Lille (59) renature ses berges avec les habitants

Gestion des milieux aquatiques
Depuis 2015, Lille renature les berges de sa rivière la Deûle. Un chantier de longue haleine pour restaurer la...
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Le Syndicat mixte de la Vallée de l’Airaines (80) améliore la qualité des eaux et la continuité hydro-écologique de cet affluent de la Somme. Avec son plan de gestion pluriannuel, l’établissement intervient sur les rives et le lit du cours d’eau pour ralentir le courant et favoriser le frai des poissons. Le Syndicat met également en œuvre de gros chantiers d’effacements des seuils. Réalisés avec l’appui technique de l’EPTB Somme-AMEVA, ils sont financés intégralement par l’Agence de l’Eau Artois-Picardie et le FEDER. Les premiers résultats sont là, avec la remontée des truites de mer.
Le projet est porté par :
Le Syndicat mixte de la Vallée de l’Airaines (80) est le gestionnaire du réseau hydrographique du bassin de l’Airaines, un affluent de la Somme. Cette rivière de première catégorie, où l’on trouve notamment des truites fario, traverse huit communes regroupées dans deux intercommunalités différentes. C’est pour cette raison (deux intercommunalités distinctes) que le Syndicat mixte a pris la compétence “eau”, qui est du ressort de la Communauté d’agglomération de la Baie de Somme. Dès 2001, suite à de fortes inondations, nous avons pris conscience de l’importance du sujet.
Actuellement, le lit mineur de l’Airaines, long d’une vingtaine de kilomètres, a une qualité moyenne de ses masses d’eau. Il est cloisonné, avec pas moins de 14 obstacles. Ceux-ci altèrent la qualité et la fonctionnalité du milieu aquatique, en empêchant notamment la circulation des espèces. La Directive cadre européenne sur l’eau et le SDAGE Artois-Picardie nous fixent l’objectif d’un bon état écologique d’ici 2027. Le Syndicat mixte a donc fait de la restauration de la continuité écologique une priorité dès le plan de gestion 2011-2015.
Cinq seuils ont déjà été effacés en 2023. D’autres projets s’avéraient plus complexes (techniques difficiles à mettre en œuvre, travaux coûteux, usages à maintenir…) Cela était le cas notamment pour deux projets situés sur des terrains privés, le moulin de Bettencourt-Rivière et la pisciculture du Môle à Airaines. Depuis 2012, les propriétaires privés riverains sont obligés d’engager les travaux nécessaires à la continuité écologique, un délai qui courait jusque 2023. Le Syndicat mixte a proposé au propriétaire du moulin de conventionner pour gérer les travaux à sa place, après que l’AMEVA a identifié une pris en charge intégrale par des subventions. De son côté, le pisciculteur a préféré piloter ce chantier.
Pour notre plan de gestion comme pour les travaux plus exceptionnels de restauration écologique qui ont bénéficié de financements spécifiques, nous travaillons étroitement avec avec l’EPTB Somme-AMEVA. Il apporte aux collectivités une assistance technique, juridique et administrative sur les projets de protection et de gestion de l’eau.
Notre plan de gestion 2018-2023 a été écrit avec l’AMEVA. Le premier plan, entre 2013 et 2018, était d’ailleurs l’un des premiers du genre. Pour la période 2013-2018, nous sommes intervenus en posant des enrochements pour ralentir le courant et en rétrécissant le lit de l’Airaines par des réfections de talus et des plantations de saules. Nous rechargeons le lit en graviers, pour favoriser le frai des poissons.
La rivière traversant de nombreuses pâtures, nous avons aussi aménagé des clôtures sur les rives et des abreuvoirs reliés au cours d’eau, pour éviter que le bétail ne pollue l’eau et n’abîme les berges. Nous veillons surtout à maintenir un entretien régulier. Cela doit être notre priorité.
Nous avons aussi réalisé des travaux plus lourds de restauration de la continuité hydro-écologique en supprimant des seuils dont les hauteurs empêchent la circulation des poissons. Suite à un arrêté préfectoral obligeant les propriétaires d’ouvrages à assurer la continuité piscicole et sédimentaire, le Syndicat mixte a lancé des travaux de restauration écologique de la rivière Airaines au droit de trois ouvrages : le seuil du Mermont sur la commune d’Airaines, le seuil de l’ancienne pisciculture sur la commune de Laleu, le seuil de la ruelle Merin sur la commune d’Airaines.
Nous avons aussi achevé un beau chantier au moulin de Bettencourt-Rivière en 2017. Avec bien sûr l’accord du propriétaire, nous avons asséché le bas de la chute d’eau et reconfiguré les berges pour la réduire. Pour ralentir le cours d’eau et permettre le passage des poissons, une série de plots en béton ont été posés dans le lit de la rivière. Tous ces chantiers de restauration de la continuité hydro-écologique ont été financés intégralement par des subventions de l’Agence de l’Eau Artois Picardie et du FEDER.
De solides connaissances sur la réglementation sont très utiles. Des compétences assez poussées en hydrologie sont également nécessaires : il faut développer des modélisations pour estimer l’impact des différentes options sur la hauteur et la circulation de l’eau.
Pour les gros chantiers de restauration de la continuité hydro-écologique, nous avons d’ailleurs fait appel à un bureau d’études spécialisé pour les missions de maîtrise d’œuvre.
Pour le plan de gestion, nous avons sollicité l’AMEVA qui a mis en place depuis 2007 une mission d’assistance technique à l’aménagement et l’entretien des rivières (MATAER).
Dans tous les cas, je demande aux élus délégués de chaque commune de vérifier régulièrement sur place la conformité des travaux décidés par le Syndicat mixte.
Il reste assez compliqué d’expliquer aux riverains (150 dans ma commune de Longpré-les-Corps-Sains) qu’ils sont tenus d’entretenir les rives qui sont sur leur propriété, notamment d’enlever les embâcles et d’abattre les arbres menaçant la tenue des berges. Il est encore plus difficile de rappeler qu’ils sont dans l’obligation d’engager des travaux d’effacement des seuils. L’adhésion passe par beaucoup de pédagogie et de communication répétée dans les supports de communication des communes et sur le terrain.
Nous demandons aussi aux élus délégués de chaque village de nous faire remonter les mauvaises pratiques pour aller en discuter systématiquement avec les contrevenants. Nous sommes notamment très vigilants sur la façon dont les riverains constituent les rives. Ils utilisent souvent des matériaux de récupération comme les tôles en fibrociment, alors que seuls les enrochements et le bois sont autorisés. Même un jet de tontes de haies dans l’Airaines a bel et bien un impact sur la rivière !
Notre plan de gestion 2018-2023 qui s’élève à plus de 200 000 € est financé par l’Agence de l’Eau (50%), le Département de la Somme (15%), la Région Hauts-de-France (15%). Les 20% restants sont à la charge du Syndicat mixte et sont financés grâce à la redevance versée par les deux EPCI. Elle est calculée au prorata du nombre d’habitants, du linéaire de cours d’eau et de la quantité de bassins versants de chaque commune.
Pour les chantiers de restauration de la continuité hydro-écologique, nous créons une ligne de trésorerie et recherchons un financement intégral par des subventions. Pour les derniers chantiers de ce type, les travaux ont été financés par l’Agence de l’Eau Artois-Picardie (70%) et l’Europa via le FEDER (30%). Chacun de ces projets coûte entre 150 000 et 250 000 €.
Mise à l'agenda du projet
Diagnostic et planification
Réalisation
Les chantiers de restauration de la continuité hydro-écologique subventionnés à 100%
L'effacement des seuils comme pratique concluante
Une adhésion des riverains difficile à obtenir
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