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Alfortville (94) sensibilise ses habitants aux risques inondations grâce au Village forum Plouf

S’il y a une inondation, il faut que 90% des Alfortvillais quittent leur domicile (en 48 heures après l’ordre d’évacuation) car la vie sur place sera impossible (plus d’eau potable, etc.). La quasi-totalité de la ville est en effet construite en zone inondable. Même si le précédent de 1910 reste dans toutes les têtes, les habitants ont longtemps refusé de se confronter à cette réalité. C’est peu à peu que les mentalités changent, que la culture du risque s’impose. Et la crue de 2016 a fait figure de piqûre de rappel : il faut poursuivre le travail de sensibilisation de la population. Organisée par la préfecture de police de Paris chaque année, dans tous les départements d’Île-de-France, la journée Plouf s’est tenue en 2023 à Alfortville.

Cette journée répond à un besoin croissant d’information de la population. Les gens comprennent que, s’il y a des inondations, les secours seront débordés car tout le département (et les départements voisins 94-92-93 également) sera inondé.
Cette journée devait aussi permettre d’inscrire le plus grand nombre à un système d’alerte envoyée par texto dans l’hypothèse d’une évacuation.

Organiser un tel évènement nécessite de bien connaître sa ville, le système de secours en France et de mobiliser l’ensemble des services de sa collectivité. Cela nécessite beaucoup de temps de préparation : au moins neuf mois en amont.
Cet évènement a développé la résilience des habitants. Sur les marchés, la préparation de la valise d’évacuation est désormais un sujet de conversation. Maintenant, les administrés sont engagés. En outre, une centaine de personnes a été sensibilisée aux gestes de premiers secours.

Parole de collectivité
Hervé PILET est le responsable de la prévention des risques majeurs à Alfortville depuis trois ans - Crédits photo : Ville d'Alfortville
Prévention des inondations

Ce projet est présenté par :

  • Hervé PILET, Responsable de la prévention des risques majeurs à Alfortville depuis trois ans.
On a développé la résilience de la population

Hervé PILET

Parole de collectivité

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Comment la journée de sensibilisation Plouf s’est-elle imposée à l’agenda de la mairie d’Alfortville ?

La ville d’Alfortville se situe à la confluence de la Marne et de la Seine : elle est donc inondable à 99% dans l’hypothèse d’une crue de type 1910. Depuis cette date, ce risque est une préoccupation majeure. Par exemple, pour construire à Alfortville, il faut forcément construire un étage refuge, on ne peut plus construire un simple rez-de-chaussée. Si une inondation de type 1910 devait advenir, on évacuerait nos 45 000 habitants. C’est pourquoi, la sensibilisation est essentielle.

En 2014, on avait déjà organisé Sequana, dans toute l’Île-de-France, un exercice contre les inondations, mais ça commençait à dater. D’autant qu’on a frôlé l’inondation en 2016 (ça s’est joué à quelques dizaine de centimètres). Je me rends dans les écoles pour sensibiliser. Mais pour marquer le coup, j’ai demandé à notre maire d’organiser un évènement en février 2023 : la journée Plouf, un jour entier avec les habitants, les services de secours, etc. La préfecture de police de Paris organise ce projet dans les départements d’Île-de-France. Il y en a une par an qui tourne dans la région et même dans la France entière. J’ai demandé au maire de l’organiser chez nous.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour organiser cette journée ?

Pendant longtemps, il était anxiogène d’évoquer les inondations, on évitait de le faire, on craignait que les habitants ne viennent plus habiter dans la ville. Désormais, les mentalités ont changé, la culture du risque s’impose. Au moindre orage, les médias s’en emparent. Que faire en cas d’inondation ? Il y avait une demande de la population, un besoin de connaissances. Avant, on pensait que le maire et l’Etat étaient là pour parer à tout. Maintenant, les gens comprennent que, s’il y a des inondations, les secours seront débordés car tout le département sera impacté. S’il y a une inondation, il faut que 90% des Alfortvillais quittent les lieux en 24 heures car il n’y aura plus d’eau potable. Et on n’aura pas assez de centres d’hébergement, donc il faudra que les gens puissent partir loin de chez eux, dans de la famille. Récemment, nous avons mis en place un système d’alerte sur les portables : on envoie un message par texto. On dispose aujourd’hui de 15 800 numéros, ce qui représente, grâce aux liens familiaux, 35 000 personnes touchées sur les 45000 habitants d’Alfortville, que la mairie peut désormais prévenir. Ça rassure beaucoup les gens, ils savent qu’ils ne seront pas abandonnés. Mais il fallait une journée de sensibilisation pour communiquer sur ce système d’alerte.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur cette journée ?

On n’en a pas eu besoin, la ville a déjà la culture du risque. On se doutait que ça allait avoir du succès car on n’arrêtait pas d’en parler dans nos communications.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans une telle application ?

Il n’y a pas besoin d’être diplômé en gestion des risques pour organiser une journée de prévention La première chose est de bien connaître la ville et ses risques.  En principe, les villes soumises à un risque doivent disposer du Dicrim (document d’information et de communication sur le risque majeur).

Ensuite, il faut bien connaître l’organisation des secours en France : les plans Orsec, Rouge, Blanc, ainsi que la chaîne de secours.

Enfin, il faut s’entourer des agents de la ville : sécurité, santé, communication, juristes. Nos services étaient professionnels, ça nous a beaucoup aidés.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la ville a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

On a pris du temps. On a commencé l’organisation 9 mois en amont, nous avions tout prévu, même s’il avait plu !

Nous avons aussi réalisé des belles affiches pour attirer la population car il y a des évènements chaque semaine. J’ai été interviewé sur BFM TV.

Il faut susciter l’intérêt des gens, trouver des thèmes qui les poussent à se déplacer. Alors, on a organisé des démonstrations de drones et de camions de pompiers, on a fait venir des plongeurs, il y avait des cours de secourisme gratuits.… 14 ateliers en tout ! Les gens sont venus plus facilement que si on leur avait promis de regarder un diaporama sur un écran… Les habitants sont venus en famille, il y avait aussi des séniors.

Toutes les autorités se sont déplacées, même le responsable militaire de la zone de défense et de sécurité.

Comment la ville d’Alfortville a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Ça ne nous a rien coûté, à l’exception des frais liés aux participants, tels que les repas pour les pompiers ou la Croix Rouge. Les associations sont venues gratuitement, même la Croix Rouge et la protection civile ne nous ont pas fait payer. Et comme l’évènement s’est tenu un weekend, les enfants sont venus avec leurs parents, alors que si ça avait été en semaine, il aurait fallu affréter des cars scolaires qui nous auraient coûté cher.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné Alfortville dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

  • SIDPC qui gère tous les risques en préfecture
  • La préfecture de police de Paris
  • Le SGSDS : le secrétariat général de sécurité et défense
  • Les pompiers de Paris
  • L’ADRASEC : l’association de radio amateur de sécurité : quand tous les réseaux sont coupés, eux disposent de l’équipement de nos anciennes « CB » (citizen-band). Même s’il y a une grosse catastrophe, leurs réseaux fonctionneront.
  • La fédération française des secouristes et formations de secouristes : des gendarmes, policiers et douaniers qui sont dans le secourisme.
  • IFFO- RME : Institut français des risques.
  • Le Conseil départemental du Val-de-Marne.
  • L’Etablissement Public Territorial de Bassin Seine Grands Lacs
  • L’EPISEINE

C’est grâce à tous ces acteurs que nous avons eu 14 ateliers.

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Le projet en détails

Dates clés

Décembre 2022

Naissance du projet

Février 2023

Présentation du projet au maire

Mars 2023

Lancement du projet

Septembre 2023

Journée Plouf

Chiffres clés

2000

Visiteurs

10

Mois de préparation

130

Intervenants entre les agents et les bénévoles

À retenir

Une forte participation : 2000 personnes sont venues sur la journée.

Les gens sont repartis avec des connaissances. Sur les marchés, ils viennent maintenant nous voir pour nous dire qu’ils ont préparé leur valise. Quand on m’interpelle dans la rue, c’est pour me demander ce qu’il faut mettre dans la trousse de secours. Maintenant, les gens s’engagent. On a développé la résilience de la population.

Ressources

Episeine - PLOUF 94 - journée de sensibilisation au risque inondation

Initié en 2014 par le Secrétariat Général de la Zone de Défense et de Sécurité de Paris et co-organisé avec l'Institut Français des Formateurs Risques Majeurs et protection de l'Environnement (IFFO-RME), les villages-forums PLOUF sont des opérations de sensibilisation au risque d'inondation à destination des scolaires et du tout public

Les partenaires de ce projet

SAPEURS POMPIERS DE PARIS- logo

Pompiers de Paris

seinegrandslacs_logo_1

EPTB Seine Grands Lacs

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

republique-francaise

Service Interministériel de Défense et de Protection Civiles (SIDPC)

republique-francaise

Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN)

RS - Visuel non disponible

Association De Radio Amateur de Sécurité Civile (ADRASEC)

IFFO- RME - logo

IFFO- RME (Institut français des risques)

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EPISEINE

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