parole de collectivité
Yvan Gaime, DGA eau, littoral et milieux naturels - Crédit photo : Banque des Territoires
Assainissement des eaux usées

Ce projet est présenté par :

  • Yvan Gaime, Directeur de l’investissement, du patrimoine et de la planification Eau et assainissement au sein de la communauté d’agglomération Pays Basque.
En traitant bien plus efficacement les eaux usées de Saint-Pée-sur-Nivelle et Sare, la nouvelle station d'épuration améliore considérablement la qualité de l'eau de La Nivelle et des eaux de baignade du littoral basque.
Yvan Gaime

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le projet d’une nouvelle station d’épuration s’est-il imposé à l’agenda de la communauté d’agglomération Pays Basque ?

L’ancienne station d’épuration, bâtie en bordure immédiate de la Nivelle, à moins d’une centaine de mètres de la nouvelle station, datait de 1975. Comparée aux équipements actuels, c’était l’âge de pierre ! Sa capacité était limitée à 15 000 équivalents-habitants et les ouvrages étaient devenus obsolescents au fil du temps. Lors des fortes pluies, la station ne parvenait plus à absorber la surcharge hydraulique. Le trop-plein d’eau se déversait dans la Nivelle, puis dans la baie de Saint-Jean-de-Luz. Déjà vétuste, la station avait été de surcroît inondée par de fortes crues en mai 2007 qui avaient fragilisé un peu plus encore les ouvrages. Le clarificateur avait notamment été fissuré. La question de son remplacement s’est posée et la Communauté d’agglomération Sud Pays basque, qui exploitait le site en délégation de service public, a lancé les premières études en 2009. Un contrat de maîtrise d’œuvre a été signé en 2012 avec l’antenne régionale de l’entreprise SCE à Bassussarry. Le projet a été ensuite porté par la Communauté d’agglomération Pays basque, née le 1er janvier 2017 de la fusion des dix anciennes intercommunalités du territoire.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Composée de 158 communes, l’Agglomération Pays basque compte plus de 2 000 kilomètres de réseaux d’eaux usées, plus de 5 500 kilomètres de réseaux d’eau potable, 1 500 kilomètres d’eaux pluviales et 117 stations d’épuration. Autant dire que la collectivité disposait de suffisamment de sources d’inspiration en interne pour concevoir une nouvelle station d’épuration adaptée aux besoins et aux caractéristiques du site. C’est ainsi qu’au regard des à-coups hydrauliques, des charges à traiter et de la place disponible, la solution de traitement à base de boues activées a été jugée la technique la plus pertinente. Elle a été couplée à la création d’un bassin tampon de 1 100 m³, installé sous le bâtiment principal de la station. Nous sommes passés d’une capacité de traitement de 210 m³/H à 650 m³/H, mettant ainsi fin au rejet dans la nature des eaux usées durant les épisodes de surcharge hydraulique. Autres nouveautés : un traitement du phosphore et de l’azote qui va au-delà des obligations réglementaires, alors que le point de rejet n’est pas en zone d’eutrophisation, la mise en place d’un traitement tertiaire aux UV et l’installation d’unités de traitement d’apports extérieurs pour les produits de curage et les matières de vidange.

Est-ce que des études de faisabilité et d’impact ont été réalisées sur ce projet ?

Oui, bien sûr. L’Agglomération a mené de nombreuses études à la fois topographiques, géotechniques, hydrauliques… L’étude d’impact était particulièrement importante pour s’assurer de l’efficacité du traitement et de la qualité des eaux rejetées dans la Nivelle. Ce petit fleuve se jette ensuite dans la baie de Saint-Jean-de-Luz, et la qualité de ses eaux influe directement sur la qualité des eaux de baignade. L’autre enjeu concernait le site d’implantation de la nouvelle station. Nous avons choisi de rester à proximité immédiate de l’ancienne station, mais en nous éloignant d’une centaine de mètres de la Nivelle, en lieu et place d’un camping devenu inexploitable car classé en zone inondable. Ce choix nous a obligés à rehausser le site de 4,5 m afin de concevoir une station capable de résister à une crue centennale. Le démantèlement de la station de 1975 nous a par ailleurs conduits à travailler sur la remise à leur état naturel du site ainsi que des berges de la Nivelle.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Les compétences hydrauliques sont essentielles pour bien appréhender les risques d’inondation et les capacités de traitement des installations. Ensuite, au regard de l’implantation particulière de cette nouvelle station construite sur une butte surélevée, nous avons également dû maîtriser les sujets relatifs au génie civil et fondations : le remblai d’environ 15 000 m³, composé de matériaux extraits localement à 6 kilomètres d’ici, a été consolidé par 800 inclusions rigides, jusqu’à 10 mètres de profondeur, et 70 pieux de 12 mètres de profondeur. Il faut aussi bien maîtriser les sujets liés aux équipements et à leurs performances : fiabilité, robustesse, efficacité, performance… La solution choisie à base de boues actives nécessite en outre de bien maîtriser la filière de déshydratation des boues. À la fin du cycle, celles-ci sont par exemple acheminées en Béarn et en Gironde pour du compostage. Le suivi du chantier est également un enjeu déterminant. L’Agglomération a pour cela choisi de se faire accompagner par un géotechnicien qui s’est assuré, tout au long des travaux, que les entreprises respectaient bien les préconisations imposées par le bureau d’études de sol et le maître d’œuvre.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

D’abord en associant la municipalité de Saint-Pée-sur-Nivelle, qui a délibéré favorablement sur le projet. Puis en réalisant, de 2014 à 2016, une enquête publique liée à l’expropriation du camping et à l’étude d’impact de la future station. Dans un second temps, nous nous sommes rapprochés des habitants pour présenter le projet. Nous avons recouru au référé préventif afin de rencontrer en tête-à-tête la quinzaine de riverains concernés. Pour les rassurer, nous leur avons proposé de visiter une autre station d’épuration déjà construite à Bayonne. Tout s’est très bien passé. Un seul riverain a déposé un recours pour attaquer le permis de construire, mais l’intérêt général a pris le dessus sur les intérêts particuliers. Sur notre territoire, les stations d’épuration sont finalement bien mieux acceptées que les constructions de logements. Quoi qu’il en soit, nous avons pris soin de nous faire accompagner par un paysagiste pour favoriser l’intégration de la station dans son environnement à la fois naturel et pavillonnaire. Nous avons également porté une attention particulière au traitement des odeurs et des nuisances sonores.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées et obtenues ?

L’opération se monte à 9,2 millions d’euros, dont 8,6 millions d’euros de travaux. L’Agence de l’eau Adour-Garonne a financé le projet à hauteur de 3,23 millions d’euros. Le reste a été directement pris en charge par l’Agglomération Pays basque sur ses fonds propres.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné l’Agglomération Pays basque dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

La maîtrise d’œuvre a été assurée par le cabinet Valadié et l’entreprise SCE (groupe Keran). Les entreprises qui sont intervenues sur le chantier sont : Sources, Etchart, Eiffage, Neo Réseaux et Sobamat. Les études hydrauliques ont été menées par Artelia. Pour la géotechnique, nous avons fait appel à ECR et à Ginger CEBTP. La paysagiste était Gaëlle Mané. Et, bien sûr, Suez, l’exploitant de la station d’épuration.

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Le projet en détails

Dates clés

2008

Inspiration

2009

Mise à l'agenda du projet

2010

Diagnostic et planification

2022

Réalisation du projet

Chiffres clés

650

m³/H : le débit de traitement a été multiplié par trois par rapport aux capacités de l'ancienne station d'épuration (210 m³/H). Soit 6200 m³/j, contre 2250 m³/j précédemment

4,5

mètres : l'élévation du sol pour protéger les ouvrages des crues de La Nivelle

20 000

équivalent habitants : la capacité actuelle de la station, contre 15 000 équivalent habitants précédemment

À retenir

Un travail collectif, fluide et constructif entre l'Agglomération, la maîtrise d’œuvre et les entreprises

Un gain très élevé pour l'environnement : réduction considérable des impacts, traitement poussé du phosphore et de l'azote, traitement tertiaire (UV), meilleure gestion des volumes, gestion complète des nuisances et intégration au site.

Le coût des matières premières, ainsi que les délais d'approvisionnement du matériel et des équipements électriques perturbés par l'après-Covid

Ressources

Station d'épuration de Saint-Pée-sur-Nivelle : début des travaux préparatoires

Dans le cadre de l’opération de construction de la nouvelle station d’épuration de Saint Pée sur Nivelle, la Communauté Pays Basque va débuter une phrase de travaux préparatoires (défrichement, démolition et préparation de la plateforme de chantier) durant le mois de juillet 2022.

Les partenaires de ce projet

agence de l'eau grand sud ouest

Agence de l'eau Adour-Garonne

Suez

Suez

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EIFFAGE

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

Etchart Construction

GINGER CEBTP

ECR Environnement

En savoir plus sur la Communauté d'agglomération du Pays Basque

communes

158

kilomètres de réseaux d’eaux usées

+ 2 000

kilomètres de réseaux d’eau potable

+ 5 500

stations d'épuration

117

Données de contact

L'eau sur mon territoire

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