Lille (59) renature ses berges avec les habitants

Gestion des milieux aquatiques
Depuis 2015, Lille renature les berges de sa rivière la Deûle. Un chantier de longue haleine pour restaurer la...
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Dans le Boulonnais, l’établissement public territorial de bassin SYMSAGEB met en œuvre un plan de gestion pluriannuel pour améliorer la qualité de l’eau des cours d’eau côtiers la Slack, le Wimereux et la Liane. Un plan cofinancé par l’Agence de l’Eau et qui s’inscrit dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau européenne. Pour atteindre le bon état écologique des masses d’eau et prévenir les risques d’inondation, le syndicat mixte SYMSAGEB a établi un plan de gestion pluriannuel pour les fleuves côtiers la Slack, le Wimereux et la Liane. Afin de rétablir la continuité écologique et de faciliter la circulation des espèces, le Syndicat propose par ailleurs un accompagnement des propriétaires d’ouvrages pour réaliser des études ainsi que des travaux de mise en conformité. Il restaure les cours d’eau en reconstituant leur végétation, leur matelas alluvial et leurs méandres, en recalant ou en remplaçant les buses et en limitant le piétinement par le bétail. Des travaux cofinancés par l’Agence de l’Eau et qui s’inscrivent dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau.
Le projet est porté par :
Le SYMSAGEB (Syndicat mixte pour le schéma d’aménagement et de gestion des eaux du Boulonnais) intervient sur la prévention et la lutte contre les inondations et la gestion des milieux naturels aquatiques. C’est un établissement public territorial de bassin créé pour assurer une gestion globale et équilibrée de la ressource en eau sur le Boulonnais. Il regroupe les six intercommunalités du Boulonnais.
Il gère huit masses d’eau, dont trois petits fleuves côtiers qui sont le Wimereux, la Slack et la Liane. Le bassin versant de celui-ci est le plus urbanisé des trois, avec l’agglomération boulonnaise.
Si l’on y ajoute les ruisseaux côtiers, le territoire géré par le SYMSAGEB représente 700 km de cours d’eau, traversant 81 communes et de nombreuses parcelles privées.
L’état écologique de la Liane, de la Slack et du Wimereux est actuellement classé “moyen”. Notre objectif est d’arriver à un bon état d’ici 2027, en réponse à la Directive Cadre sur l’Eau européenne. Nous fixons ces objectifs de restauration dans le Plan de gestion pluriannuel.
Les causes de cet état dégradé sont multiples, à commencer par les eaux de rejet agricoles (essentiellement de l’élevage) et industrielles (exploitation de carrières, transformation du poisson). Il est d’autant plus important de limiter les pollutions que nos cours d’eau sont de petite taille. Nous sommes par ailleurs confrontés aux espèces invasives comme la renouée du Japon et l’impatiens de l’Himalaya.
Ces travaux permettent aussi aux cours d’eau de retrouver leur espace de mobilité, rendant possibles l’écoulement et le débordement des eaux de crue. Ils participent à notre action de lutte contre les inondations, qui fait l’objet par ailleurs d’un PAPI, Programme d’Actions de Prévention des Inondations. Celles-ci constituent un risque fort pour notre territoire, du fait d’un ruissellement important dû à la topographie et à la géologie.
Nous n’avions pas vraiment de source d’inspiration. La gestion de la bonne qualité des eaux était l’une des missions du SYMSAGEB dès sa création en 2002. Elle s’est faite par la mise en place d’un plan de gestion, qui permet de fixer des objectifs par tronçons, de mesurer les travaux faits et ceux qui restent à faire. Travailler ainsi permet d’être cohérents d’un point de vue environnemental et de concentrer les actions de restauration afin d’obtenir une vraie plus-value environnementale sur ces secteurs.
Ce plan est découpé en deux grands volets : l’entretien et la restauration. Son renouvellement est fixé a minima tous les dix ans. Les actions de restauration importantes font l’objet d’une enquête publique et d’une validation par l’Agence de l’eau et les intercommunalités concernées. L’élaboration du plan prend environ trois ans… Notre mission s’arrête bien sûr à la gestion des cours d’eau, nous n’avons pas les compétences pour limiter ou contrôler ce qui y est versé : c’est du ressort des collectivités ou de la police de l’eau.
Dans le cadre du plan de gestion 2015-2023, nous avons rétabli la continuité écologique par l’aménagement ou l’arasement de seuils, nombreux sur nos cours d’eau. Nous avons redynamisé le lit à certains endroits, voire reméandré et retiré des buses pour faciliter la circulation de l’eau et des espèces. Nous avons aussi restauré les cours d’eau en adoucissant les berges et reconstitué la ripisylve, cette zone plantée qui sert de refuge, de nidification et d’alimentation pour les animaux. Nous avons arraché les espèces invasives ou mal adaptées et planté des saules, qui “fixent” les berges. Enfin, pour éviter le piétinement par le bétail, nous avons installé des clôtures sur les rives et des pompes qui amènent l’eau directement dans les pâtures.
Neuf techniciens travaillent au sein du SYMSAGEB. Ils connaissent la dynamique des cours d’eau, maîtrisent la géologie, savent trouver des solutions. Quand des études plus poussées sont nécessaires, nous sollicitons des bureaux d’études extérieurs. Nous avons notamment fait appel à une entreprise spécialisée dans la restauration des berges, Delbende TP.
L’activité est très liée aux saisons : l’hiver est consacré à l’entretien et aux plantations des berges. Après un arrêt printanier pour ne pas déranger la reproduction des animaux, les travaux éventuels dans le lit de la rivière ont lieu entre le 15 juin et le 15 octobre.
Les intercommunalités membres du SYMSAGEB nous ont confié cette mission. Notre plan de gestion puis ses différents chantiers sont soumis à leur validation et présentés aux différents acteurs du territoire. Il faut toujours faire preuve de pédagogie, pour faire comprendre la portée collective de nos interventions mais aussi pour justifier les techniques et moyens utilisés, car c’est ce qui est souvent le plus critiqué.
Nous pouvons par ailleurs nous substituer aux propriétaires pour intervenir à leur place. En théorie, chacun doit entretenir les berges situées dans sa propriété, mais tous ne le font pas. La végétation prolifère, des branches tombent dans les cours d’eau et créent des embâcles (accumulation naturelle de matériaux apportés par l’eau).
Cependant, si nous avons autorité réglementaire pour le faire, cela n’a aucun caractère d’obligation. Il nous faut donc l’accord de tous les propriétaires (et exploitants en zone agricole) avant d’engager les travaux sur un tronçon. Il vaut mieux faire preuve de pédagogie. Après une réunion publique d’information, nous allons voir les personnes concernées individuellement.
Nous demandons aussi aux collectivités concernées comme aux acteurs locaux de bien veiller à nous faire remonter toutes les informations. Et nous organisons des visites de terrain avec les élus pour leur montrer les impacts bénéfiques de nos travaux.
Notre Plan de gestion est majoritairement financé par l’Agence de l’Eau Artois-Picardie.
Une délibération nous octroie un montant forfaitaire par kilomètre. Dans notre cas, 700km de cours d’eau sont concernés, donnant lieu à une subvention de 336 000€.
Concernant la restauration de la continuité écologique, l’Agence de l’Eau finance également les études ainsi que les aménagements à hauteur de 70% maximum. Ce pourcentage varie en fonction de l’ambition du projet retenu. Des subventions de la Région Hauts de France ou du FEDER peuvent également s’ajouter.
Le SYMSAGEB travaille en collaboration avec les nombreux acteurs associatifs du territoires :
Egalement avec nos partenaires publics :
Mise à l'agenda et inspiration
Compétences
Diagnostic et planification
Réalisation
Le bon état écologique des cours d'eau est un travail collectif
Le bon état écologique des cours d'eau dépend aussi de la mise en œuvre des plans de conformité des installations situées le long des berges et du bon vouloir des riverains. Il faut arriver à s'articuler avec l'ensemble des acteurs.
Les cours d'eau sont des milieux vivants. Entre la rédaction du plan de gestion et la réalisation de travaux sur un secteur, plusieurs années s'écoulent et le site peut avoir beaucoup changé. Cela nécessite de s'adapter en permanence.
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