Comment ce projet de construction du renouvellement du réseau d’eau potable s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?
Depuis le 1er janvier 2020, la communauté de commune Ardenne Rives de Meuse est compétente en matière d’eau potable et assainissement. La régie intercommunale de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement, exerce ces compétences sur les 19 communes de l’EPCI, dont celle de Ham-sur-Meuse. Nous avions donc la charge d’assurer la gestion du réseau d’eau potable de ce village qui compte 243 habitants. Son réseau, ancien d’environ 50 à 60 ans, était devenu vétuste. Par ailleurs, ses canalisations en fonte grise avec des branchements en plomb ou en PVC collé était sujet depuis plusieurs années à des fissures et des cassures. Résultat, le village était confronté régulièrement à des fuites d’eau potable avec une perte de l’ordre de 10 000 m3 par an.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
La nouveauté de la démarche réside dans le choix des matériaux utilisés sur la base des retours d’expérience que nous avons eus sur de nombreux autres chantiers comme ceux de la Rue du Béchu à Vireux Molhain ou de la rue de la campagne à Vireux Wallerand. Alors que les anciennes conduites en fonte disposaient de joints tous les six mètres avec le risque de présenter davantage de fuites au cours du temps, nous avons fait le choix de les remplacer par des conduites en polyéthylène sans joints mais soudées. La pérennité dans le temps de ce type de matériau, associée à la soudure au niveau des branchements, est donc a priori plus aisément assurée.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Nous avons tout d’abord fait procédé à des études topographiques et des études des sols auprès de laboratoires agrées car nous ne sommes jamais à l’abri de découvrir, lors du creusement de tranchées, la présence d’un banc de roche ou des fondations de maison anciennes. Nous avons également répondu à l’attente de la mairie qui souhaitait pouvoir renforcer son système de défense incendie grâce à l’installation de conduites d’une taille plus importante. Nous avons donc élargi le diamètre qui est passé de de 80 mm à 125 mm.
Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
D’abord, il est nécessaire de posséder une bonne maîtrise des compétences techniques dans le choix des matériaux à utiliser et une connaissance patrimoniale suffisantes du réseau. Ensuite, afin de surveiller et de gérer au mieux le réseau d’eau potable nous avons développé notre propre système d’information géographique (SIG) et notre propre système de télégestion qui, grâce à des capteurs disposés sur le réseau, nous donne en temps réel des indications sur les volumes d’eau fournis en distribution. Dès lors que les données dépassent la normale et que la tendance se confirme, nous envoyons le chercheur de fuite en charge de la détection sur le secteur concerné. Résultat, nous devrions atteindre un taux de rendement croissant. Ainsi, la surveillance constante du réseau qui peut toujours connaître des fuites sur les compteurs ou sur divers autres accessoires nous permet d’améliorer régulièrement sa qualité. Le rendement est aujourd’hui déjà de plus de 30 %. Nous estimons pouvoir atteindre un objectif d’une valeur de rendement entre 85 % et 90 % d’ici un an.
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
Lors de la phase de planification des travaux, nous avons travaillé en collaboration avec Jean-Claude Jacquemart, maire de la commune, pour synchroniser nos interventions avec ses propres projets de rénovation de la voirie. Cela permet à la fois de réduire les coûts et de diminuer la durée de désagrément pour les habitants. Le projet a aussi été présenté en réunion publique. Enfin, il y a eu également de nombreuses réunions de chantier avec la mairie, la régie, l’entreprise Eurovia et le maitre d’œuvre.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
Le montant global du projet s’élève à 181 106, 65 Euros TTC. Nous n’avons pas obtenu de subventions pour ces travaux car ils n’ont pas été jugés éligibles par l’Agence de l’eau et nous n’avons pas eu de financement non plus de la Dotation des équipements et territoires ruraux. L’ensemble a donc été financé sur fonds propres de la Régie avec une participation de la commune à hauteur de 75 000 Euros via un fonds de concours.
Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la régie dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Outre le fait que nous possédons un certain nombre de compétences en interne, comme un ingénieur eau et assainissement qui était en charge de vérifier la faisabilité du projet, ces travaux ont été par ailleurs accompagné, bien évidemment au premier chef, par la commune de Ham-sur-Meuse et son maire. Nous avons également eu le concours du bureau d’étude Dumay pour assurer la maîtrise d’œuvre. Les travaux, quant à eux, ont été réalisés par l’entreprise Eurovia.