Piolenc (84) réinvente une cour d’école qui conjugue perméabilité et récupération de l’eau
Pionnière en matière de gestion durable des ressources, la ville de Piolenc (Vaucluse) a réinventé la cour de son école Joliot-Curie. Cette cour d’école, qui remet en harmonie les enfants avec la nature, contribue à la prévention des inondations par son sol perméable et est centrée sur la récupération de l’eau.
Les enrobés noirs, qui accumulaient la chaleur du soleil, ont été remplacés par un sol drainant, qui permet à l’eau de s’infiltrer directement dans le sol et dans des puits perdus. Le sol est désormais constitué de clapicette, un matériau constitué de petits cailloux ou graviers, de terre recouverte d’une belle épaisseur de 35 centimètres de copeaux de bois. Grâce à deux récupérateurs de 650 litres, l’eau de pluie n’est plus perdue et sert à l’arrosage des fleurs. La cour compte 23 arbres déjà bien développés, des centaines d’arbustes, de plantes grimpantes et de fleurs, soit plus de 800 plantes, une dizaine d’aménagements pédagogiques et récréatifs pensés pour être mixtes.
Une réalisation inspirante, inaugurée le 19 novembre 2024.





Entretien avec Louis Driey, maire de Piolenc

Ce projet est présenté par :
- Louis Driey, maire de Piolenc
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment la désimperméabilisation de la cour de l’école Jolio-Curie s’est-elle imposée à l’agenda de votre collectivité ?
Cela fait trente ans que je suis maire de Piolenc, ce qui m’a permis de déployer et de concrétiser des projets structurants. Depuis vingt ans, Piolenc mise sur la transition écologique et le développement durable, en tant que ville à Énergies Positives ! La ville dispose ainsi de trois éoliennes en autoconsommation, les seules du Vaucluse, de la plus grande centrale photovoltaïque flottante d’Europe avec 23 mégawatts de panneaux photovoltaïques sur l’eau ou encore de bornes de rechargement dé véhicules électriques depuis quinze ans !
Depuis des années, nous nous soucions de la préservation des ressources en eau. Par ailleurs, nous avions pris conscience que les cours d’école en enrobé n’étaient pas pertinentes. Les enrobés noirs ne permettent pas à l’eau de s’infiltrer, entraînant des ruissellements qui peuvent, au final, contribuer aux inondations. Le chantier que nous avons initié permet à la fois de désimperméabiliser les sols, de récupérer l’eau de pluie au moyen de deux réservoirs de 650 litres et d’offrir un cadre plus agréable aux écoliers.
Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
Il est important de concevoir le projet dans sa globalité, en mettant l’accent sur le volet technique, tout en gardant comme ligne directrice la satisfaction des usages, à savoir les enfants. Les mairies ne disposant pas de toutes les compétences en interne, il convient de se faire accompagner de professionnels expérimentés.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Nous avons visité des écoles à Avignon et à Orange pour identifier les bonnes pratiques. Au final, nous avons conçu un projet abouti. Les entreprises avec lesquelles nous avons travaillé n’en sont pas à leur première réalisation de cour d’école, mais de leur avis unanime, notre cour est la mieux conçue et techniquement la plus aboutie en dépit de la complexité.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Nous avons eu recours à des maîtres d’œuvre, le cabinet Espandi et la paysagiste Sarah Tendam pour comprendre ce qu’il était possible de faire et comment le mettre en œuvre.
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la commune de Piolenc a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet ?
Nous avons interrogé les principaux utilisateurs de cette cour d’école : les enfants. L’élaboration de cette cour a été conçue au terme d’un projet pédagogique au cours de l’année scolaire 2023/2024, sous la direction de M. Dominguez, ancien Directeur, avec la participation des professeurs des écoles et des anciens élèves de CM2. Ils nous ont remonté leurs souhaits et nous avons fait au mieux pour y répondre… en restant réaliste. Certains écoliers souhaitaient une piscine… Tous les équipements, plots d’équilibre, mur d’escalade, sont mixtes. Les élèves ont à leur disposition un cabanon avec des arrosoirs, des râteaux… Ils peuvent ainsi contribuer à l’entretien de leur cour.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
Le coût total du projet s’établit à 300 000 euros, subventionné à hauteur de 80 %. L’Agence de l’Eau nous a ainsi versé 60 000 euros, dans le cadre du soutien aux réalisations qui préservent le cycle de l’eau. La Région nous a aussi aidés significativement, conformément à son engagement en faveur de l’écologie et de la biodiversité.
Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné votre collectivité dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Outre les maîtres d’œuvre, le cabinet Espandi et la paysagiste Sarah Tendam, nous avons travaillé avec l’entreprise Roumeas et le Groupe Braja pour les terrassements, ainsi que l’entreprise Colas pour la désimperméabilisation réalisée en sol drainant. L’entreprise Perez Paysages s’est chargée des plantations et des aménagements paysagers, Bernard Bois des ouvrages et des modules en bois.
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Le projet en détails
Dates clés
avril 2024
avril - juin 2024
juillet - octobre 2024
19 novembre 2024
Chiffres clés
300 000
80
800
Résultats
Les enfants retrouvent le contact avec la nature qui leur faisait défaut. Ils ne se salissent pas, puisqu’ils jouent sur des copeaux.
À retenir
Le principal point positif, c’est la satisfaction des enfants. Les écoliers sont apaisés, ils écoutent mieux en classe.
Les autres sources de satisfaction résident dans la préservation des ressources en eau et dans le fait que le sol drainant contribue à réduire les risques d’inondations.
Le seul point négatif a été la nécessité de réaliser certaines phases de travaux pendant la période scolaire. L’été a été consacré au gros œuvre, mais le chantier a dû se poursuivre en septembre et en octobre, ce qui n’était pas évident pour les enfants.
Ressources
Le Dauphiné - Le nouveau sol de l’école permet de récupérer les eaux de pluie
Dans le cadre des travaux de désimperméabilisation de la cour de l'école Joliot-Curie, le sol drainant est opérationnel.
Les partenaires de ce projet

Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse

Région PACA

Colas
Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet
En savoir plus sur Piolenc
habitants (en 2022)
Données de contact
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