Le PTGE Allier aval (01) ou comment apprendre à pratiquer un dialogue territorial

Comment le projet s’est‐il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Le projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE)* Allier aval est né d’une demande de l’État en 2019 et démarre en 2020, avec pour objectif la mise en place d’un dialogue territorial. Les participants sont à 50 % des élus, à 25 % des représentants des usagers et à 25 % des représentants des services de l’État.

Nous avons été accompagnés par un prestataire qui a facilité l’expression de tous. Traditionnellement, les usagers du secteur économique s’expriment davantage et entrent en opposition avec les défenseurs de l’environnement. Ce qui généralement ne mène nulle part. Ces travers se sont moins manifestés ici, grâce à une méthodologie adaptée.

Nous sommes partis du diagnostic établi par l’étude HMUC, avec un jeu de questions : qu’est-ce qui est étonnant ? qu’est-ce qui manque ? qu’est-ce qu’il est nécessaire de connaître ? Le diagnostic correspond-il à votre réalité ?

Puis nous avons organisé des petits groupes pour travailler non pas dans la confrontation mais dans la compréhension des besoins des uns et des autres.

Pour la deuxième série de rencontres, nous avons imaginé l’avenir : quelle sera la situation dans trente ans, quels sont les futurs possibles ? souhaitables ? quels sont les freins ou les atouts sur lesquels s’appuyer ?

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Nous nous sommes inspirés d’autres PTGE, en Charentes notamment. Nous nous sommes aussi inspirés du guide publié par l’Inrae pour faciliter la mise en place des PTGE. Nous avons pu bénéficier des conseils du PTGE du Midour, en Occitanie, ainsi que de celui de Charente aval Bruant ou encore de celui de la Seugne, en Charentes également. Mais les profils sont différents. Ces territoires sont plus petits, de 785 à 1 800 kilomètres carrés, contre 6 300 kilomètres carrés pour Allier aval. Ils sont confrontés à des enjeux principalement agricoles, alors que pour, Allier aval les enjeux sont multiples et concernent une grande variété d’usages : agriculture, alimentation en eau potable, industries, milieux, politiques d’aménagement du territoire. Il y a aussi de nombreuses parties prenantes.

Est‐ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Il n’y avait pas lieu d’avoir recours à de telles études pour ce projet. 

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans un tel projet ?

Il faut savoir mener un dialogue territorial, maîtriser une méthodologie d’animation, voire de prospective, il faut également une bonne connaissance des acteurs du territoire. Nous avons externalisé ce qui relève de la démarche participative, le prestataire nous a guidés pour faciliter les échanges entre les acteurs.

Il y a également un enjeu pour parvenir à faire venir et participer les gens. Ici, nous avons pu nous appuyer sur des contacts historiques, notamment ceux du SAGE Allier aval, qui nous a fait bénéficier de ses connaissances des acteurs et des structures. Un rapprochement facilité par le fait que ma collègue du SAGE se trouve dans le bureau voisin du mien !

Comment avez-vous financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le projet nous a coûté 25 500 euros TTC. Ce prix comprend les douze réunions, ainsi que la préparation, l’animation, les synthèses et les restitutions.

L’agence de l’eau Loire-Bretagne a participé à hauteur de 70 %, dans le cadre du plan résilience. Le projet a aussi été appuyé par une participation du département du Puy-de-Dôme à hauteur de 17 %, et la Direction départementale des territoires (DDT) du Puy-de-Dôme a assumé les 13 % restants. 

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Nous avons pu bénéficier de l’appui d’une chargée de mission de la DDT du Puy-de-Dôme, qui consacre une partie de son temps de travail à l’appui du PTGE : elle nous a aidés pour le cadre, la relecture du cahier des charges… À l’occasion, elle s’est prêtée au jeu de l’animation de groupes lors des rencontres. Comme nous n’avons pas de budget spécifique, nous inventons des solutions et chacun sait faire preuve de bonne volonté pour soutenir ce projet.