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Montluçon Communauté (03) écoute les fuites

Depuis 2014, la communauté d’agglomération de Montluçon est équipée de loggers, des capteurs de son qui permettent de prélocaliser les fuites sur son réseau d’eau potable.

Ce système de recherche de fuite fonctionne également avec l’expertise d’un technicien, qui, à l’oreille, va déterminer l’emplacement de la fuite.

Le rendement du réseau a progressé de 10 points pour atteindre 90 %.

Entretien avec Laurent Dubois, Fabrice Néron et Olivier Julien

Parole de collectivité
De gauche à droite : Fabrice Néron, en charge de recherches de fuites, Laurent Dubois, responsable méthodes et expertise technique et Olivier Julien, directeur Eau et Assainissement, travaillent pour Montluçon communauté - Crédits photo : Banque des Territoires
Distribution de l’eau

Ce projet est présenté par :

  • Laurent Dubois, responsable méthodes et expertise technique
  • Fabrice Néron, recherches de fuites
  • Olivier Julien, directeur Eau et Assainissement
Depuis 2023, nous avons 390 loggers corrélants, fixes et connectés en permanence. Les données remontent directement sur un serveur, via un réseau NB-IoT, qu’on appelle aussi la 5G des objets. Tous les matins, le technicien relève les informations collectées durant la nuit, puis il part sur le terrain pour, à l’oreille, repérer leur emplacement le plus finement possible
Laurent Dubois

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment ce projet de recherche de fuites s’est‐il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Nous avons commencé cette campagne de recherche de fuites sur le réseau d’eau potable en 2006. Le rendement du réseau était alors un peu en dessous de 80 %, or pour être éligible aux aides de l’Agence de l’eau, il faut avoir un rendement de plus de 80 %. En clair, cela signifie qu’entre ce qui est produit et ce qui est distribué aux abonnés, il ne doit pas y avoir plus de 20 % de perte. Ajouté à cela, d’ici à 2030, il nous faut réduire de 10 % les volumes prélevés. Or si nous prélevons moins, nous facturons moins, nous avons donc moins de recettes. La marge de manœuvre pour conserver notre niveau de recettes réside dans la suppression des fuites !

Aujourd’hui, le réseau affiche 89 à 90 % de rendement. Cela signifie que sur les 3 millions de m3 d’eau produits, il nous reste 300 000 m3 de fuites à trouver ! Mais il est plus difficile de progresser maintenant. Toutes les grosses fuites ou les fuites faciles ont été repérées et traitées.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Fabrice, qui est notre technicien spécialisé dans l’écoute et l’identification des fuites, est entré en contact avec d’autres collectivités territoriales. Au vu des rendements de leurs réseaux, il a pris les informations auprès des uns et des autres. Lors de formations, il a également pu échanger avec ses pairs et collecter des informations. L’Office International de l’Eau propose des formations en recherche de fuites qui ont été très utiles. Enfin, les fournisseurs de matériel d’écoute et de repérage de fuite sont aussi de bonnes sources d’inspiration.

Est‐ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Non, nous avions besoin de placer d’abord les appareils puis adapter ensuite. 

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans un tel projet ?

Il faut être accro. Nous avons la chance d’avoir un technicien qui est malheureux quand il ne trouve pas de fuite !

Il faut bien sûr avoir une bonne oreille. Fabrice s’est formé sur le terrain et aujourd’hui son savoir-faire est indispensable, difficilement remplaçable. Parfois il est appelé sur des chantiers : les techniciens ne peuvent pas distinguer entre deux conduites de fonte celle qui transporte du gaz de celle qui transporte de l’eau. Fabrice vient alors et avec ses appareils, il peut dire quelle conduite transporte quel fluide.

Il faut aussi très bien connaître son réseau, ce qui est le cas pour Fabrice.

Nous avons aussi un Système d’information géographique, cela permet de consigner des éléments comme la répétition des fuites, la distance entre les fuites, la nature de la fuite. C’est un outil précieux d’aide à la décision. Quand 4 ou 5 fuites ont lieu sur 200 mètres, on se rend bien compte qu’on est en présence d’une conduite en mauvais état.

Il faut aussi savoir croiser les informations auprès des collègues de la production ou des espaces verts : un remplissage de bassin ou un arrosage automatique peuvent produire les mêmes caractéristiques sonores qu’une fuite !

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a‐t‐elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Nous avons fait évoluer notre équipement de recherche de fuite avec le temps, avec les progrès technologiques également. Nous avons un « aquaphone », qui est comme une cloche que l’on pose sur la route, cela amplifie les sons transmis par vibration. Nous avons aussi des prélocalisateurs que l’on branche sur des bouches à clefs en fonction des besoins. De plus, actuellement, nous avons 390 loggers correlants, fixes et connectés en permanence. Les données remontent directement sur un serveur, via le réseau NB-IoT, qu’on appelle aussi la 5G des objets. Tous les matins, le technicien relève les informations collectées durant la nuit, puis il part sur le terrain pour, à l’oreille, repérer leur emplacement le plus finement possible.

Pour ce qui est de l’adhésion des citoyens, nous n’y sommes pas directement exposés. Toutefois, il arrive au technicien d’aller frapper à la porte des abonnés pour les informer qu’il y a très probablement une fuite ou bien un robinet ouvert chez eux. Les gens sont contents d’être avertis, plutôt que d’être confrontés à une facture énorme, même si la communauté d’agglo applique le dispositif Warsmann, qui, en cas de fuite, plafonne le montant de la facture exigible à deux fois la consommation habituelle. *

Comment avez-vous financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

L’achat des équipements a été subventionné à hauteur de 80 % par l’Agence de l’eau Loire Bretagne, le reste a été pris en charge par Montluçon communauté. 

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Les fournisseurs nous apportent des solutions concrètes.

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Le projet en détails

Dates clés

2014

Première session d’équipement

2023

Deuxième session d’équipement

Chiffres clés

270

km de réseau pour l’eau potable en zone urbaine

70

km en zone rurale

390

loggers correlants

À retenir

Nous avons trouvé des fuites dont nous ignorions l’existence avec de l’eau qui devait couler depuis longtemps

Les partenaires de ce projet

logo-agence-eau-loire-bretagne-aquagir

Agence de l'eau Loire-Bretagne

logo-OiEau

OIEAU

En savoir plus sur Montluçon Communauté

abonnés

23 000

habitants

59 471

Données de contact

L'eau sur mon territoire

logo aquarepère

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