Création d’une unité d’adoucissement collectif à Dunkerque (59)

Pour quelles raisons ce projet s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Le Syndicat de l’Eau du Dunkerquois multiplie les initiatives en faveur de ses habitants. Ce projet d’unité d’adoucissement collectif est né de la volonté politique des élus du territoire qui souhaitent apporter de nouveaux services aux habitants. Ce volet service public de l’eau impose de pouvoir aller au-delà de la distribution. Des compteurs connectés ont été mis en place, afin de permettre aux habitants de mieux suivre leur consommation et l’adoucissement de l’eau était une étape complémentaire importante, car il s’agissait d’un besoin exprimé par les citoyens. Réduire l’indice de dureté de l’eau permet de créer un nouveau lien avec cette ressource rare. On peut la boire plus facilement, on peut aussi améliorer ses usages au quotidien tout en contribuant à réduire la consommation de plastique pour la mise en bouteille… Bien plus que le “simple” confort, les impacts sont multiples.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Notre territoire est alimenté par la nappe de la craie, la principale nappe de la région (elle supporte près de 85% des prélèvements totaux d’eau souterraine de la région). La teneur en calcaire de cette eau est par nature assez élevée. Les enquêtes d’opinion auprès des usagers le confirment : si les habitants sont satisfaits du service, la « dureté » de l’eau est régulièrement signalée. Elle entraîne des désagréments au niveau sanitaire, en matière de santé avec des problèmes dermatologiques, aussi au niveau des équipements des foyers en perturbant le bon fonctionnement des appareils ménagers. D’autres communes avaient déjà retenu ce type de dispositif, ça nous a poussé à agir.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Oui, le Syndicat de l’Eau du Dunkerquois a pris le temps de mener les études nécessaires. Pour un investissement de ce type, on ne peut pas se décider uniquement sur les avantages potentiels d’un procédé technique. Deux années d’expertise ont été nécessaires pour déterminer la meilleure technologie à retenir et configurer au mieux toutes les dimensions du futur dispositif. Ce travail d’étude a été mené par le Syndicat avec son Assistant de Maîtrise d’Ouvrage et le délégataire.

Quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans un tel projet ?

Pour un projet de ce type, la répartition des sujets se fait naturellement en fonction des compétences de chacun. Le Syndicat a d’abord étudié le contexte des consommations d’eau en fonction des habitants. Il a ensuite expertisé les technologies disponibles en termes de réduction de la concentration en calcaire et a souhaité intégrer aux études les volets maintenabilité et évolutivité des installations futures. Les études de définition technique et de design process ont ensuite été réalisées par le délégataire. Les démarches administratives d’autorisation environnementale ont clôturé cette phase d’avant projet.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement et l’adhésion des citoyens ?

Pour le dimensionnement, c’est notre délégataire qui a fait ses préconisations. Nous nous sommes placés dans une logique d’écoute et de confiance mutuelle. Si sur le papier la solution technique est éprouvée, la mise en œuvre face aux réalités du terrain demande du temps et des ajustements. La culture de la mesure est centrale. Du côté des citoyens, ils sont sollicités de longue date autour du sujet « eau ». Des consultations régulières sont engagées depuis 2016 dans le cadre du livre blanc qui exprime notre projet partagé avec la population. Nous souhaitons renforcer encore nos approches pédagogiques et nos échanges avec les habitants. C’est indispensable pour que chacun s’approprie tous les enjeux autour de l’eau, au-delà du confort que peut apporter une eau potable plus douce.

Comment le projet a-t-il été financé ?

Le dispositif a été financé en partie sur les fonds propres du Syndicat de l’Eau du Dunkerquois et complété avec des emprunts à sa charge. Une partie de l’investissement a été intégrée dans la charge réévaluée du contrat de Délégation de Service Public. Cela entraîne un léger surcoût du prix du m3 de l’eau pour les consommateurs, c’est logique.

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagné dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Le syndicat s’est entouré de son Délégataire de Service Public et de deux Assistances à Maîtrise d’Ouvrage. L’une pour la définition administrative et financière du projet, l’autre pour le suivi des opérations de réalisation.