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Mandelieu La Napoule (06) ville pionnière dans l’installation à grande échelle de filets sur ses avaloirs d’eau pluviale

La commune de Mandelieu La Napoule dans les Alpes Maritimes (06) est la première commune de France à avoir installé près de soixante-dix filets récupérateurs de déchets sur les différents exutoires d’eaux pluviales de son territoire. Des avaloirs du centre-ville équipés de filets aux mailles fines retenant les micro-déchets et particulièrement les mégots, aux filets de plus grande taille installés sur le bord de mer ou sur les berges des cours d’eau, la commune souhaite agir concrètement pour réduire la pollution transitant par ses cours d’eau se jetant en mer. Parallèlement à cette action, elle mène depuis plusieurs années un travail de sensibilisation de la population à la pollution littorale.

En interdisant la cigarette sur les plages et en installant les conteneurs de tri de déchets de grande taille juste en retrait de la plage, elle entend ainsi faire changer les comportements pour que chacun, touristes comme citoyens, se responsabilise face à ses propres déchets et soit sensibilisé à la fragilité du milieu naturel aquatique qu’il convient de respecter davantage. Les campagnes d’affichage, les actions en milieu scolaire et la communication avant sanction font également partie du dispositif pour sensibiliser l’ensemble des publics concernés, citoyens comme touristes.

Entretien avec Patrick Peiretti et Stéphane Asikian

Parole de collectivité
Patrick Pereitti, conseiller municipal délégué aux Travaux, aux Aménagements et à la Circulation et Stéphane Asikian, fondateur de la société Pollustock examinent un collecteur situé sur l’une des principales places de la ville de Mandelieu La Napoule - Crédits photo : Banque des Territoires
Pollutions

Ce projet est présenté par :

  • Patrick Peiretti (à gauche), conseiller municipal délégué aux Travaux, aux Aménagements et à la Circulation à la commune de Mandelieu La Napoule
  • Stéphane Asikian, Fondateur de la société Pollustock
Ces filets situés sous les avaloirs sont relativement faciles et rapides à mettre en œuvre à l’échelle d’une commune. Ils représentent un coût bien entendu, mais le bénéfice immédiat qu’ils apportent pour le milieu naturel est incomparable et le résultat est immédiatement visible et quantifiable.
Patrick Peiretti

Parole de collectivité

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Comment le sujet de l’installation de filets anti-déchets s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

La question de la protection de l’environnement est une question centrale pour notre maire Sébastien Leroy, qui a décidé depuis plusieurs années déjà d’interdire la cigarette sur les plages de la commune. Avec beaucoup de dialogue, de prévention et aussi quelques actions de répression, nous sommes arrivés à des résultats assez encourageants.

L’idée était de poursuivre dans le même état d’esprit mais à une échelle plus large. Il faut savoir que 80% des déchets plastiques retrouvés en mer proviennent de la terre et transitent via les eaux pluviales. La ville de Mandelieu se situe géographiquement en dernière ligne pour capter ces déchets, alors nous devons agir ! Il y a environ cinq ans, nous avons rencontré les dirigeants de la société Pollustock installée sur notre territoire afin de tester leurs filets sur les exutoires du cours d’eau de la Siagne qui se jette directement dans la méditerranée sur notre littoral. Avec douze filets installés, les résultats ont été encourageants avec des quantités importantes de déchets récupérés.

Progressivement, nous étendons ce dispositif jusqu’à avoir équipé en décembre dernier le réseau d’évacuation d’eaux pluviales du centre ville avec des filets emprisonnant sous les avaloirs les micro-déchets et notamment les filtres de cigarette, qui polluent à eux seuls 600 litres d’eau par mégot.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Clairement, la volonté de réduire au maximum le volume des déchets rejetés en mer. La protection de notre littoral et de la mer en général devient une priorité aujourd’hui quand on constate tous les types de pollution dont le milieu naturel est victime. Avoir sur notre territoire une entreprise novatrice et pro-active dans ce domaine a évidemment été une grande source d’inspiration et nous continuons à développer notre partenariat ensemble.

Est-ce qu’une étude de faisabilité ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Pas véritablement, nous nous sommes lancés au moment du confinement avec l’entreprise en installant des filets test sur les exutoires du cours d’eau de la Siagne, et les résultats nous ont vivement encouragés à continuer !

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maitriser avant de se lancer dans ce projet ?

La bonne connaissance des réseaux qui traversent la commune est importante bien sûr y compris le fait de disposer de cartes historiques. Après c’est véritablement un travail d’équipe avec l’entreprise pour identifier progressivement les sites particulièrement intéressants à équiper. Nous avons par exemple remarqué que les filets installés sous les avaloirs situés à proximité immédiate des arrêts de bus étaient remplis en un temps record avec pour certains près de 500 mégots en deux heures pendant un épisode pluvieux. Les filets installés dans des zones plus « naturelles » sont par contre remplis moins vite car on a le sentiment que le public respecte davantage le milieu naturel lorsqu’il circule dans ces zones moins urbanisées. C’est ainsi que certains de nos filets sont équipés de capteurs de remplissage permettant de savoir si c’est nécessaire ou non de les vider rapidement.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Nous équipons très progressivement plusieurs zones de la commune (suite entre autres à des travaux d’aménagement) depuis cinq années maintenant, et nous arrivons en ce début 2025 à quarante-six dispositifs installés dans le centre-ville, et une trentaine sur les exutoires du littoral et sur les berges de la Siagne dans les exutoires se jetant dans le cours d’eau qui lui-même se jette dans la mer. Nous avons bien entendu communiqué auprès des citoyens par des campagnes d’affichage, via notre site web et notre journal communal et les retours sont très enthousiastes quel que soit l’âge. Nous menons d’ailleurs plusieurs campagnes avec les écoles en partant du principe qu’il faut sensibiliser au maximum les enfants, nos ambassadeurs de demain. Nous souhaitons aussi aller plus loin en faisant en sorte que le volume des déchets collectés dans ces filets se réduise et pour cela nous sommes obligés de passer par des sanctions. Ces dernières années, nous avons interdit la pêche sur une zone de notre littoral car trop de déchets étaient retrouvés sur place et y compris des hameçons dans le bec des cygnes… C’est une mesure un peu radicale, mais elle devient nécessaire pour que les citoyens comprennent et changent leur comportement. Et cela fonctionne.

Comment la collectivité a-t-elle financé le projet et quelles sont les aides sollicitées et obtenues ?

C’est une question cruciale car dans ce cas précis, nous sommes précurseurs en France et cette mesure n’est pas encore intégrée dans les appels à projets, qui mettent de surcroit un certain temps à être instruit…Or nous souhaitions aller vite. C’est en travaillant avec une association, HerOcean qui pratique le mécénat d’entreprise que nous avons pu financer l’achat de certains paniers.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la commune dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

A part l’association HerOcean, aucun autre acteur n’a accompagné la commune. Pour la quarantaine de nouveaux dispositifs du centre-ville, le coût global s’est élevé à environ 25 000 € dont la moitié a été financée avec le mécénat. Un filet, pose comprise, représente un coût moyen de 450€ HT.

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Le projet en détails

Dates clés

2019

Inspiration

2020

Mise à l'agenda

2020

Installation des premiers filets

2025

100 filets installés prévus

Chiffres clés

31

milliards de mégots jetés chaque année au sol en France

600

litres d'eau polluée par un seul mégot

40

paniers installés sur l'ensemble de la commune en 2024

À retenir

La préservation du milieu naturel

L’évolution des comportements notamment sur les plages en sensibilisant le public

Un investissement sur l’avenir et une façon de faire prendre conscience aux citoyens que chaque geste compte notamment concernant les exutoires d’eau pluviale qui sont des concentrateurs des déchets jetés pour certains plusieurs kilomètres en amont…

Ressources

"On récupère beaucoup de déchets" : cette commune des Alpes-Maritimes installe des filets dans ses égouts pour réduire la pollution

Article sur Mandelieu-La Napoule qui installe des "paniers flottants" pour lutter contre la pollution des déchets rejetés en mer.

Les partenaires de ce projet

HerOcean Logo

HerOcean

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

Pollustock

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21 561

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