À Guiscard (60), création d’un bras de décharge pour limiter les débordements de la Verse

Pour quelles raisons ce projet s’est-il imposé à l’agenda de votre commune ?

À la suite de différents épisodes d’inondation touchant les habitants de Guiscard depuis 2007, il était nécessaire d’agir en envisageant toutes les actions qui pouvaient éviter ces situations. Dans le cadre du PAPI Verse, plusieurs aménagements ont été étudiés dont le bras de décharge de la rue Hélène Versepuy. Cette solution très pragmatique s’est imposée assez naturellement finalement. Il fallait pouvoir limiter les crues en permettant un écoulement plus important de la Verse de Guivry. C’est l’objectif du bras de décharge, qui porte bien son nom, puisqu’il limite désormais le débordement du cours d’eau en amont. Les études ont permis de constater que le passage de la Verse sous le pont n’était pas suffisant lors de certaines crues et causait des débordements inondant les propriétés aux alentours. Nous avons donc décidé de créer un dalot, cadre en béton, sous la route afin d’augmenter le débit et l’écoulement.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Il n’y a pas vraiment eu de sources d’inspiration. On cherchait une solution efficace et très concrète pour éviter les inondations. C’est l’observation pragmatique de la réalité du terrain qui a permis la mise en place de ce bras de décharge. L’eau ne s’écoulait pas assez sous le pont rue Hélène Versepuy lors de certaines crues et entraînait des débordements. Il fallait donc imaginer un ouvrage qui puisse augmenter cette capacité d’écoulement.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Oui des études préparatoires ont été faites dans la cadre du PAPI Verse. Nous avions besoin de nous assurer de l’efficacité du dispositif pour répondre au mieux à notre problématique. C’est le maître d’œuvre Ingetec qui a réalisé l’étude de conception ainsi qu’une notice d’incidence au titre du Code de l’environnement. Les travaux ont eu un certain impact pour la commune. Un enrochement a été réalisé en aval de l’ouvrage pour éviter les érosions dues au débit du cours d’eau. Il y a aussi eu un dévoiement des réseaux d’eau potable et d’électricité.

Quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans un tel projet ?

C’est une approche pluridisciplinaire. Nous avons écouté les spécialistes en aménagements urbains durables, en hydraulique, en génie civil. La lutte contre les inondations et l’environnement réglementaire a aussi été au cœur des préoccupations. C’est la Loi sur l’eau qui a posé avant toute autre chose le cadre général. Ce collectif de compétences permet d’avancer sereinement, chacun dans sa mission.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement et l’adhésion des citoyens ?

Le projet est issu d’une étude globale menée dans le cadre du PAPI Verse. Cette approche a montré que le risque d’inondation était multifactoriel et qu’il fallait pouvoir mettre en face de ce risque un programme global d’actions. Plusieurs réunions publiques se sont tenues sur les communes du bassin versant pour présenter, expliquer les différentes démarches envisagées. Pour le bras de décharge, le dimensionnement spécifique de l’ouvrage de décharge a été réalisé par un bureau d’études spécialisé. Une réunion publique de présentation du projet s’est tenue en mairie pour expliquer le phasage des travaux et les différentes contraintes associées à la réalisation de l’ouvrage. L’adhésion des citoyens a été naturelle, ils étaient en attente d’une solution efficace.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

La commune de Guiscard n’a pas financé le projet. L’opération (études et travaux) s’élève à 146 600 € HT financée en totalité par l’Entente Oise-Aisne. Le bras de décharge a été réalisé au titre du PAPI, Programme d’Actions de Prévention des Inondations de la Verse, dans la continuité des travaux réalisés fin 2021 sur le ru de Fréniches à Tirlancourt (Hameau de Guiscard). Il fait partie d’un ensemble de réalisations engagé suite aux inondations de 2007.

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagné dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Je peux citer le Syndicat de la Verse, la DDT de l’Oise, la Communauté de Communes du Pays Noyonnais et la commune de Guiscard bien entendu. Sans oublier le maître d’œuvre Ingetec et l’entreprise Colas qui ont collaboré en amont et pendant la phase travaux.