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A Bennwihr (68), l’éco-pâturage au service de la lutte contre la renouée du Japon

Dans certains secteurs de bords de rivières à Bennwihr (Haut-Rhin), la renouée du Japon peut atteindre une hauteur de 3 mètres et empêcher toute autre végétation de se développer. Pour lutter contre cette plante invasive, le Syndicat Mixte Rivières de Haute-Alsace et la SAVA (Section Aménagement Végétal d’Alsace) se sont associées et ont fait intervenir des moutons pour épuiser les rhizomes de la renouée au bord de la rivière Fecht. L’éco-pâturage permet une meilleure lutte que la mécanisation, et les résultats sont déjà visibles à l’œil nu.

Entretien avec Florent Thien (Rivières de Haute-Alsace), Stéphane Lachenal et Guillaume Stoquert (SAVA)

Parole de collectivité
Florent Thien, Stéphane Lachenal et Guillaume Stoquert - Crédits photo : Banque des Territoires
Gestion des milieux aquatiques

Ce projet est porté par :

  • Florent Thien (Technicien Rivières de Haute-Alsace)
  • Stéphane Lachenal (Conducteur de travaux SAVA)
  • Guillaume Stoquert (Conducteur de travaux SAVA)

 

« Pour faire face à la renouée du Japon toujours plus envahissante, l’éco-pâturage s’est révélé être un excellent allié pour réduire ses impacts et restaurer la biodiversité dans le lit majeur de la Fecht. »

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le sujet de l’éco-pâturage s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Florent Thien : Nous menions déjà ce type de projet dans le sud du département, avec un autre prestataire et sur de plus petites zones. Sur ce secteur de la Fecht, nous avions de plus grands besoins, certains secteurs étant très infestés par la renouée.

Guillaume Stoquert : La SAVA a proposé à Rivières de Haute-Alsace de monter un cheptel, il y a trois ans. Nous avons pris le temps de lancer toutes les démarches pour en arriver à la lutte menée aujourd’hui.

 

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

GS : Nous nous sommes d’abord fait accompagner par une entreprise qui aide les associations à ouvrir des filières d’éco-pâturage partout en France. Une personne est venue nous conseiller en nous partageant des expériences déjà réalisées avec la SNCF en Île-de-France (l’entretien des talus avec des animaux, via l’association Animal&Cité) et la commune de Muttersholtz (également située en Alsace), qui travaille régulièrement avec une bergère. Nous avons eu l’occasion de discuter avec le maire de la ville et de prendre conscience de l’utilité de cette démarche, à l’inverse de la mécanisation.

 

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

GS : Les précédents projets similaires que nous avons menés nous ont permis de dresser un constat sans appel : la renouée du Japon prolifère très vite et les animaux constituent une meilleure alternative à la mécanisation des bords de rivières. On redonne de l’espace aux moutons, qui par leur intervention permettent un changement vertueux de biodiversité utile à tout l’écosystème, tant en terme de flore que de faune. De plus, nous travaillons avec une race de moutons qui se perd, le solognote, et qui ne compte plus que 3 300 brebis reproductrices en France. Tous ces éléments poussaient en faveur du projet, qui est appelé à se développer dans plus d’endroits désormais.

 

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

GS : Je ne recommanderais à personne de se lancer sans connaissances solides : une activité  de pastoralisme telle que celle-ci nécessite une surveillance rigoureuse des bêtes pour éviter les fuites, un suivi vétérinaire, un numéro d’élevage, une bonne logistique globale.

J’avais personnellement déjà travaillé avec des amis éleveurs sur ces problématiques, après m’être formé au lycée agricole de Rouffach. Il nous fallait tout de même trouver un vétérinaire compétent pour nous accompagner sur ce projet.

SL : Nous avons assuré un suivi vétérinaire durant les premières interventions des moutons, pour nous apercevoir qu’un temps d’adaptation était nécessaire à leur système digestif. En les faisant pâturer 1 heure durant quelques jours, puis 2 heures, puis 3 heures… leur organisme s’adapte à la renouée.

 

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

GS : Il n’y a pas eu de communication à proprement parler sur ce secteur de Bennwihr. En revanche, notre travail sur les remparts de Bergheim avait été mis en avant lors de l’élection du Plus Beau Village de France, en 2022. Mais c’est surtout le bouche-à-oreille qui constitue notre principale communication…

SL : Ce projet est appelé à s’étendre, mais son potentiel de développement tient avant tout à sa pérennité financière et à la volonté politique. Notre réalité est principalement économique, sur la base de notre investissement (la bétaillère, les filets, le cheptel) et du temps humain à s’occuper des bêtes, qui est incompressible.

 

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

GS : La SAVA a reçu une petite subvention pour la bétaillère, mais nous n’avons pas pu recevoir d’aides particulières en raison des faibles montants d’investissement en matériel.

FT : Du côté du syndicat, nous avons fonctionné en auto-financement à 80%, et reçu une aide de la CEA à hauteur de 20%. Ce budget global a permis de payer la prestation d’éco-pâturage annuelle à la SAVA.

 

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagné dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

FT : Sur ce projet, nous sommes les seuls acteurs.

GS : Mais dans d’autres cas de figure certaines communes nous demandent d’intervenir avec les moutons, à l’instar de la mairie de Bergheim.

Le projet en détails

Dates clés

2019

Mise à l'agenda

2019-2022

Inspiration & Compétences

2019-2022

Diagnostic & Planification

2019-2022

Réalisation

Chiffres clés

1 à 3 Hectares
Surfaces pâturées
90 têtes de cheptel
Nombre de moutons utilisés
3 à 1 mètres
Des plants de renoue réduits

Résultats

  • Le cours d’eau est en effet vecteur de la propagation. Il reste toujours de la renouée, notamment sur les berges où les animaux ne peuvent pas aller, mais le risque de diffusion est lar-gement limité.
  • Au sein des communes, on note aussi un effet positif de l’écopâturage sur les gens, heureux de voir les animaux voire, via les scolaires, de sortir spécialement pour les rencontrer. Et leur travail fait moins de bruits que 3 tondeuses réunies !

À retenir

L’efficacité de l’intervention : grâce à la baisse de la renouée, nous avons noté un retour de la biodiversité, et ce dès la première année d’intervention, notamment au niveau de la strate herbacée. La perspective paysagère sur la rivière s’est également bien dégagée.

La sécurité sur la rivière s’est aussi améliorée : de moins gros volumes de matériaux sont susceptibles de partir en cas de crue, et le risque d’embâcles est moindre. Sans compter la diminution du potentiel d’insémination dans d’autres endroits.

Pour l’instant, c’est le manque de financements qui risque de bloquer le développement de ce projet.

En savoir plus sur la commune de Bennwhir

Nombre d'habitants

1 387

Données de contact

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