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Des travaux pour sécuriser les barrages de Fabas, Savères et la Bure et les usages en eau (31)

Alors que le dérèglement climatique promet des crues de plus en plus dévastatrices et des sécheresses estivales mettant notamment en difficulté les agriculteurs, le Syndicat mixte Garonne Aussonnelle Louge Touch a entrepris, en 2023, de grands travaux sur les trois retenues d’eau que sont le lac de Fabas et le lac de Bure et surtout le lac de Savères.

Grâce au rehaussement de sa digue, le barrage de Savères peut désormais contenir 2 255 000 m3, soit 10 % de plus qu’avant les travaux. De quoi limiter le risque d’inondation mais aussi sécuriser la ressource en eau pour l’irrigation agricole, l’eau potable et le soutien des étiages de la rivière Touch et de la Garonne. Le budget total du projet s’élève à près de 2 millions d’euros, financé à 70 % par l’Etat et à 10 % par le département.

Entretien avec Pierre-Alain DINTILHAC, président du Syndicat mixte Garonne Aussonnelle Louge Touch (SM GALT)

Parole de collectivité
Pierre-Alain Dintilhac - Crédits photo : Banque des Territoires
Prévention des inondations

Ce projet est présenté par :

  • Pierre-Alain DINTILHAC, président du Syndicat mixte Garonne Aussonnelle Louge Touch (SM GALT), également maire de Labastide-Clermont et vice-président en charge de l’eau de la Communauté de communes Cœur de Garonne.
La mise en conformité et la rehausse de la digue du lac de Savères ont permis de stocker 10 % de plus d’eau, soit 180 000 mètres cubes supplémentaires et de sécuriser un total de 2 255 000 m3. Cela permet de satisfaire les besoins à venir en irrigation, en eau potable et pour le soutien d’étiage des cours d’eau
Pierre-Alain DINTILHAC

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Comment le projet s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Depuis 2015, une nouvelle réglementation sur la sécurité des barrages impose désormais que ces derniers puissent résister à des crues de référence (retour sur 3 000 ans), soit des méga-crues. Bien qu’elles soient en bon état, il a fallu remettre aux normes les retenues d’eau de Fabas, la Bure et surtout de Savères, construites dans les années 1980 et donc obsolètes de ce point de vue-là. Les travaux avaient également pour but de stocker davantage d’eau, afin de mieux faire face aux sécheresses estivales, conséquences du dérèglement climatique. En 2021, l’agence de l’Eau a débloqué des fonds spécifiques pour ce projet, dont nous nous sommes saisis. Par ailleurs, il y avait deux autres lacs sur le bassin versant gérés par des associations syndicales autorisées (ASA) qui étaient en mauvais état et pouvaient se révéler dangereux. L’Etat nous a donc demandé d’épauler également ces ASA. Après négociations avec l’agence de l’Eau et le département, nous nous sommes lancés. La contrepartie pour obtenir ces fonds était la suivante : une partie de l’eau stockée devrait désormais être restituée dans le cadre du soutien d’étiage pour le Touch et la Garonne.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Aucune. Nous avons travaillé en amont avec un bureau d’études et ensuite fait des choix politiques et budgétaires en assemblée.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Oui. Nous avons réalisé des « porter à connaissances » pour chacun des trois ouvrages, avec dossiers Loi sur l’eau et notices d’incidences Natura 2000, conformément au Code de l’environnement. Deux études spécifiques ont aussi été menées d’une part sur les espèces protégées et notamment sur le campagnol amphibie, dont il a fallu aménager le biotope au cours des travaux, et d’autre part sur les zones humides. Nombreuses d’entre elles sont présentes autour de lacs, il était donc impératif de les éviter avant d’implanter des bases de chantier et des voies de circulation des engins.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Il faut des compétences organisationnelles pour tenir le calendrier en intégrant les phases de concertation, les délais administratifs et pour mener les chantiers tout en assurant les services de fourniture d’eau auprès des différents usages. Il faut aussi des compétences techniques, afin de mener à bien le chantier. Nous nous sommes pour cela largement appuyés sur nos compétences en interne et sur des bureaux d’étude spécialisés.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Il a tout d’abord fallu avoir l’adhésion de tous les élus du syndicat, soit 45 délégués. Le projet et les fonds nécessaires ont été votés à l’unanimité malgré les divergences politiques. Les plus impactés ont été les agriculteurs car il a fallu abaisser fortement les niveaux des lacs le temps des travaux. Cela tombait d’autant plus mal que l’on sortait de la sécheresse de 2022. Il a donc fallu aller faire des réunions avec les ASA, voir avec les agriculteurs comment faire pour gérer leurs rotations des cultures. Finalement, cela a été compris.  Au niveau des syndicats agricoles, ça a été plus compliqué d’expliquer que désormais, 2,25 millions m3 issus des retenues du syndicat auraient une vocation de soutien d’étiage. C’est toujours inquiétant pour des gens dont l’activité économique en dépend de leur dire qu’on va partiellement vider le lac. On les a rassurés en leur expliquant que cela dépendrait néanmoins des années.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Au total, le projet a coûté près de 2 millions d’euros HT (études et travaux), dont 70 % financés par l’agence de l’Eau (environ 1,4 millions d’euros) via un appel à projet « Optimisation des ouvrages existants dans un enjeu d’amélioration de la gestion de l’eau » et 10 % par le département de la Haute Garonne via le Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau « Garonne Amont » (172 000 euros). Le reste, un peu plus de 400 000 euros, a été auto-financé par le syndicat mixte, sous forme de prêts relais et d’emprunts sur le long terme.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné votre collectivité dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Il y a eu des bureaux d’étude et trois entreprises de BTP : NGE, Cazal et Vinci.

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Le projet en détails

Dates clés

2021

Mise à l'agenda du projet

2021

Inspiration et mobilisation des compétences

2022

Diagnostic et planification du projet

2023-2024

Réalisation du projet

Chiffres clés

2 000 000

euros (études et travaux), le coût total du projet dont 100 000€ pour la rehausse

180000

m3 d'eau supplémentaires sécurisés

2

ans de durée totale des travaux

À retenir

La rehausse de la digue du lac de Savères a permis de stocker 10 % de plus d’eau, soit 180 000 mètres cubes supplémentaires. Cela permet de sécuriser davantage d’habitant.es en eau potable, en particulier dans le cadre de l’urbanisation toujours galopante dans le département. En cas de sécheresse, ce stock permettra de tenir un mois et demi contre un mois avant les travaux.

Ces nouvelles normes pour assurer la sécurité des barrages sont imposées aux collectivités indistinctement. Dans notre territoire, le risque d’une crue de 3000 ans me parait disproportionné dans la mesure où il y a très peu d’habitations construites en zones inondables. Par ailleurs, il a fallu casser un ouvrage qui était en bon état pour le faire plus grand. C’était compliqué à expliquer aux agriculteurs, dont l’activité est déjà en difficulté.

Ressources

Agence de l'eau Adour Garonne - Barrage de Savères, optimiser les ouvrages existants

Une visite officielle du chantier du barrage de Savères, en présence de Madame Dominique FAURE, Ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité était organisée le lundi 27 novembre dernier. Les travaux de mise en conformité du barrage, propriété du Syndicat Mixte Garonne, Aussonnelle, Louge, Touch (SMGALT) , ont bénéficié du soutien de l’agence de l’eau dans le cadre de l’appel à projets « Optimisation d’ouvrages existants dans un enjeu d’amélioration de la gestion de l’eau ».

Les partenaires de ce projet

Agence de l'eau Grand Sud-Ouest Agence de l'eau Adour-Garonne

Agence de l’Eau Adour-Garonne

logo-CD Haute Garonne

Département de la Haute Garonne

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VINCI

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

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Groupe NGE

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