La Métropole Nice Côte d’Azur (06) propose, via des fontaines innovantes, de l’eau fraiche plate et pétillante aux riverains et touristes

Comment le sujet de l’installation de fontaines de distribution d’eau plate et pétillante s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Sandrine Tressel : La question de l’accès à une eau potable de qualité, gratuite et en libre-service s’est imposée à la Métropole Nice Côte d’Azur dans un double contexte : une volonté affirmée de promouvoir une ville plus durable et plus solidaire, et l’opportunité de valoriser notre ressource en eau exceptionnelle, directement issue de nos montagnes proches. L’idée est venue de la volonté de Christian Estrosi, président de la métropole, d’offrir aux riverains et aux touristes, une eau fraiche durant toute l’année. Le projet de fontaines est né d’une convergence entre des enjeux écologiques, de santé publique, et d’aménagement du territoire. Cela faisait aussi plusieurs années que la canicule était présente et offrir de l’eau gratuitement était important. Nous avons été l’une des premières métropoles à proposer ce type de fontaines distribuant de l’eau fraiche, plate et pétillante sur le territoire français.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Sandrine Tressel : Nous nous sommes inspirés de la régie Eau de Paris (notre grande sœur de régie publique de l’eau) qui a installé de nombreuses fontaines sur le territoire parisien, mais aussi d’initiatives internationales. Le modèle italien de distribution d’eau pétillante publique a également retenu notre attention. Cela nous a confortés dans l’idée que nous pouvions proposer un service moderne, utile et accessible à tous, notamment en période estivale sur le littoral.

Est-ce qu’une étude de faisabilité ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Sandrine Tressel : Oui, une étude technique complète a été menée en amont : faisabilité hydraulique, raccordement, contraintes d’exploitation, maintenance. L’idée était de pouvoir se servir des réseaux communaux existants (eau et électricité) à proximité immédiate, afin d’éviter des travaux de raccordement trop importants. Ici à Cagnes-sur-Mer, nous avions le réseau d’eau alimentant les douches publiques du bord de mer à quelques mètres et le réseau électrique reliant les candélabres de l’éclairage publique.
Nous avons également étudié le choix des emplacements d’un point de vue stratégique, nous voulions installer les fontaines dans des endroits très fréquentés mais aussi dans des endroits plutôt sécurisés pour éviter le vandalisme.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maitriser avant de se lancer dans ce projet ?

Jeremy Lemasson et Mohamed Raouafi : Pour assurer la maintenance des fontaines, nous avons dû nous former auprès du prestataire Fontainéo. En effet, l’eau qui alimente ces fontaines est proposée fraîche, plate et pétillante. Cette prestation, implique de passer cette eau déjà parfaitement potable dans un système réfrigérant puis avec une adjonction de gaz carbonique pour la version pétillante. Pour éviter toute dégradation de la qualité de l’eau distribuée, elle repasse ensuite dans deux filtres, un à UV, l’autre à charbon actif après rafraichissement et gazéification. Nous devons donc nous assurer une fois par semaine que le système fonctionne bien, recharger les bonbonnes de gaz carbonique, nettoyer la façade et le système extérieur de distribution. Cela nécessite des connaissances spécifiques que nous avons acquises. La maintenance en cas de problème est également de notre ressort et pour cela nous disposons d’un stock de pièces de rechange pour pouvoir intervenir rapidement. Car dès que la fontaine dysfonctionne, de nombreux riverains se plaignent quasi-immédiatement à la mairie annexe située à quelques encablures, donc nous agissons au plus vite pour rétablir la distribution !

Sandrine Tressel : Lorsque nous avons décidé de la mise en place des fontaines, nous avons également dialogué avec chaque commune concernée de la métropole pour la gestion du projet du point de vue urbain, avec les autorisations de voirie correspondantes, le raccordement eau et électricité… Bref, c’est un véritable travail d’équipe qui a rendu ce projet possible.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Sandrine Tressel : Le choix d’installer les premières fontaines sur le littoral a été stratégique pour toucher à la fois les résidents, les touristes et les actifs. L’adhésion citoyenne a été renforcée par une communication positive sur la qualité de notre eau et sur la réduction des déchets plastiques. Nous avons eu beaucoup d’articles et sommes même passés aux informations nationales, nous étions très sollicités sur ce sujet d’autant plus que l’année des premières installations était en 2017, année où nous avons connu une très forte canicule. Aujourd’hui, nous pouvons dire que l’adhésion des citoyens est totale puisqu’ils plébiscitent la fontaine au delà de nos espérances ! Pendant la période estivale, cette fontaine située en bord de mer sur la commune de Cagnes-sur-Mer distribue jusqu’à 900 litres par jour. En moyenne sur l’année, c’est environ 500 litres d’eau par jour.

Comment la collectivité a-t-elle financé le projet et quelles sont les aides sollicitées et obtenues ?

Sandrine Tressel : Le projet a été totalement financé par la régie Eau d’Azur.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la commune dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Olivier Moreau : Nous avons collaboré avec l’entreprise Fontainéo, spécialisée dans les équipements urbains innovants. Pour l’installation, ce sont nos équipes qui ont réalisé les travaux de voirie et de raccordement. En interne, toutes les directions de la régie ont été impliquées, des équipes techniques aux communicants, en passant par le laboratoire d’analyses de l’eau.