Réseau complémentaire départemental (RCD), la vigie (33)
Au début des années 2000, la connaissance de la qualité des cours d’eau en Gironde était limitée. Face à ce constat, la collectivité a initié dès 2004 un projet visant à améliorer cette connaissance grâce à un réseau complémentaire départemental (RCD), venant s’ajouter au Réseau de contrôle de surveillance (RCS) existant.
Ce projet avait pour objectif d’évaluer l’impact des activités humaines sur les masses d’eau superficielles et de renforcer les dispositifs en place pour l’assainissement des eaux usées, la préservation des milieux aquatiques et l’amélioration de l’écoulement des cours d’eau.
Le réseau de suivi de la qualité des cours d’eau repose aujourd’hui sur 13 stations réparties sur le territoire. Ces stations permettent d’évaluer en continu la qualité des masses d’eau superficielles en complément des réseaux de l’Agence de l’eau Adour Garonne.



Entretien avec Agnès Séjournet, présidente de la commission Protection de l’environnement et gestion des risques

Ce projet est présenté par :
- Agnès Séjournet, conseillère départementale et présidente de la commission Protection de l’environnement et gestion des risques.
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment le sujet s’est-il imposé à l’agenda du département de la Gironde ?
Au début des années 2000, nous avons constaté que la connaissance sur la qualité des cours d’eau en Gironde était assez faible.
En 2004, nous avons lancé un projet visant à renforcer le suivi de ces milieux aquatiques.
Un réseau complémentaire départemental (RCD) a ainsi été mis en place, en appui au Réseau de contrôle de surveillance (RCS).
Il s’agissait pour nous d’avoir un retour sur l’impact de l’activité humaine et de renforcer les dispositifs d’intervention déjà en place pour l’assainissement des eaux usées, la préservation des milieux aquatiques et l’amélioration de l’écoulement des cours d’eau.
Aujourd’hui, ce réseau est constitué de 13 stations pour évaluer la qualité des masses d’eau superficielle, toujours en complément des réseaux de l’Agence de l’eau Adour Garonne. Nous procédons, par le biais du Laboratoire départemental d’analyses de la Gironde, aux prélèvements et aux analyses de la chimie de l’eau et des micropolluants. Ces campagnes de surveillance chimiques peuvent être complétées par des études biologiques, garantissant ainsi une approche exhaustive de la qualité de l’eau… Ce dispositif de surveillance permet d’identifier les sources de pollution et d’optimiser les dispositifs d’assainissement.
En cas de pollution détectée, il est possible de retracer son origine et de mettre en place des actions correctives.
Les résultats obtenus sont utilisés pour conseiller les maîtres d’ouvrage des stations d’épuration sur l’optimisation des systèmes de traitement, voire sur la nécessité de construire de nouvelles infrastructures si cela s’avère indispensable.
Par ailleurs, les données collectées facilitent la compréhension des impacts des activités humaines sur les écosystèmes aquatiques et contribuent à la mise en œuvre de plans d’actions adaptés pour prévenir les pollutions.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Depuis plusieurs années, nous disposions déjà d’un réseau permettant de surveiller la qualité des masses d’eau souterraines afin de suivre l’évolution globale de nos nappes phréatiques. Il nous a semblé pertinent d’élargir notre approche au réseau de surface, avec un double objectif :
- Mieux préserver la qualité de nos cours d’eau
- Affiner nos politiques d’aides en matière de traitement des effluents urbains et industriels
Cette analyse complémentaire donne un éclairage supplémentaire sur nos politiques relatives aux milieux aquatiques.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Il n’y a pas eu d’étude de faisabilité spécifique, dans la mesure où nous avions déjà une expérience sur la surveillance des eaux souterraines.
En revanche, nous avons travaillé en concertation avec l’Agence de l’eau Adour Garonne pour identifier les points de suivi les plus pertinents.
Nous nous sommes également appuyés sur les acteurs locaux, tels que les techniciens rivières ou les animateurs de Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (Sage), lorsque ces outils de planification étaient mobilisés sur le terrain.
Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
La maîtrise du fonctionnement des écosystèmes aquatiques est essentielle mais elle doit s’accompagner d’une bonne connaissance des dynamiques territoriales, notamment les activités agricoles, afin d’orienter les analyses à mener. J’ajouterai qu’il faut bien maîtriser la chimie et la biologie de l’eau pour interpréter correctement les résultats des prélèvements.
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment le département de la Gironde a-t-il assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
Dès la conception du projet, les gestionnaires de bassins versants ont été associés à l’élaboration de ce réseau, et leur implication se poursuit encore aujourd’hui, vingt ans après. Nous travaillons également avec la Fédération départementale de la pêche pour mutualiser nos observations.
De plus, tous les résultats sont vulgarisés et diffusés dans des publications accessibles à tous. Ils sont également présentés lors de journées dédiées à l’eau, principalement à destination des gestionnaires de bassins versants et d’élus locaux, qui jouent ensuite un rôle clé dans la transmission de l’information et la sensibilisation auprès des citoyens.
Comment le département a-t-il financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
Dès 2005, le Département a alloué un budget pour initier les premières analyses. A l’époque, un technicien du Département procédait aux prélèvements, aux analyses, à l’interprétation des résultats et à leur diffusion. Dès le départ, nous avons été accompagnés sur le volet financier par l’Agence de l’eau Adour Garonne, et ce soutien perdure encore aujourd’hui, avec 50 à 70 % d’aides.
L’organisation interne a cependant évolué : les prélèvements sont désormais effectués par des agents du laboratoire d’analyses départemental de la Gironde. Par ailleurs, la collaboration avec les acteurs locaux s’est intensifiée pour partager les données, identifier les actions à mener et adapter le réseau en fonction des besoins identifiés.
Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné le Département de la Gironde dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Plusieurs partenaires participent régulièrement au réseau de suivi de la qualité des eaux superficielles. Aux côtés de l’Agence de l’eau Adour Garonne, on retrouve les gestionnaires de bassins versants, la Fédération départementale de la pêche, ainsi que les établissements publics territoriaux de bassins, comme le Smiddest. Les laboratoires départementaux d’analyses de la Gironde et de la Dordogne jouent également un rôle clé, tout comme certaines cellules internes au Département comme le Satese et la Caterzh.
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Le projet en détails
Dates clés
2005
Chiffres clés
13
58 000
À retenir
Le projet a permis d'acquérir une connaissance approfondie de la qualité des masses d’eau depuis plus de vingt ans. Ce recul nous donne des repères pour mesurer l’impact du dérèglement climatique sur les masses d’eau et sur les activités anthropiques.
Les données consolidées sont accessibles au grand public, pour garantir une vraie transparence de l'information, cette initiative témoigne d'un engagement politique fort en faveur de la préservation de notre environnement.
Aucun point négatif n'a été relevé.
Ressources
La qualité des cours d’eau en Gironde Bilan d’activité 2022
Évaluation de la qualité des cours d’eau en Gironde, état des lieux et suivi environnemental en 2022
Les partenaires de ce projet

Agence de l'eau Adour Garonne

Fédération départementale de la pêche

SMIDDEST

Satese et la Caterzh (cellules internes au Département)
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