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Life Adsorb (75) anticipe l’absorption des pluies fortes

Auparavant, au niveau du Bois de Boulogne, lors des orages et des fortes pluies, le réseau parisien n’était pas en capacité de récolter et d’acheminer toute l’eau vers les stations d’épuration. L’eau arrivait directement dans la Seine, ce qui était d’autant plus problématique qu’elle pouvait être polluée par la proximité du périphérique.

Désormais, grâce au projet Life Adsorb, l’eau est récoltée dans un grand réservoir et est filtrée avant de retourner dans le milieu naturel. Le projet, de par sa complexité, nécessite des compétences importantes et des fonds financiers.

L’Union Européenne, l’Agence de l’Eau Seine Normandie et la Métropole du Grand Paris ont grandement participé à son financement.

Entretien avec Laetitia Routet, cheffe de projet Life Adsorb

Parole de collectivité
Laetitia Routet, cheffe de projet Life Adsorb, chargée d’étude eaux pluviales et qualité d’eau de baignade à la Ville de Paris - Crédits photo : Gilles Sendek / Ville de Paris
Pollutions

Ce projet est présenté par:

  • Laetitia Routet, cheffe de projet Life Adsorb, chargée d’étude eaux pluviales et qualité d’eau de baignade à la Ville de Paris.
C’est le même fonctionnement qu’une cafetière où l’eau passe dans le filtre tandis que seules les matières polluantes restent filtrées.
Laetitia Routet

Parole de collectivité

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Comment le projet Life Adsorb s’est-il imposé à l’agenda de la Ville de Paris ?

L’idée était de diminuer au maximum tous les volumes d’eau déversés dans la Seine, au niveau du Bois de Boulogne.
A cet endroit se trouve un déversoir d’orage. Mais lorsqu’il pleut trop abondamment, l’eau sature le réseau et finit dans la Seine plutôt que d’être traitée en station d’épuration. Il n’y avait pas de solution alternative puisque l’eau, trop volumineuse, serait sortie du réseau jusqu’à engendrer des inondations…

En se déversant directement dans la Seine, l’eau charriait de la pollution. Des études ont révélé que 95% des pollutions du périphérique (situé non loin de là), y compris des micropolluants (métaux lourds et autres particules), finissaient leur course dans le fleuve.

Il convenait donc non seulement de diminuer ces déversements dans la Seine mais aussi de traiter cette eau particulièrement polluée. Nous avons cherché comment retenir l’eau et la restituer proprement dans le milieu naturel.

C’est ainsi qu’ont été construits deux filtres au Bois de Boulogne, à proximité de la Fondation Louis Vuitton. Plantés de roseaux, ces filtres sont accessibles aux promeneurs qui peuvent circuler à côté. L’eau percole dans les filtres à travers du gravier, du sable et, pour l’un des filtres, à travers un substrat particulier (Rainclean®) particulièrement efficace pour récolter les micropolluants. C’est le même fonctionnement qu’une cafetière où l’eau passe dans le filtre tandis que seules les matières polluantes restent filtrées.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies ?

Elles ont été nombreuses. En amont, la Ville de Paris était actrice de « Roulepur », une opération qui traitait à la source les eaux pluviales dans les parkings et les routes. Cela nous a sensibilisés. En outre, nous avons scruté le projet danois Life treasure pour sélectionner les matériaux dans le filtre. Par ailleurs, nous nous sommes renseignés sur le projet SEGTEUP qui portait sur les systèmes de filtre pour le traitement des eaux pluviales. Nous avions un grand avantage avec le Bois de Boulogne : il est vaste et les filtres nécessitent beaucoup d’espace. Il serait impossible d’utiliser ce système pour traiter toutes les eaux de Paris ! Souvent, ce sont des petites communes, dotées de beaucoup d’espace, qui font usage de tels systèmes.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée pour la mise en place de ce système?

De nombreuses études ont été réalisées pour déterminer le dimensionnement du filtre, comment récupérer les eaux, etc.

Par ailleurs, comme nous parlons du Bois de Boulogne, un site classé, il nous a fallu respecter certaines dispositions : l’utilisation obligatoire du bois, par exemple. Il était également indispensable de connaître l’impact de l’ouvrage dans cet environnement et donc de réaliser un suivi de la biodiversité.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans un tel projet ?

Il faut d’abord des compétences en maîtrise d’ouvrage ainsi que des compétences techniques afin de dimensionner le filtre. Pour cela, il convient de connaître parfaitement son réseau : les volumes d’eau qu’il peut accueillir, ainsi que la qualité de l’eau. Ensuite, il faut des compétences en qualité pour suivre son filtre dans la durée.

Ce n’est pas tout, il faut également savoir gérer des espèces végétales. A la fin de l’hiver, il faut faucher les roseaux pour qu’ils puissent retrouver leur pleine efficacité par la suite. L’entretien est essentiel.

La particularité de notre site est sa technicité parce qu’il est actuellement suivi par des chercheurs qui réalisent de nombreuses manipulations dans le cadre du projet Life Adsorb. Toutes les collectivités ne chercheraient pas à faire un site de recherche comme on l’a fait.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la Ville a-t-elle assuré l’adhésion des parties prenantes ?

En termes d’adhésion, l’un des enjeux essentiels a été interne et interdirectionnel. Ce site est à cheval entre plusieurs directions de la Ville de Paris, nous avons donc dû nous mettre en orchestre pour que tout fonctionne en harmonie. Par exemple, ma direction, celle de la Propreté et de l’Eau s’occupe de la partie eau mais l’entretien du site et de ses roseaux dépend quant à elle de la direction Espaces verts. Il nous fallait donc recueillir l’accord de toutes les directions concernées.

Comment la Ville de Paris a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Nous avons eu une importante subvention de la part de l’Union Européenne, c’est d’ailleurs pourquoi il s’agit d’un projet « Life ». A cela s’ajoute des aides de la Métropole du Grand Paris, de l’Agence de l’eau, du CEREMA, de l’Ecole des Ponts, etc. Chaque entité a mis sa pierre à l’édifice. Le coût total éligible du projet Life Adsorb a été de 4,6 millions d’euros.

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

L’Union Européenne, la Métropole du Grand Paris, l’Agence de l’eau, CEREMA, LEESU, Ecole des Ponts, INRAE, Ecobird, UPEC et AgroParisTech

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Le projet en détails

Dates clés

2011

Naissance de l’idée

2018

Début des travaux

2022

Fin des travaux

2025

Fin du projet de recherche

Chiffres clés

3550

m3 d'eau de stockage maximum

95

% de réduction des flux de polluants rejetés en Seine par le déversoir d’orage

+ de 100

personnes ont travaillé sur le projet : des études préliminaires à aujourd’hui

À retenir

C’est un projet multipartenaires qui limite considérablement la pollution

Il s’est bien intégré dans le paysage du Bois de Boulogne

Sur l’ouvrage, il n’y a aucun effet négatif. Mais comme il comporte beaucoup de technologies, nous peinons parfois à recueillir toutes les données en termes de recherche

Les partenaires de ce projet

logo union europeenne

Union Européenne

Métropole Grand Paris

Métropole Grand Paris

(AESN) agence-de-leau-seine-normandie_logo

Agence de l’eau Seine Normandie

cerema

CEREMA

Ecole des Ponts

Ecole des Ponts

INRAE

INRAE

Ecobird

Ecobird

UPEC

UPEC

AgroParisTech

AgroParisTech

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