Besoin d'aide ou de conseils personnalisés pour votre collectivité ?

La Vraie Croix (56) adapte l’aménagement de son village fleuri afin de réduire sa consommation d’eau

À l’Est de Vannes, la commune de La Vraie Croix (56) est réputée pour son fleurissement et la qualité de son cadre de vie. Ce qui lui vaut le sésame quatre fleurs des Villes et Villages Fleuris de France depuis 30 ans !

L’économie d’eau, avec la limitation de l’arrosage, est totalement intégré à la gestion des espaces verts. Avec les années, les potées suspendues de géraniums, gourmandes en arrosage, ont disparu au profit de plantes en pleine terre, de fleurs annuelles aux couleurs moins spectaculaires mais à la beauté plus durable.

Ici, la nature reprend ses droits, les jeunes plants sont privilégiés afin de prendre racine directement dans le sol, s’adaptant plus durablement à leur environnement et leur milieu naturel, hors d’une culture artificielle en substrat. Ce retour à la nature répond aussi à l’évolution du climat : les plantes choisies nécessitent moins d’arrosage et sont moins sensibles à la sècheresse. En effet, même si le village puisait sa ressource dans son plan d’eau, adaptait le goutte à goutte de ses potées il y a 25 ans, évitant ainsi les débordements et le gaspillage afin de maîtriser sa consommation d’eau, l’arrosage s’est drastiquement réduit au fil des ans grâce à cette gestion différenciée des espaces verts, consistant à ne pas appliquer la même intensité et la même nature de soins à l’ensemble du territoire.

La chance aussi, à un climat breton propice à la récupération de l’eau de pluie. Déjà, la création du local technique en 2008 a été assortie d’un collecteur d’eau de pluie avec une cuve enterrée de 20 m3 dédiée à l’arrosage. Par ailleurs, l’aménagement des lotissements s’inscrit aussi dans cette dynamique, avec l’installation de puisards afin de gérer l’eau à la parcelle, la mise en place de chemins ensablés pour une meilleure perméabilité, ainsi que des noues enherbées pour favoriser le ruissellement de l’eau en excès.

Entretien avec Pascal Guiblin et Christophe Stévant

Parole de collectivité
Pascal Guiblin, maire élu en 2020 à la municipalité de La Vraie Croix, et Christophe Stévant, responsable des espaces verts depuis 2016, entré en tant que technicien en 1996 – Crédits photo : Banque des Territoires
Gestion des eaux pluviales

Ce projet est présenté par :

  • Pascal Guiblin, maire de La Vraie Croix
  • Christophe Stévant, responsable des espaces verts
Dans ce village rural, issu de l’héritage du monde agricole, la conscience environnementale est celle du bon sens.
Pascal Guiblin

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment cette politique de gestion différenciée des espaces verts et de limitation des arrosages s’est‐elle imposée à l’agenda de votre collectivité ?

Dans ce village rural, issu de l’héritage du monde agricole, la conscience environnementale est celle du bon sens. Elle a toujours été le fil conducteur des politiques d’aménagement du village. Prendre soin de la nature et des ressources naturelles se vit comme une évidence. C’est ainsi plus facile à intégrer pour la population, les anciens comme les nouveaux arrivants.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Le bon sens agricole fait partie des inspirations. Mais il y a aussi le jury national des Villes et Villages Fleuris avec qui nous avons beaucoup échangé, et qui nous a permis de nous remettre en question afin de choisir des orientations pour le développement du village et l’aménagement des espaces verts. Monique Danion, ex-maire de la commune, était également élue régionale. Sa vision est ainsi allée plus loin. Par ailleurs, nous avons également des échanges avec nos fournisseurs et partenaires, qui nous ont amené progressivement sur de nouvelles techniques et méthodes de culture et d’entretien des espaces verts. L’appétence de Christophe Stévant pour son métier l’incite également à se former en continu à une bonne gestion des espaces verts. Formé à la gestion différenciée et également auprès du centre de formation de la fonction publique, il a bénéficié des conseils d’un écologue de profession.

Nous sommes également allés visiter le village de Chédigny (37) près de Tours, réputé pour son fleurissement et ses roses. La commune entière est classée Jardin Remarquable depuis 2020 ! Elle compte 1 000 rosiers de 300 variétés, 1 500 bulbes, une centaine d’arbustes et plus de 3 000 vivaces. C’est ce qui nous a inspiré l’aménagement futur de deux rues au cœur du bourg, avec la plantation de fleurs grimpantes, dont des roses.

Est‐ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Il n’y a pas eu d’études de faisabilité ou d’impact, tout s’est organisé au fil de l’eau, de manière évolutive.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Les compétences nécessaires concernent la connaissance et la maîtrise de la gestion différenciée des espaces verts pour les services techniques de la municipalité. L’équipe bénéficie de l’appui et de la volonté des élus qui souhaitent aller dans la même direction. C’est un vrai travail d’équipe ! Nous sommes sensibles à la notion de ressource naturelle, ainsi la question qui se pose souvent, c’est : comment faire mieux avec moins ?

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a‐t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

La planification s’est faite naturellement sans objectif temporel. Les services techniques, eux, mettent en œuvre cette évolution et ces changements, avec la fin progressive des potées suspendues et des jardinières au profit de plantations en pleine terre. À chaque réflexion concernant de nouveaux projets d’aménagement, les services techniques sont consultés. C’est le cas notamment pour la création de lotissements, le réaménagement du cœur de bourg ou de la rue Joseph-Rouxel. Les élus échangent avec les services techniques sur la manière d’intégrer la nature et les plantations, afin d’en optimiser la gestion et l’entretien. Pour cela, ils sont également accompagnés de bureau d’études et de paysagistes.

Concernant l’adhésion des citoyens, la municipalité organise parfois des portes à portes. Comme c’était le cas pour l’aménagement des rues Joseph-Rouxel et des Templiers qui vont être végétalisées de grimpants. Se sont alors posées les questions du percement des murs d’habitation et de la pleine terre laissée au sol. Des échanges sont organisés afin de rassurer les habitants sur d’éventuelles problématiques d’infiltration et de les accompagner à ce changement. L’information est multiple et toute l’année pour assurer cette adhésion : elle provient des bulletins municipaux ou d’échanges lors des vœux du maire.

Comment la commune de La Vraie Croix a financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Aucun financement supplémentaire n’a été nécessaire. Aucune aide financière requise.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné La Vraie Croix dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Des bureaux d’études ont accompagné la commune dans cette évolution : l’atelier paysage et urbanisme Ersilie à Guer et le cabinet 7 Lieux à Angers.

Financement de projets en faveur de l’environnement

Profitez d’une offre de financement des projets en faveur de l’environnement : gestion de l’eau, etc.

Le projet en détails

Dates clés

2018

Obtention du prix exceptionnel de la « Fleur d’Or" 2018

2022

Remplacement des 3 000 plantes annuelles par les premières plantes vivaces

Chiffres clés

300

plantes annuelles contre 6 000 auparavant

0

litre d'eau d'arrosage par semaine contre 10 000 avant

Résultats

  • L’arrosage est ainsi passé de 10 000 litres d’eau par semaine en 1996, représentant l’équivalent de 36 heures de main d’œuvre – à deux techniciens – pour l’arrosage des 6 000 plantes annuelles retombantes en jardinières et en potées, à un arrosage quasiment nul aujourd’hui
  • Désormais, une heure d’arrosage suffit, trois fois par semaine, seulement entre le 15 juillet et le 15 août

À retenir

L’économie de la ressource, l’économie financière et l’économie de moyens qui en découlent.

Une stratégie dans l’air du temps qui doit faire écho auprès de la population pour l’inciter à faire de même, grâce à une éducation silencieuse, en montrant l’exemple de ce qui est possible de faire chez soi.

La perception de la population qui considère que le village est moins fleuri qu’avant. Egalement, un village toujours en chantier : rien n’est abouti. Les plantes vivent et meurent.

Ressources

Villes et Villages fleuris - Un fleurissement très abondant, oeuvre de tous les habitants.

Lieu de rencontre d’une terre d’histoire et d’un village-jardin, La Vraie-Croix (Morbihan, 1473 hab.) est un bourg typiquement breton, construit en pierres de granit grises, enluminées par une profusion de fleurs de toutes espèces. Cette année, le jury des « Villes et Villages Fleuris » a non seulement confirmé le label 4 Fleurs de la commune, mais il lui a également attribué le trophée exceptionnel de la « Fleur d’Or » 2018

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

atelier-ersilie-logo

Atelier paysage et urbanisme Ersilie

Logo-sept-Lieues

Cabinet Sept Lieux

En savoir plus sur La Vraie Croix

habitants

1 492

Donnée de contact

Vous êtes passés à l'action sur la gestion de l'eau ?

Je souhaite profiter des offres de financement de la Banque des Territoires pour mon projet

Les champs marqués de * sont obligatoires

Seuls les numéros et caractères #, -, * sont acceptés.

Votre projet

Le financement de votre projet

Autres financements

Vous souhaitez partager un retour expérience ?

Les champs marqués de * sont obligatoires

Seuls les numéros et caractères #, -, * sont acceptés.