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Construire une digue pour protéger le bourg de Damgan (56)

La commune de Damgan (56), sur le territoire de la communauté de communes d’Arc Sud Bretagne, est nichée entre marais et océan. Son bourg est situé à contre-bas du lit de la rivière Pénerf, qui se jette dans l’océan Atlantique. A quelques centaines mètres du cœur du village, la grande plage fait face aux aléas des flots. Encerclée de zones inondables, Damgan tente de se protéger des débordements causés par des tempêtes associées à de forts coefficients de marées. Une première digue protège déjà la grande plage depuis les années 1970. Une seconde digue est à l’étude pour renforcer la protection du bourg, des habitants et des bâtiments.

Entretien avec Jean-Marie Labesse, maire de Damgan 

Parole de collectivité
Jean-Marie Labesse maire de Damgan - Crédits photo : Banque des Territoires
Prévention des inondations

Ce projet est presenté par :

  • Jean-Marie Labesse, maire de Damgan
Quand on parle de protection des biens et des personnes, il y a adhésion des citoyens !

Jean-Marie Labesse

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le sujet d’une seconde digue s’est‐il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Avec la multiplication des aléas climatiques, les risques de débordements de la rivière Pénerf se font plus forts. En 2008, j’ai déjà vu la montée des eaux couper la route en plusieurs secteurs de la commune. Les ingrédients ? Un coefficient de marée élevé, un climat tempétueux avec des vents forts de Sud-Ouest, une basse pression faisant augmenter le niveau de la mer et une pluviométrie importante. Le bourg est situé au niveau de la mer, aussi les excès d’eaux pluviales ne peuvent pas s’évacuer. Dès les années 1970, la municipalité s’est dotée d’une digue de protection pour les habitants, qui avait été construite en plusieurs phases. Longue de 2,4 km le long de la grande plage, elle a été réalisée sur l’ancienne dune, évitant à l’eau de pénétrer jusqu’aux maisons situées en contrebas. Après chaque grosse tempête, cette digue est entretenue régulièrement pour évaluer les fissures et engager les réparations, avec un passage de techniciens d’Eaux et Vilaine, prestataire d’Arc Sud Bretagne qui en a la gestion. La tempête Céline, le 1er novembre 2023, a cassé la digue. Mais, de nouvelles contraintes administratives ont ralenti les réparations : les services de l’État exigent de nouvelles études. À ce jour (4 octobre 2024), des enrochements provisoires restent installés, mais les extrémités ne sont pas sécurisées. Pour autant, suite à la tempête Xynthia, une étude avait été menée en 2018 pour voir comment nous pouvions protéger la commune, les biens et les personnes. Elle a révélé qu’il était nécessaire de construire une seconde digue, au bord des marais, le long de la rue du Briellec, qui protégerait le bourg en cas d’événement majeur. Nous avons retenu le tracé d’un merlon de terre imperméable, type argile, d’1,50 à 2 mètres de hauteur sur 285 mètres de long, qui requiert un investissement de 111 000 € pour le talus et 46 000 € pour la vanne et trois semaines de travaux. La digue aurait dû être livrée cette année. Mais, les nombreuses études et autorisations administratives coûteuses qui précèdent ce chantier ont retardé sa mise en œuvre. Nous sommes bloqués par des autorisations administratives de l’État : études d’impact, études sur la faune et la flore… Le dernier compte-rendu d’Arc Sud Bretagne indique désormais une réalisation en 2026.

 

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

L’inspiration est celle du bon sens. Côté océan, la digue doit résister à une mer agitée. Côté marais, la montée des eaux est totalement différente. La digue n’a pas les mêmes spécificités. Un merlon de terre est suffisant, ce qui réduit le montant des investissements et la durée du chantier. Cette digue serait à l’image de ces autres merlons de terre installés par les agriculteurs pour protéger leurs champs.

 

Est‐ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Les études sont toujours en cours. Le terrain a été remblayé dans les années 1950-1960 pour en faire un parking, très utilisé durant la saison estivale, quand la commune multiplie par 25 sa fréquentation. Les arbres plantés, les cupressus, n’ont pas grande valeur environnementale. Ces études d’impact sont trop longues et onéreuses au regard du projet.

 

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

De nombreuses compétences se trouvent autour de la table : Eaux et Vilaine qui pilote les études de cette nouvelle digue, aux côtés d’Arc Sud Bretagne, possède des compétences dans le domaine hydraulique et résistance des matériaux. Il y a également des compétences en matière de nature, de biodiversité, d’espace protégé, de gestion du trait de côte. Les élus, moi en tant que maire, et le président de la communauté de communes Arc Sud Bretagne, ont la mission de protéger les biens et les personnes et ont envie que les choses avancent, à un coût raisonnable. Toutes ces compétences et ces expertises ont parfois des avis contradictoires et c’est ce qui rend le projet compliqué. Les études d’impact sont ensuite menées par des bureaux d’études spécialisés dans la faune, la flore et la biodiversité.

 

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a‐t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Dès 2018, nous avons organisé des réunions publiques pour expliquer ce qui allait être fait. Quand on parle de protection des biens et des personnes, il y a adhésion des citoyens ! Par ailleurs, nous avons réalisé de nombreuses études qui nous permettent de déterminer à quelle altimétrie doit se dimensionner cette nouvelle digue.

 

Comment la commune de Damgan a financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

L’étude révélant la nécessité de créer une nouvelle digue, réalisée par le cabinet Artelia, a été financée par la commune. Depuis, le projet a été transféré à la communauté de communes Arc Sud Bretagne qui finance les nouvelles études et la réalisation. La taxe GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), portée sur nos feuilles d’impôts et appliquée aux 12 communes du territoire, finance le projet. Les communes de Billiers et de Muzillac sont elles aussi concernées par les risques de submersion. Des aides et subventions ont été sollicitées par Eaux et Vilaine.

 

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné Damgan dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Eaux et Vilaine pilote le projet avec les bureaux d’études et les services de l’État.

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Le projet en détails

Dates clés

2019

Mise à l'agenda

2021

Montée en compétences

2021-2024

Diagnostics et planification

2026

Réalisation

Chiffres clés

156000

euros de travaux estimés

3

semaines de réalisation

2

mètres de haut et 285 mètres de long

À retenir

La grande digue est très bien entretenue par Eaux et Vilaine. Ce qui est rassurant pour la suite.

Nous devons être un cas particulier, car au cours des réunions, les services de l’État nous ont dit que nous étions une des rares communes de France à qui on laisse la possibilité de construire une digue. En matière de submersion et d’érosion marine, leur positionnement est généralement contre la réalisation d’ouvrage, mais plutôt pour le laisser faire et le laisser aller de la nature. La politique de l’État est de faire reculer les habitations. Dans la révision du PLU, nous avions prévu une zone de repli : une extension de l’urbanisation pour pallier les déplacements des activités et des habitations. Mais avec la loi ZAN, zéro artificialisation des sols, celle-ci est remise en cause

Les multiples études et autorisations qui freinent l’avancement du projet. De multiples règles administratives se superposent. Tout cela fait monter le coût du projet, dont les études sont plus onéreuses que la réalisation.

Ressources

France digues - Morbihan : l’EPTB Vilaine sonde la digue de Damgan

Longue de 2,4 km, la digue classée de la grande plage de Damgan fait l’objet d’une étude géo-technique.

Ouest-France - La commune de Damgan, « la plus exposée au risque de submersion »

La Chambre régionale des comptes a étudié la gestion du trait de côte sur le secteur de la communauté de communes. Elle estime que celle-ci pourrait prendre la compétence « érosion côtière ».

Les partenaires de ce projet

EPTB eaux et vilaine

Eaux et Vilaine

Communauté de communes Arc Sud Bretagne

Communauté de communes Arc Sud Bretagne

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

artélia

Cabinet Artélia

Données de contact

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