Rémuzat (26) collecte ses eaux de pluie en séparatif
Le village de Rémuzat optimise les interventions sur sa voirie.
Depuis 2010, il s’est engagé dans des travaux pour déconnecter son réseau des eaux pluviales de la collecte des eaux usées. Une séparation qui permet d’éviter la surcharge de sa station d’épuration, qui ne reçoit désormais plus que les eaux usées.
La municipalité a profité de ces travaux sur la voirie pour prendre en charge toutes les améliorations qui étaient nécessaires sur ces portions : les canalisations d’adduction d’eau potable en plomb ont été remplacées et les compteurs d’eau ont été placés à l’extérieur des maisons.






Entretien avec Etienne Latil, Deuxième adjoint au maire de Rémuzat

Ce projet est présenté par :
- Etienne Latil, Deuxième adjoint au maire de Rémuzat
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment le projet s’est‐il imposé à l’agenda de la commune de Rémuzat ?
Cette opération est la troisième tranche d’un projet qui s’étale sur trois mandats. Nous sommes un village de 300 habitants, n’avons pas les moyens de tout mettre en œuvre en même temps. Aussi, vu l’ampleur des travaux, la vie du village est lourdement impactée lors des chantiers.
Procéder par tranches est alors plus soutenable aussi pour le quotidien des habitants.
Avant que nous ne commencions cette dernière tranche de travaux, quasiment toutes les eaux pluviales du sud du village étaient collectées dans les égouts. Nous n’avons pas assez de recul à l’heure actuelle pour mesurer la différence depuis que les travaux ont été réalisés, mais la situation était absurde : on lavait de l’eau propre ! En passant le réseau en séparatif, nous en avons profité pour refaire les rues, remplacer les tuyaux en plombs, ressortir les compteurs des maisons, refaire les canalisations des eaux usées : nous avons tout remis au carré ! Les rues sont maintenant équipées de caniveaux centraux qui évacuent l’eau de pluie jusqu’à la rivière. À la confluence des eaux de pluie collectées et de la rivière, un clapet anti-retour a été installé, afin d’éviter que la rivière en crue ne vienne inonder les rues du village via la buse qui rassemble les eaux de pluie.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Nous n’avons pas vraiment eu d’inspiration avec des projets similaires dans d’autres communes, en revanche, l’entreprise que nous avons sélectionnée par appel d’offres pour la maîtrise d’ouvrage nous a beaucoup conseillés. Elle a notamment fait des propositions esthétiques intéressantes.
Est‐ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Nous n’avons pas fait d’études d’impact ni de faisabilité, le projet nous semblait une obligation.
Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans un tel projet ?
Comme nous sommes un petit village, nous n’avons pas de salarié qui serait à même de porter l’ingénierie sur ce genre de projet. Nous faisons un peu tout, mais nous n’avons pas forcément les compétences. Là encore, via l’appel d’offres, l’entreprise sélectionnée apporte son expertise. Comme elle est spécialisée dans ce type de travaux, elle possède le recul et l’expérience dont nous avons besoin. Après, notre chantier n’était pas non plus d’une grande technicité, il n’existait pas un très grand nombre de solutions. Enfin, nous avons pris toutes les décisions collégialement, au sein du conseil municipal.
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a‐t‐elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
Le dimensionnement, pour être honnête, a été fait en fonction des moyens que nous pouvions consacrer à ce projet. C’est pour cela qu’il a été réalisé en plusieurs tranches. Pour ce qui est de l’adhésion du projet, les habitants qui ont eu leur rue impactée pendant les travaux n’ont peut-être pas toujours été contents, mais le résultat final a convaincu tout le monde. Aussi, durant les travaux, les entreprises ont toujours veillé à préserver un accès aux habitations pour ceux qui vivent ici à l’année.
Comment avez-vous financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
Pour le financement, nous avons bénéficié d’un programme du département de la Drôme, au titre de la mise en valeur du patrimoine et de la découverte du cœur du village car nous avons profité de ces chantiers pour refaire les rues concernées. Le département nous a attribué une subvention pour la moitié du montant total des travaux. La région Rhône-Alpes Auvergne a également versé une participation, à hauteur de 100 000 euros. L’agence de l’eau a apporté une contribution elle aussi, pour le remplacement des conduites au plomb pour l’adduction d’eau potable, ainsi que pour la mise en séparatif. La commune a apporté 90 000 euros sur fonds propres.
Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la commune de Rémuzat dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Notre partenaire principal ici a été l’entreprise Cereg, notre prestataire maître d’œuvre qui a mis à disposition du projet son bureau d’études.
Profitez d’une offre de financement des projets en faveur de l’environnement : gestion de l’eau, etc.

Le projet en détails
Dates clés
2010
2022
Chiffres clés
300
380 000
100 000
À retenir
Nous avons maintenant un réseau en conformité avec la loi, qui servira pour plusieurs générations, ou du moins, un grand nombre d’années, nous repartons sur du neuf.
Comme nous avons profité de ces chantiers pour sortir les compteurs des maisons, le relevé des consommations d’eau s’en trouve grandement facilité pour les employés communaux. Comme nous sommes en régie directe, c’est un avantage immédiat pour la commune. En plus de cela, ces travaux ont permis d’embellir le village, c’est la cerise sur le gâteau !
Le coût est très lourd pour une petite municipalité, heureusement que nous avons pu bénéficier de subventions, sinon cela aurait été impossible. Durant 12 à 14 mois, il faut vivre dans le bruit et les nuisances de chantier.
Ressources
Les partenaires de ce projet

Département de la Drôme

Région Rhône-Alpes Auvergne

Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse
Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet
En savoir plus sur Rémuzat
habitants
Données de contact
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