Description détaillée de la proposition
Pourquoi généraliser le paillage des sols dans une collectivité ?
Il est essentiel pour les collectivités locales de mettre en œuvre des solutions durables pour économiser les ressources en eau. Ces économies sont souvent réalisées sur les espaces verts communaux, gourmands en eau. Pourtant, ces espaces sont vitaux pour la biodiversité du territoire et le bien-être des populations. En outre, ils permettent de s’adapter au réchauffement climatique en formant des îlots de fraîcheur.
Dans ces espaces comme ailleurs, l’évaporation est souvent un grand adversaire du jardinier, qui multiplie les arrosages pour pallier les pertes en eau induites. Alors, comment allier la préservation des espaces verts et la lutte contre l’évaporation ? Il existe de nombreuses solutions, parmi lesquelles le paillage des sols, qui consiste à recouvrir la terre à nu par une variété de matériaux organiques et minéraux.
En quoi consiste le paillage des sols ?
Le paillage peut être réalisé avec une variété de matériaux, tels que le compost, les copeaux de bois, la paille, les feuilles mortes, les tontes de gazon, les toiles de coco ou de jute, les billes d’argile, le sable, les gravillons, etc. Il est placé autour de la base des arbres ou des végétaux. Ainsi, il forme une barrière isolante entre le sol et l’air et une protection contre les rayons du soleil.
Comment mettre en place un paillage ?
Impliquer la population et faire la pédagogie de l’opération est important pour changer les pratiques à grande échelle : la collectivité peut commencer par pailler les pieds des arbres et les massifs dans les espaces publics, tout en encourageant les résidents à faire de même dans leurs jardins. Des ateliers de démonstration et des brochures informatives peuvent être utilisés pour éduquer les administrés sur les avantages du paillage et les techniques appropriées.
Quelles sont les limites du paillage ?
Attention, il n’est pas question d’artificialiser les sols. Le paillage doit rester respirant et laisser s’infiltrer l’eau et circuler les insectes. Ainsi, les paillages plastiques ou minéraux trop épais sont à proscrire. De même, si les paillages minéraux sont plus simples à mettre en place et tiennent plus longtemps, ils conservent moins bien l’humidité des sols et réchauffent les alentours, ce qui peut être contraire au but recherché.
Quels sont les bénéfices du paillage ?
Le paillage n’a que des avantages ! Il permet de recréer des conditions « naturelles » du sol. Ainsi, il :
- Contient l’humidité de la terre ;
- Limite l’évaporation de l’eau ;
- Sert de « tampon thermique » contre la chaleur et le froid ;
- Repousse les ravageurs et les mauvaises herbes ;Diminue les éclaboussures sur les plantes (et ainsi les maladies) ;
- Réduit le tassement de la terre ;
- Permet la reconstitution d’une microfaune.
Le paillage est donc l’allié imparable de tout jardinier, dans les espaces privés comme publics ! Inévitablement, tous ces bénéfices directs du paillage permettent des économies substantielles, tant financières qu’en ressources (en eau et en autres matières premières).
Comment systématiser le paillage ?
La formation des agents chargés de l’entretien des espaces verts est le préambule à tout changement de doctrine lié au paillage dans les collectivités. Il est ensuite possible de se procurer des matériaux de paillage en régie, par exemple en recyclant certains déchets végétaux (tontes, feuilles mortes, sapins de Noël réduits en copeaux… tout est possible !), ou en achetant des matériaux « clé en main ». Une campagne de sensibilisation auprès de la population permet de s’assurer de sa compréhension et de son soutien. La collaboration avec des organisations environnementales locales pourrait également être bénéfique pour soutenir et promouvoir cette initiative.
Comment procéder ?
- Étape 1 : Mettre le paillage à l’agenda des services ;
- Étape 2 : S’inspirer des expériences de collectivités ou d’organisations ayant mis en place le paillage dans leurs espaces ;
- Étape 3 : Piloter la montée en compétences des différents acteurs impliqués, tels que les agents et les techniciens chargés des espaces verts ;
- Étape 4 : Réaliser les diagnostics afin de déterminer les matériaux en accord avec la biodiversité locale ;
- Étape 5 : Identifier les financements éventuels auxquels votre territoire peut prétendre, dans un objectif général d’économies d’eau ;
- Étape 6 : Mettre en œuvre le projet, par exemple au début du printemps qui est un moment idéal pour le paillage.
Comment mesurer la réussite de l’action ?
Il est possible de mesurer la réussite de cette initiative par des indicateurs tels que la réduction de la consommation d’eau, l’augmentation du nombre de résidents pratiquant le paillage, et l’amélioration de la qualité du sol. Selon certaines estimations, le paillage peut réduire les besoins en eau d’un arbre de 25 à 50%. Si ces économies étaient reproduites à l’échelle d’une municipalité, cela pourrait entraîner une réduction significative de la consommation d’eau globale.
Quelques données clés sur la proposition
Pourcentage d'économie d'eau possible
Proposition applicable pour les collectivités suivantes
Urbain Applicable
Péri-Urbain Applicable
Rural Applicable
Montagne Applicable
Littoral Applicable
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