Besoin d'aide ou de conseils personnalisés pour votre collectivité ?

A Martigues (13), 50 % d’eau économisée grâce à l’optimisation de l’arrosage

Les espaces verts contribuent à un cadre de vie agréable et constituent également des îlots de fraîcheur dans la ville. Mais ils requièrent une ressource en eau conséquente. En 2023, la ville de Martigues a mis en place une solution centralisée permettant un arrosage connecté et durable. Le dispositif, développé par la société marseillaise GreenCityZen, fonctionne grâce à la mise en place de sondes implantées dans le sol à proximité des végétaux qui relèvent plusieurs fois par jour le taux d’humidité et évaluent ainsi les besoins hydriques des plantes afin de déclencher l’arrosage en cas de besoin.  Le déclenchement d’un arrosage est défini en fonction des paramètres environnementaux et du taux d’humidité du sol. Ce dispositif apporte aussi une solution efficace à la gestion des fuites grâce à un comptage de la consommation d’eau très régulier, à l’heure, qui permet de déterminer toute consommation en dehors des heures programmées d’arrosage et de déclencher une alerte. La phase d’expérimentation, menée en 2023, témoigne d’une réduction de 50 % de l’eau consommée.

Entretien avec Sylvain Chauvet, Gilles Picard et Cyril Cros.

Parole de collectivité
Sylvain Chauvet, Gilles Picard et Cyril Cros - Crédits photo : Banque des Territoires
Gestion quantitative de la ressource

Ce projet est presenté par :

  • Gilles Picard, conseiller municipal délégué au numérique et à la ville connectée de Martigues
  • Sylvain Chauvet, chargé de développement ville connectée de Martigues
  • Cyril Cros, responsable service arrosage espaces verts de Martigues
Martigues devrait être, en 2025, la première ville française dont tout le système d’arrosage sera connecté. La ville de Toulouse nous a contactés pour s’appuyer sur notre retour d’expérience. Lorsque j’étais artificier, je me réjouissais de générer des « effets Waouh ! ». C’est ce que j’ai le sentiment de concrétiser aujourd’hui avec ce projet porteur de sens

Gilles Picard

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le sujet de l’arrosage connecté s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Gilles Picard – La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est soumise, depuis des années, à des pressions accrues au niveau de la ressource en eau. 2022 s’est caractérisée par une sécheresse hivernale d’une ampleur inégalée. Comme nous ne voulions pas que nos espaces verts se cantonnent à des rochers et des cactus, nous avons dû imaginer une solution innovante pour optimiser l’arrosage de nos espaces verts. En effet, Martigues n’est pas desservie par le canal de Provence et ne compte pas de forages. Il convenait donc d’agir sur la quantité d’eau utilisée.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Sylvain Chauvet – Nous avons étudié ce que d’autres collectivités avaient mis en place, notamment Venelles, Marseille et Port-de-Bouc. Il s’agit de trois systèmes complètement différents, ce qui a alimenté nos réflexions. Nous avons identifié deux offres techniques, celle de GreenCityZen, entreprise marseillaise et celle de Solem. La première était plus conforme à nos attentes, aussi, c’est celle que nous avons retenue. La solution de suivi des objets connectés, basée sur la technologie LoRaWAN, est conçue par Requea, une société lyonnaise.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Sylvain Chauvet – Nous avons mené un important travail en interne, en associant le service informatique et le service des espaces verts, ainsi que la direction des sports, afin de recenser les besoins. Nous avons choisi de réaliser notre étude sous forme de test sur quatre zones, et ce, pendant quatre saisons. Les résultats ont été très positifs. Nous avons notamment détecté des fuites que nous n’avions pas du tout identifiées auparavant. Dont une qui consommait 500 litres par heure.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans la REUT ?

Gilles Picard – Il est important d’associer les utilisateurs finaux. Tout le projet a été monté avec l’équipe des espaces verts de la ville et celle des parcs des sports, qui est les premières concernées. Je recommande aussi d’identifier des partenaires engagés et de suivre de près l’innovation. Les systèmes connectés d’optimisation d’eau sont assez récents.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Gilles Picard – En ce qui concerne le dimensionnement du projet, nous avons choisi de distinguer trois phases : la phase de test, en 2023, sur quatre zones ; le déploiement, sur 25 % des parcs et jardins, soit environ 70 espaces verts, en 2024 et enfin, la généralisation pour atteindre 280 parcs et jardins en 2025. La première année est mise à profit pour identifier des points d’amélioration.

En ce qui concerne l’adhésion au projet, cette initiative permet à la fois de réduire la consommation d’eau et de faire des économies. Tous les élus, quelle que soit leur étiquette politique, ont voté favorablement. Quant aux citoyens, conscients de l’intérêt d’optimiser l’eau, certains nous demandent s’ils pourraient disposer des mêmes équipements !

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Gilles Picard – L’investissement s’établit à 1 million d’euros dont près de la moitié a été subventionnée par l’Agence de l’eau. Le département des Bouches-du-Rhône a aussi contribué au projet à hauteur de 30 000 euros. Le montant des subventions démontre bien l’intérêt général de ce projet. L’arrosage connecté devrait nous permettre d’économiser environ 50 % de la consommation en eau, soit 150 000 m3 par an, ce qui correspond à 268 000 euros. Le retour sur investissement est donc prévu sur un peu plus de trois ans.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la ville de Martigues dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Gilles Picard – Nous menons un vrai partenariat avec l’entreprise GreenCityZen, qui permet de faire évoluer leur offre, conformément à nos besoins.

Financement de projets en faveur de l’environnement

Profitez d’une offre de financement des projets en faveur de l’environnement : gestion de l’eau, etc.

Banque des territoires - Groupe Caisse des dépôts

Le projet en détails

Dates clés

2023

Expérimentation sur quatre zones

2024

Déploiement de l’arrosage connecté sur 25 % des parcs et jardins, soit environ 70 zones

2025

Déploiement de l’arrosage connecté sur 75 % des parcs et jardins, soit environ 210 zones

Chiffres clés

1 million

Coût d'investissement en euros

50%

Part d’économies d’eau par an, soit l’équivalent de 60 piscines olympiques

280

Zones d’arrosage qui couvrent 60 hectares d’espaces verts

Résultats

  • L’arrosage connecté améliore également grandement les conditions de travail des agents du service espaces verts. Ils peuvent suivre tout ce qui se passe sur le réseau à partir d’une simple application. Ils n’ont plus à se mettre à quatre pattes pour ouvrir un regard pour actionner une vanne ou rechercher une hypothétique fuite, souvent indécelable à l’œil nu. Ils gagnent du temps, qu’ils peuvent consacrer à l’embellissement des espaces verts de la ville

À retenir

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’arrosage connecté nous permet d’économiser chaque année l’équivalent de 60 piscines olympiques !

L’arrosage connecté est aussi positif pour les espèces végétales. Si un manque d’eau peut s’avérer mortel pour une plante, c’est aussi le cas d’un sur-arrosage. Jusqu’à présent, nous programmions des arrosages en fonction des saisons, arrosages qui étaient assurés qu’il fasse chaud, qu’il pleuve ou qu’il vente. Désormais, la plante bénéficie de la quantité d’eau exacte dont elle a besoin. Nous allons disposer d’un historique au jour le jour très intéressant, sur lequel nous pourrons nous appuyer pour faire évoluer nos espaces verts.

L’arrosage connecté étant un champ d’application récent, certaines évolutions technologiques pourraient s’avérer pertinentes. Il est cependant important de ne pas rentrer dans une course au développement. Agir à l’échelle de tout un territoire constitue une grande force, qui permet de gagner en cohérence. Notre projet n’aurait pas été aussi efficace si nous avions installé quelques capteurs chaque année.

Ressources

Smart City Mag - Martigues va équiper tous ses espaces verts d’arrosage intelligent

Afin de réduire la consommation en eau de l’arrosage de ses nombreux espaces verts, la ville de Martigues généralise un système d’arrosage intelligent proposé par la société Greencityzen

Idealco - Martigues et l’arrosage connecté : projet impactant en vue !

La gestion centralisée de l'arrosage des espaces verts, s'appuyant sur les données issues du terrain, permet d'adapter au mieux le consommation de l'ensemble des espaces verts

Les partenaires de ce projet

Agence de l'eau Rhône-méditerranée-corse

Agence de l'eau Rhone Méditerranée Corse

Logo_Département Bouches du Rhône

Département des Bouches-du-Rhône

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

GREENCITYZEN

En savoir plus sur la ville de Martigues

Nombre d'habitants

48568

Données de contact

Les autres projets - Gestion quantitative de la ressource

Vous êtes passés à l'action sur la gestion des eaux ?
Partagez vos réalisations avec les territoires

Je souhaite profiter des offres de financement de la Banque des Territoires pour mon projet

Les champs marqués de * sont obligatoires

Seuls les numéros et caractères #, -, * sont acceptés.

Votre projet

Le financement de votre projet

Autres financements

Vous souhaitez partager un retour expérience ?

Les champs marqués de * sont obligatoires

Seuls les numéros et caractères #, -, * sont acceptés.