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Deux nouvelles stations de production d’eau potable à Vignoles (21) pour sécuriser l’alimentation en eau

Dans un contexte de multiplication des épisodes de sécheresse et de pollution diffuse des nappes phréatiques, la Communauté d’agglomération Beaune Côte et Sud a investi dans la construction de deux nouvelles stations de traitement d’eau potable à Vignoles.

Les trois puits existants dans la commune étaient déjà exploités avec des stations mobiles en période d’étiage.

La pérennisation de ces usines offre plusieurs avantages : plus économe sur la durée, elle permet de sécuriser l’alimentation en eau du pays beaunois, dont la population va croissant, et garantit une eau de qualité grâce à un traitement vertueux à base de charbon actif en grain.

Entretien avec Jean-Luc Becquet, Vice-président de la Communauté d’Agglomération Beaune Côte et Sud, en charge de l’eau et de l’assainissement

Parole de collectivité
Jean-Luc Becquet, Vice-président de la CABCS, en charge de l’eau et de l’assainissement.- Crédits photo : Communauté d’Agglomération Beaune Côte et Sud
Distribution de l’eau

Ce projet est présenté par :

  • Jean-Luc Becquet, Vice-président de la Communauté d’Agglomération Beaune Côte et Sud, en charge de l’eau et de l’assainissement
Investir durablement nous a semblé être la meilleure solution pour anticiper les besoins en eau de demain. Nous savons que l’eau va devenir rare.
Jean-Luc Becquet

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment la construction de nouvelles usines de traitement d’eau potable à Vignoles s’est-elle imposée à l’agenda de votre collectivité ?

Le Schéma directeur d’alimentation en eau potable de la Communauté d’agglomération Beaune Côte et Sud (CABCS) a été validé à l’unanimité en décembre 2022. Ce document est notre feuille de route sur ce qu’il convient de faire sur le territoire en fonction de ses atouts, ses faiblesses et la manière dont on peut sécuriser la distribution d’eau pour répondre aux besoins de la population.
Le besoin en eau du territoire a été établi en tenant compte des projections du SCOT à horizon 2035, notre territoire étant très attractif, aussi bien pour les particuliers que les industries. Il a ainsi été établi que le besoin progresserait de 3 000 m3 par jour. Au regard de cette évolution, le schéma directeur donne des orientations pour les 15 ans à venir en vue d’améliorer les installations et les rendements.
Cela passe par le renouvellement des réseaux, la recherche de fuites, des travaux d’interconnexion avec le Grand Chalon et Chagny, mais aussi la sensibilisation des usagers à la réduction de la consommation d’eau dans un contexte de raréfaction de la ressource en raison d’épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents.
Notre budget assainissement et eau potable devant être équilibré, nous avons dû augmenter le prix de l’eau pour financer l’ensemble des travaux prévus dans le schéma directeur d’ici à 2035. Cela représente un surplus de 80 € par an sur une facture.

La décision de construire deux nouvelles usines de traitement d’eau potable à Vignoles visait plusieurs objectifs : sécuriser la distribution de l’eau potable, garantir une eau potable de qualité grâce à une filière vertueuse, préserver les sources de la Bouzaize et de Savigny-lès-Beaune pour laisser de l’eau dans les rivières, enfin anticiper les périodes de sécheresse futures avec des unités pérennes.

En effet, en 2022 et en 2023, nous avions dû installer des unités mobiles de traitement de l’eau potable sur les puits de Vignoles pour faire face aux période d’étiage en octobre, à l’issue des vendanges, très consommatrices d’eau. Investir durablement nous a semblé être la meilleure solution pour anticiper les besoins en eau de demain.

Y a-t-il des compétences ou sujets spécifiques à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ? Avez-vous obtenu l’adhésion des citoyens et/ou coconstruit avec eux ?

Pour établir le cahier des charges, nous nous sommes appuyés sur les compétences et le savoir-faire de notre délégataire, Veolia, dont c’est le métier et qui va exploiter les installations, ce qui constitue une garantie supplémentaire. Nous lui avons également fait confiance pour le choix de la filière technique : le charbon actif en grain. Il s’agit d’un traitement classique qui permet de traiter les molécules de l’eau pour la délivrer conforme. Cette solution ne nécessite pas d’adjonction de produit chimique, est efficace dans le traitement des pesticides et économe en énergie puisque le charbon actif est réutilisé après sa régénération à haute température.

Nous avons travaillé étroitement avec la commune de Vignoles : les habitants ont été informés par voie de presse et par le journal d’information de la Communauté d’agglomération. Des visites guidées des installations ont été organisées pour découvrir le processus de traitement. La communication est un facteur clé de l’adhésion des habitants : on sait que l’eau coûtera de plus en plus cher et il vaut mieux anticiper plutôt que subir des situations de pénurie.

D’ailleurs, la population de notre Communauté d’agglomération est sensible aux actions que nous menons en faveur des gestes écocitoyens et des économies d’eau (ateliers de sensibilisation à la gestion des ressources en eau, programmes éducatifs dans les écoles sur la qualité de l’eau…). Pour preuve : sur notre territoire, la consommation d’eau est de 100 m3 par an par foyer, contre 120 m3 en moyenne en France.

Avez-vous mené une étude en amont du projet pour définir sa faisabilité et/ou son impact ? Comment avez-vous assuré le bon dimensionnement du projet ?

Nous avons été accompagnés par ARTELIA pour la réalisation de notre schéma directeur qui a permis de faire un état des lieux fin de la situation et une analyse des besoins. Notre délégataire Veolia a réalisé le cahier des charges de la construction des unités de traitement, pour assurer leur bon dimensionnement.

Vignoles dispose de trois puits sur la même nappe phréatique, située à 40 mètres de profondeur : une unité regroupe deux puits de 40 et 80 m3/heure et une unité traite un puit de 80 m3/heure. Via notre délégataire, on louait une unité de traitement mobile lorsque l’approvisionnement en eau devenait critique en période de sécheresse, pour un coût de 120 000 €/an. En accord avec le fermier et les élus, nous avons convenu d’investir pour pérenniser des installations sur les deux sites.

Il faut noter que les nouvelles usines n’ont pas uniquement vocation à alimenter la commune de Vignoles en période de sécheresse. Elles peuvent aussi participer à l’alimentation en eau des deux tiers du secteur beaunois (soit 40 communes), tandis que les 14 autres communes sont sécurisées sur des territoires communs avec le Grand Chalon et l’Autunois. L’enjeu est important et prend en compte les prévisions d’augmentation de la population : forte de 52 0000 habitants, elle devrait progresser de + 4 % à horizon 2030 et + 5,7 % d’ici 2035 d’après le SCOT.

Comment la Communauté d’agglomération Beaune Côte et Sud a-t-elle financé ce projet et quelles ont été les aides sollicitées/obtenues ?

Les travaux se sont élevés à 2 M€, financés sur le budget de la Communauté d’agglomération Beaune Côte et Sud dans le cadre de notre plan pluriannuel d’investissement à horizon 2035. La construction des deux unités de traitement sera amortie assez rapidement, en 8 ans. Cet investissement est donc sur le long terme plus économique que de louer des unités de traitement mobiles en période d’étiage.

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Le bureau d’études ARTELIA nous a accompagné pour établir le Schéma directeur d’alimentation en eau potable.
Il a été épaulé par les services techniques de la Communauté d’agglomération. Les travaux ont été réalisés par Veolia.

Quels conseils donneriez-vous à un élu qui souhaiterait se lancer dans un projet similaire ?

À mes yeux, l’essentiel est d’anticiper les besoins du territoire pour éviter de subir des situations de pénurie d’eau. C’est vraiment un sujet qui nécessite d’être pris à bras le corps, en tant que collectivité il faut être acteur. Le sujet doit être pris dans sa globalité : préserver la ressource, éviter d’assécher les rivières, apprendre à économiser l’eau, entretenir son réseau de distribution pour éviter les pertes, investir dans des équipements qui permettent de prévenir les fuites pour obtenir un meilleur rendement, collaborer avec les territoires voisins pour sécuriser les interconnexions…

On sait que le climat change et que l’eau va être de de plus en plus rare : l’économiser est donc une priorité. Cela passe par des investissements, mais aussi par la sensibilisation des habitants et des entreprises implantées sur le territoire.

Personnellement, je me nourris de ce qui se fait ailleurs : sans être un spécialiste de l’eau, je visite des salons professionnels pour découvrir des solutions, me tenir informé des évolutions techniques. Je conseille deux salons très instructifs. Pollutec à Lyon, un salon international sur les solutions pour l’environnement qui s’adresse aux industries et aux collectivités. pour les industries, les villes et les collectivités. Et Le Carrefour de l’eau, à Rennes, un salon spécialisé dans le traitement de l’eau.

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Le projet en détails

Dates clés

Décembre 2002

Lancement du projet, signature d’un avenant au contrat de Veolia, le délégataire

Octobre 2023

Démarrage des travaux

Décembre 2024

Fin des travaux

Avril - Juin 2025

Inauguration des deux unités de traitement et mise en service

Chiffres clés

3

puits exploités

2

millions d'euros investis

150

m3 d’eau par heure (capacité)

À retenir

Investir dans de nouvelles unités de traitement de l’eau potable pérennes permet de sécuriser l’alimentation en eau potable de la population en période de sécheresse et de répartir les zones de pompage pour éviter d’assécher les rivières

Le charbon actif à grain est une solution simple et vertueuse pour traiter l’eau : les pesticides sont éliminés sans utiliser de produits chimiques et l’essentiel du charbon est réutilisé après une régénération à haute température

L’investissement de départ peut sembler élevé – 2 M€ financés par la Communauté d’agglomération – mais cette solution est plus économe sur la durée que de louer des unités mobiles de traitement de l’eau potable le retour sur investissement est assez rapide

Ressources

Deux nouvelles stations de traitement pour garantir de l’eau potable

Le Bien Public

Les partenaires de ce projet

veolia

Veolia

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

En savoir plus sur la Communauté d’Agglomération Beaune Côte et Sud

habitants en 2022

50 592

communes de Côte d'Or

48

communes de Saône et Loire

5

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