Dans l’agglomération de Saint-Louis (68), les particuliers reçoivent une prime à l’achat d’un récupérateur d’eau

Comment le sujet du dispositif d’aide à l’achat d’un collecteur d’eau de pluie s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Lors de mon précédent mandat, nous avions déjà commencé à travailler avec 10 communes autour de la démarche Synergie, afin de pouvoir financer des mesures en faveur de nos administrés : sont nés ainsi la Prime Vélo et un dispositif d’aide à l’achat de petits composts. Fort de ces deux réussites, nous avons planché sur un dispositif d’aide à l’achat d’un récupérateur d’eau de pluie et, suite à la réorganisation et aux changements d’élus opérés en 2020, nous avons hérité à la communauté de communes de la compétence de l’eau : le projet a donc pu voir le jour, même s’il a été stoppé net par la pandémie de Covid-19.

Nous avons pu après la pandémie reprendre notre calendrier pour planifier le début de l’opération en 2023. Nous devions avant cela réfléchir aux critères d’éligibilité du programme : proposer l’aide à l’achat à tout locataire ou propriétaire d’une des communes membres de notre communauté de communes, limiter l’opération à une contribution par foyer et au réseau de revendeurs uniquement situés dans l’agglomération de Saint-Louis. Puis est venue la question du montant de l’aide, que nous avons fixée à 50% minimum par collecteur acheté, avec un plafond de 100 et 200 euros pour respectivement 1 000 et 2 000 litres de capacité pour le collecteur. L’idée est d’encourager les particuliers à développer une réserve d’eau pour l’été, notamment pour arroser les plantes et les potagers.  

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Via le programme Synergie, nous nous sommes renseignés sur les différents dispositifs existant dans d’autres territoires : des aides avaient déjà été mises en place pour les vélos, les récupérateurs d’eau. Nous avons également bénéficié d’un bon retour d’expérience de notre bureau d’études qui nous a encouragé sur ce projet.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Non, car aucune étude d’impact n’est nécessaire pour mettre en place une prime à verser aux particuliers.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

L’idéal pour mener ce type de projet est que la collectivité soit engagée sur la question de l’eau, mais surtout que la volonté politique soit au rendez-vous ! Nous avons surtout travaillé en interne – par l’intermédiaire d’une commission thématique – pour déterminer les barèmes d’attribution de la prime : nous avons ainsi déterminé qu’une cuve de 2 000 litres était suffisante pour réaliser des économies substantielles, et que nous pouvions fixer la prime sur cette base. 

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Nous ne voulions pas créer d’impatience auprès des citoyens, nous avons donc attendu que la délibération instituant l’aide soit prise. La presse a ensuite rendu compte de la décision et nous avons préparé notre principal outil de communication, la Lettre de l’Eau, où nous avons présenté le dispositif et le moyen d’y accéder (le site internet de Saint-Louis Agglomération). Lorsque nous avons commencé à communiquer, tout était prêt et en fonction. Via les jardins partagés, des collègues intéressés par le dispositif puis les premiers administrés, le bouche à oreille a vite fonctionné et l’adhésion a été unanime. 

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Malheureusement, à ce jour aucune aide n’existe pour aider les collectivités à promouvoir le financement de récupérateurs d’eau de pluie. Nous n’avons sollicité aucune subvention ou aide et réalisé l’opération en auto-financement. 

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné Saint-Louis Agglomération dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Tous les acteurs engagés sur ce projet l’étaient au niveau politique de Saint-Louis Agglomération, à la Commission Eau Potable.